Ce jeudi, au conseil des prud’hommes, avait lieu le délibéré de Lætitia et la première audience de Konstantin, tous les deux ex-grévistes et licenciés par la direction pour réprimer le mouvement qu’ils avaient lancé il y a quelques mois. De nombreux soutiens sont venus exprimer leur solidarité, comme le collectif McDroits.
Un an après la grève exemplaire des salariés des magasins Biocoop – Le retour à la terre, enseigne parisienne, qui avait duré 4 mois et s’était conclue par l’occupation d’un des magasins, ce 2 septembre avait lieu la première audience de jugement aux prud’hommes d’un des six salariés licenciés par l’entreprise. Comme nous l’expliquions dans un précédent article : « En effet, ce sont six grévistes qui ont été licencié.e.s après avoir mené une grève dans leur entreprise contre la précarisation, la dégradation de leurs conditions de travail, notamment pendant le premier confinement mais également contre le travail dominical que leur direction cherchait à imposer en guise de remerciement après le premier confinement. Après avoir signé un protocole de fin de conflit courant novembre qui acte « de la non-ouverture le dimanche ainsi que d’une victoire partielle concernant les jours de repos » comme l’a expliqué Konstantin, l’une des figures du mouvement, auprès de Révolution Permanente deux grévistes et lui-même sont mis à pied et licenciés le 18 novembre. Si la direction a su trouver des prétextes pour les licencier comme des journées d’absence injustifiées, il est évident que ces licenciements qui surviennent après quatre mois de grève y sont directement liés. »
Ce rassemblement était une échéance importante, comme le rappelle Konstantin lui-même licencié par l’entreprise, qui permet de continuer le combat contre cette direction qui a tenté de leur imposer le travail le dimanche, entre autre, derrière sa vitrine écologique. Dans l’interview qu’il nous a accordé, il pointe notamment la complicité entre la direction et la justice bourgeoise qui travaillent de pair pour faire pencher la balance en faveur des patrons : « Le but de la direction, de la justice bourgeoise, c’est de faire passer ces affaire pour individuelles ».
Il explique également que la justice tente d’isoler les ex-salariés de l’entreprise dans leur combat, et rappelle par la même occasion que cette a toujours été celle de l’ensemble des salariés contre leurs patrons, contre toutes les stratégies de division classiques des classes dominantes qui ne permettent que de nous affaiblir. L’exemple du procès des salariés de Biocoop est d’ailleurs très éloquent en la matière. En effet, alors que le délibéré devait avoir lieu aujourd’hui pour Laeticia, gréviste licencié pour avoir dénoncé le sexisme dans l’entreprise, une nouvelle audience aura lieu dans 18 mois, c’est-à-dire dans plus d’un an. Un moyen de faire durer les procédures et affaiblir le soutien et la portée du combat de ces jeunes travailleurs, qui ont relevé la tête.
De nombreux soutien sont venus en solidarité des ex-salariés, notamment Antoine du collectif Mcdroits qui nous rappelait à notre micro l’importance de la solidarité de classe contre les classes dominantes : « Que ce soit Mcdonald’s ou dans d’autres entreprises, on retrouve les mêmes méthodes de management, de casse de grève. C’est important de faire front commun pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions. » Mais aussi des militants de Sud Commerces ou du Nouveau Parti Anticapitaliste.
Nous étions également présent au rassemblement en soutien aux ex-grévistes, Youri, l’un de nos militants, rappelait dans son intervention que cette grève qui a été mené en autre par des étudiants salariés, représentait symboliquement cette jeunesse en première ligne qui a travaillé durant les premiers confinements, et qui relève la tête face à une conjoncture sociale et économique qui ne lui offre aucun avenir.
Une prochaine audience aura lieu le 7 septembre, le juge n’ayant pas accepté de réunir dans une même audience Tiphaine et Konstantin. Soyons nombreux en soutien pour exiger la nullité de ces licenciements abusifs ! Jusqu’au bout, il sera essentiel de maintenir notre soutien à ces camarades qui payent le prix de leur combat contre la casse sociale et le greenwashing.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE