Alors que les conducteurs de bus Transdev sont en grève dans plusieurs dépôts d'Île-de-France, la présidente du Conseil régional Valérie Pécresse en appelle à l’État pour envoyer la police débloquer les piquets de grève. Les organisations syndicales et politiques doivent dénoncer les atteintes au droit de grève et soutenir les grévistes !
Soutenez les grévistes : participez à la caisse de solidarité !
Dans un communiqué transmis aux conducteurs de bus Transdev en grève, le Conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités qui s’est réuni ce lundi 11 octobre et qui est présidé par la présidente du Conseil régional Valérie Pécresse « demande à l’État d’intervenir dans les conditions les plus opportunes pour assurer le déblocage des dépôts de bus et permettre ainsi la réalisation du service minimum légitimement attendu par les usagers ».
Cet appel à envoyer la police réprimer les piquets de grève s’inscrit dans la continuité des tentatives de criminaliser les grévistes. La semaine dernière des grévistes du dépôt de bus de Lieusaint avait été assignés au tribunal par Transdev, et l’avocate de la direction les accusait d’être responsables d’un « climat de guérilla urbaine ». Cette tentative n’avait pas abouti puisque les charges étaient tombées à l’eau devant le tribunal, mais elle témoignait de la volonté de la direction de faire un exemple et d’en finir avec cette grève par la répression. En appelant à débloquer les piquets de grève par la force, la présidente de la région Île-de-France veut légitimer de prochaines interventions policières sur les piquets de grève et s’attaque donc au droit de grève.
Valérie Pécresse prétend réprimer les grévistes au nom du « fonctionnement des territoires, [de] la vie des usagers et [de] la scolarité des élèves ». Pourtant c’est aussi dans l’intérêt des usagers que les conducteurs de bus Transdev sont en grève depuis début septembre à Vaux-le-Pénil, Lieusaint, Saint-Gratien, Comb-la-Ville et d’autres, contre les accords locaux que la direction veut imposer et qui prévoient casse des conditions de travail et des pertes sèches de salaire pour les travailleurs.
Boujemaa Zreouil, délégué CFTC, nous expliquait ainsi : « on conduit 8 heures, on conduit l’équivalent d’un Paris-Marseille tous les jours et avec un temps de parcours qui est réduit. La petite mamie qui monte, on n’a pas le temps de lui dire bonjour, on accélère, elle finit au fond du bus. Ils nous poussent à l’erreur. On a un collègue qui s’est pissé dessus, parce qu’il n’avait pas de pause. Ça fait mal au cœur ». Par ailleurs avec l’accord local que la direction que Transdev veut mettre en place, les salariés enregistreront « une perte de salaire de 500 euros par mois ». Si les grévistes se battent pour de meilleures conditions de travail, c’est donc aussi dans l’intérêt des usagers, comme résume Boujemaa : « On ne transporte pas des marchandises ! ».
En réalité Valérie Pécresse est une des principales responsables de la dégradation du réseau de transports en commun pour les usagers puisqu’elle est à l’initiative de la casse du service public des transports au service. En effet, avec l’ouverture à la concurrence, elle permet aux entreprises privées de s’accaparer les réseaux de transports en commun, d’augmenter les prix et faire baisse la qualité du service, afin de privilégier leurs profits sur les dos des travailleurs et des usagers.
_
Face à la répression, les grévistes doivent répondre par la solidarité et notre camp social doit leur apporter notre soutien, à l’instar de la conseillère régionale LFI Julie Garnier qui a ainsi dénoncé les menaces et intimidations contre les grévistes.
Mais plus que cela, il faut que l’ensemble des organisations syndicales et politiques qui se réclament du mouvement ouvrier doivent apporter leur soutien, dénoncer la répression et les atteintes au droit de grève, soutenir les grévistes et participer à la caisse de solidarité. Face aux attaques du patronat et du gouvernement qui veulent nous faire payer la crise, la détermination des travailleurs de Transdev en grève depuis 6 semaines montre l’exemple. Soutenons-les et exigeons un véritable plan de bataille pour relever la tête !
Publié par REVOLUTION PERMANENTE