L'article ci-après ne nous paraît pas correspondre aux enjeux et aux exigences sur le terrain de l'information des intérêts des travailleurs et de ceux du peuple.
Limiter c'est reconnaître le droit de propriété de l'oligarchie sur les médias!
L'indépendance des rédactions face aux actionnaires et la mise en place " d'une sorte de cordon sanitaire entre les actionnaires et les rédactions " comme le proposent les sociaux démocrates n'est qu'une bille visée.
Parce qu'en dernière instance c'est le propriétaire qui tient le manche qui décide et qui tranche!
Parce que si les oligarques concentrent tant d'attention et de moyens pour s'emparer des médias (fussent-ils déficitaires) ce n'est pas pour lâcher la bride à quelque rédaction que ce soit.
Comme l'ont d'ailleurs prouvé sans fioriture les péripéties d'I-télé en 2015-2016 où la remarquable et inédite grève de la rédaction d'un mois mettant en avant son souci d'indépendance face aux actionnaires dont l'oligarque Bolloré a finalement buté sur la volonté politique dudit Bolloré et les lois de la " République" qui garantissent ce droit bourgeois, ... ET à la création de la chaîne d'extrême droite, rampe de lancement de Zemmour : CNEWS !
Pour le mouvement populaire il s'agit en définitive de BRISER le pouvoir de l'oligarchie sur les médias, un des moyens principaux de sa domination de classe.
Et pour ne rien dire à l'instant de la domination dans les médias publics eux-mêmes de l'idéologie des classes dominantes!
VOIR également parmi nos anciens articles :
http://www.frontsyndical-classe.org/2021/07/europe-1-la-preuve-que-c-est-le-proprietaire-qui-dicte-la-ligne-editoriale.html
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SOURCE : L'Humanité
Depuis des années, syndicats, associations et titres de la presse indépendante réfléchissent à des règles qui permettraient aux rédactions de conserver leur indépendance.
La prise de conscience du pouvoir politique est brutale. Elle répond aux prédations de Vincent Bolloré et de Vivendi, ces derniers mois, sur le groupe Lagardère. Pourtant, depuis des années, voire des dizaines d’années, la société civile alerte sur le danger de la concentration des médias. Le gouvernement diligente une enquête, le Sénat aussi.
David Assouline, qui dirige l’enquête parlementaire, explique que la commission, dont il est le rapporteur, « va faire un travail d’audition de tous les acteurs concernés, qu’ils soient propriétaires, dirigeants, salariés de la presse et de l’audiovisuel ».Il va donc, avec ses pairs, écouter les propositions existantes. Et elles sont nombreuses.
Nicolas Vescovacci est un ancien de Spécial Investigation, sur Canal Plus, émission que Vincent Bolloré a décapitée lorsqu’il a pris le contrôle de la chaîne. Membre du collectif Informer n’est pas un délit, qui travaille justement en ce moment à un texte sur la concentration des médias, il explique que la priorité est« de créer une sorte de cordon sanitaire entre les actionnaires et les rédactions ».
Il estime que« quelques pistes doivent être explorées, comme la refonte complète de la loi de 1986 sur l’audiovisuel, complètement obsolète et aujourd’hui inapplicable » : elle a effectivement été écrite avant la création des chaînes de la TNT et d’Internet, c’est dire. Pour lui, il faudrait aussi établir« un statut juridique des rédactions pour les protéger des interventions extérieures et intérieures »et, dans la foulée, inventer en droit un« délit de trafic d’influence pour que ceux qui s’attaquent à un journaliste ou à un traitement éditorial en soient découragés ».
Le CSA, un levier envisageable
Pour Acrimed, qui travaille sur ces questions depuis 1996,« il est urgent de revenir aux ordonnances de 1944 : personne ne peut être propriétaire de plusieurs médias. Et quelqu’un qui vit de la commande publique ne peut évidemment pas posséder une chaîne, une radio, un titre de presse. Cela devrait couler de source ! » martèle Mathias Reymond.
Le sociologue Ugo Palheta va dans le même sens :« On a des entreprises qui font dans le BTP, comme Bouygues ; dans l’armement, comme Lagardère ; dans le luxe, comme Arnault, et qui se rendent possesseurs de médias. Ce qui est un problème en soi, surtout quand leurs entreprises concernent des secteurs stratégiques qui absorbent des subventions de l’État ».
Il propose également de« ne pas posséder plus d’un média ».Un autre levier est envisageable : revoir le rôle du CSA, qui va bientôt devenir l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique).
L’historien des médias Alexis Lévrier le disait, dimanche 21 novembre, sur France Inter : le soi-disant« gendarme des médias »a été bien gentil avec CNews, ces dernières années, en acceptant qu’Éric Zemmour puisse, dans son émission Face à l’info,vomir « des fake news historiques »sur« l’innocence de Dreyfus ou la responsabilité de Vichy ».
Sur le fait que la chaîne « diffuse les leaders politiques de gauche la nuit pour respecter le pluralisme »imposé par le CSA, tandis que l’extrême droite a portes ouvertes sur le plateau. Ou quand l’instance considère le même individu comme candidat… alors qu’il ne l’est pas. C’est l’État qui possède les canaux de diffusion. Bolloré n’est pas tout-puissant si l’État de droit reprend la main sur ces questions cruciales.
Publié par FSC