L’ex PDG de Danone, Emmanuel Faber avait présenté un plan de réorganisation de l’entreprise à échelle mondiale en novembre avant d’être écarté de son poste. Aujourd’hui, ce plan est en passe de se mettre en place, avec à la clé 1850 postes supprimés dans le monde, dont 458 en France.
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Ce plan, baptisé Local First vise à fusionner les différents secteurs d’organisation de la production à savoir les produits laitiers et d’origine végétale, la nutrition spécialisée et les eaux, a l’avantage d’une réorganisation géographique. Le plan prévoit 1850 suppressions de postes a l’international et 458 en France. Mais en réalité, cette réorganisation va inévitablement engendrer des suppressions d’emplois en plus de celles déjà prévues dans le plan d’Emmanuel Faber.
Ce plan de réorganisation n’est pas anodin pour une entreprise telle que Danone qui revendique des engagements sociaux et environnementaux, notamment via ce plan. Il entend prioriser une « transition alimentaire » locale. Mais comme nous l’avions déjà dit en novembre lorsque le plan avait été annoncé, c’est bien une logique affichée de rentabilité qui sous-tend cette décision Danone espère économiser près de 700 millions d’euros et même 1 milliard en numérisant des postes de l’entreprise.
En réalité, cette stratégie de greenwashing pour justifier des suppressions de postes n’est pas propre à Danone. C’est un instrument souvent utilisé par les directions patronales pour justifier des plans sociaux, comme à la raffinerie de Grandpuits ou Total a imposé un plan de suppression d’emploi de 500 emplois et qui s’élève à 700 emplois indirects. Le patronat ne se soucie pas des questions écologiques, il ne priorise que l’augmentation des profits alors même que les actionnaires de Danone ont déjà touché 1,4 milliards d’euros de dividende l’été 2020 malgré la crise économique.
Face à cette stratégie de capitalisme vert qui, en plaçant le curseur des priorités sur le maintien et l’augmentation des profits des grands groupes, n’est en rien à la hauteur des enjeux, qu’ils soient sociaux ou environnementaux, il s’agit d’opposer une stratégie écologistes lutte des classes, anti-capitaliste et révolutionnaire. Il s’agit en premier lieu de se battre contre toutes les suppressions de postes et autres licenciements, à Danone comme ailleurs, pour mettre un terme à la spirale de précarisation et de chômage qui s’accélère avec la crise actuelle.
Pour ce faire, et pour une production basé sur les besoins des populations respectueuses de l’environnement, il est absolument nécessaire de se battre frontalement contre le patronat, par la grève et par l’action, dans un vaste mouvement qui prône la convergence entre le mouvement ouvrier, la jeunesse et l’ensemble du mouvement social, des organisations écologistes au mouvement féministe et antiraciste. Il s’agit là de la seule voie permettant d’opposer un rapport de force à la hauteur des attaques actuelles menées par le gouvernement et le patronat.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE