Michel-Edouard Leclerc a évoqué ce lundi sur CNews une hausse généralisée « de l’ordre de 5% » du prix des courses d’ici un mois. En pleine crise, les patrons de la grande distribution se cachent derrière l’inflation pour étouffer les classes populaires et continuent de faire des milliards de profits.
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Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres Leclerc était invité sur CNews ce lundi. Celui qui se fait humblement appeler le « patron préféré des français » notamment pour « sa défense inlassable de l’intérêt des consommateurs » d’après Forbes, a été interrogé sur la question du pouvoir d’achat.
Ce dernier avait en effet une annonce importante, voire « tactique » à faire selon lui : « J’anticipe qu’il va y avoir une sacrée hausse de prix, dès ce mois-ci, dans tous les magasins, de toutes les enseignes, à la fois sur l’alimentaire - sur les pâtes, les huiles, le café et le cacao, par exemple -, et le non-alimentaire - bricolage, matériel de cuisson, hi-fi/son, (…) qui va impacter les plus pauvres. »
Le président de l’enseigne la plus rentable de la grande distribution française estime qu’il y aura « une inflation beaucoup plus forte que ce qui est annoncé par l’INSEE ou le reste des prévisionnistes », de l’ordre de 5%, comme dans les pays voisins « en Espagne, en Allemagne… », contre 2,6% selon les dernières estimations de l’INSEE.
Une annonce prévisible mais pas moins terrible pour la très grande majorité de la population qui subit déjà des augmentations dramatiques des prix de l’énergie, des produits de premières nécessités, des loyers et qui vont encore voir leur facture de course grimper « chez Carrefour, Auchan, Leclerc… », cite M. Leclerc.
Pourtant « ce n’est pas nous qui faisons augmenter les prix » se défend le millionnaire de la grande distribution. Au contraire, Leclerc serait même « en mode combat [...] pour que ce ne soit pas aux consommateurs de payer », expliquant qu’ils vont faire très attention lors des négociations avec les industriels « qui devront être transparents » s’ils veulent faire augmenter leurs prix. Pour autant, le patron s’est bien gardé de mentionner les bénéfices immenses de son groupe sur lequel il ne compte absolument pas rogner.
L’hypocrisie est telle que, à l’entendre parler des « actionnaires des grandes multinationales » vont empocher toutes les hausses de prix tandis qu’eux vont « protéger le pouvoir d’achat des français », on aurait presque envie de croire que les enseignes de la grande distribution seraient des œuvres de charité.
En réalité, l’avenir a rarement été aussi radieux pour ses enseignes. « Leclerc a augmenté son chiffre d’affaires de 6% » pendant la crise sanitaire, admet son président sur le plateau, dépassant les 50 milliards d’euros pour l’année 2020. Or, bien que Leclerc réussi à rester très confidentiel sur les bénéfices du groupe grâce à son découpage en centaines de franchises, Capital révélait qu’en 2019, la marge nette du groupe était d’environ 1,9%. Ce qui représente donc près d’un milliard d’euros de bénéfices cette année-là, soit près de 1,3 millions de bénéfice moyen pour chacun des 721 magasins Leclerc en France.
Alors que déjà en 2016, M.E. Leclerc assumait posséder une fortune personnelle d’au moins plusieurs dizaines de millions d’euros, le groupe Leclerc et ses dirigeants ne sont donc pas à plaindre, contrairement aux milliers de familles qui subissent de plein fouet l’augmentation des prix et qui témoignent avoir de plus en plus de mal à survivre à la fin du mois.
Même état des lieux pour Carrefour, qui publie ses résultats financiers chaque année. En 2021, sur les 34 milliards de chiffre d’affaires de 2020, en pleine crise donc, 383 millions ont été reversés en dividendes aux actionnaires, soit 2.1 fois plus que les 183 millions versés l’année précédente. C’est aussi le constat de tous les grands groupes de la pétrochimie, de l’énergie, qui font exploser les prix à la consommation depuis quelques mois, tout en enregistrant des bénéfices records sur l’année 2021. Le groupe TotalEnergies par exemple, qui enregistre 4,6 milliards de bénéfices au troisième trimestre 2021, assumait ouvertement « tirer pleinement parti » de l’explosion des prix des hydrocarbures dans son bilan annuel.
Tandis que les grands patrons se goinfrent de l’augmentation du prix de la vie, le gouvernement nous prend pour des imbéciles, se refuse à taxer les profiteurs de crise et n’a versé qu’un chèque de 100€ pour faire face à l’augmentation des prix du carburant, financé notamment par… cette même augmentation des prix du carburant et la hausse des revenus de la TVA qu’elle va engendrer. Exigeons la suppression de cette taxe injuste qu’est la TVA, le blocage des prix mais surtout l’indexation des salaires sur les prix. Des mesures qui doivent être financer en taxant les grands patrons qui font du profit avec nos vies !
Publié par REVOLUTION PERMANENTE