Au lendemain de l’annonce de la mise en place du « chèque inflation » de 100euros aux ménages les plus précaires – des miettes – c’est au tour du PDG Carrefour de promettre 100 euros à ses salariés. Loin d’un geste de générosité pour les plus précaires, le patronat cherche à couper l’herbe sous le pied à la colère et à tout mouvement de contestation.
Lois Venance / AFP
Dans la lignée du gouvernement qui a pour rappel, annoncé le jeudi 21 octobre qu’il distribuerait 100euros aux personnes touchant un revenu inférieur au revenu médian de 2000 euros par mois net, pour pallier à la hausse exponentielle des prix, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompart a annoncé qu’il doublerait la mise en versant 100 euros supplémentaires à ses employés. Dans un post solennel sur Twitter, le PDG a annoncé « s’engager en faveur du pouvoir d’achat de ses employés ». Chaque employé de Carrefour touchera ainsi 100euros de plus, soit un total de 200 euros pour faire face à l’augmentation des prix à la consommation. Wouhou.
Loin de constituer une réelle mesure, à la hauteur de la crise à laquelle font face des millions de personnes en France, ces 100euros supplémentaires sont le symptôme de la fébrilité d’une partie des classes dominantes.Loin de constituer une réelle mesure, à la hauteur de la crise à laquelle font face des millions de personnes en France, ces 100euros supplémentaires sont le symptôme de la fébrilité d’une partie des classes dominantes. La hausse des prix du carburant ainsi que des prix des produits de première nécessité fait craindre au grand patronat des mobilisations d’ampleur. Lors de son allocution, Castex lui-même a cité les Gilets jaunes ce jeudi, admettant que la hausse des prix du carburant était plus importante qu’à l’époque des premières mobilisations.
En réponse à la baisse du pouvoir d’achat, des ouvriers ont commencé à se mobiliser. C’est la cas à Labeyrie, où ils se sont mis en grève sur tois sites. Les salariés exigent de meilleures conditions de travail, le versement des primes qui leur sont dues, ainsi que des augmentations de salaires. Les salariés de Granger Frères, un fabriquant de plastique en Haute-Loire ont obtenu ce mercredi 20 octobre satisfaction sur l’ensemble de leurs revendications. Après deux jours de grève, les ouvriers ont gagné une augmentation de leurs salaires et une amélioration de leurs conditions de travail. Dans le secteur de l’énergie également les salariés se sont mis en grève le 19 octobre dernier, pour réclamer une revalorisation des salaires de 10%, pour compenser la baisse du pouvoir d’achat de ces dernières années.
Ce sont tous ces mouvements qui font craindre à la direction de Carrefour et à un secteur du patronat une exigence généralisée d’augmentation des salaires et qui le poussent à anticiper de possibles explosions en se plaçant en hypocrite soutien aux plus précaires. L’entreprise a vu son chiffre d’affaire augmenter de 4,2% au premier trimestre de 2021, soit 18 564 millions d’euros, alors les miettes que représente une prime ponctuelle de 100 euros pour une partie des salariés est loin de suffire. La seule solution viable face à la hausse du coût de la vie pour les employés de carrefour comme pour l’ensemble des salariés se trouve dans le fait d’imposer une augmentation généralisée des salaires de 300 euros net. Une augmentation à aller chercher dans les poches d’un patronat qui se contente de faire l’aumône tout en poursuivant ses attaques contre les conditions de travail.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE