2021-04-29 23:46:42 Revolution Permanente
Crédit Photo : Philippe Lopez/AFP
Les travailleurs et travailleuses du dépôt d’Amazon de Brétigny-sur-Orge se mettent en grève pour dénoncer les conditions de travails et les salaires, encore plus misérables avec la crise du Covid. Cela fait suite à un appel national de la CGT, dans un contexte où ces employés sont extrêmement exposés aux contaminations, et où les aménagements sanitaires sont loin d’être à la hauteur de leurs risques.
Depuis le début de la pandémie, ces travailleurs se sont retrouvés sur-exposés et ont risqué leur vie pour les profits de la multinationale, qui a fait 5,2 milliards de bénéfice au premier semestre 2020 soit le double de ses profits habituels. En conséquence, certains ont même dû être hospitalisés et un salarié de Brétigny avait été placé en réanimation en avril 2020.
Depuis plusieurs mois, la multinationale Amazon subit une crise internationale, et le nombre de pays dont les employés se mobilisent pour dénoncer des conditions de travail et des salaires misérables se multiplie. Bien que la crise du Covid ait généreusement profité à l’entreprise, les milliers d’employés ont paradoxalement vu leur situation se dégrader. Aux Etats-Unis, les travailleurs ont lutté pour se rassembler en un premier syndicat face au manque de mesures de précaution sanitaire.
Plus récemment, ce sont des dépôts en Allemagne et en Italie qui ont appelé à des grèves et des débrayages, toujours pour dénoncer un manque d’aménagements adaptés à la crise en cours. Dès lundi ce sont 2 000 salariés qui se sont mis en grève pour quatre jours en Allemagne. En Italie les chiffres sont encore plus importants, avec 40 000 magasiniers et livreurs qui étaient appelés à cesser les livraisons.
Et depuis mardi, c’est également au tour de la France, avec notamment le dépôt de Brétigny-sur-Orge, qui suite à un appel à la grève nationale par la CGT Amazon, s’est mis en grève ce mercredi, toujours pour dénoncer le désastre de la gestion de la multinationale et les conditions toujours plus difficiles pour les travailleurs et les travailleuses. La CGT exige des salaires à 13 euros de l’heure, l’obtention d’une prime de 2 000 euros pour avoir été en première ligne de la pandémie, et l’embauche des intérimaires à partir de six mois d’ancienneté pour lutter contre la précarité.
Si la direction estime qu’après avoir versé des primes allant de 300 à 500 euros ces douze derniers mois elle a suffisamment répondu aux préoccupations des salariés, l’appel à la grève de la CGT est clair : plus de travail tant que les revendications ne sont pas appliquées et que les risques sanitaires ne sont pas supprimés ! Et s’il est bien connu qu’Amazon ne porte aucune estime pour les travailleurs et travailleuses très précarisé.e.s et voit d’un très mauvais œil leur capacité à s’organiser, il est clair que le spectre de milliers de salariés qui relèvent la tête à échelle internationale au sein de l’entreprise a de quoi faire planer le spectre d’une mobilisation très importante qui pourrait faciler inverser le rapport de force dans le groupe.