L’usine Stryker de Cestas était mobilisée ce lundi pour exiger l’augmentation des salaires. Un appel suivi à plus de 90% dans la production du fait d'une colère profonde face au coût de la vie et aux bas salaires.
Stryker est un groupe affilié à la métallurgie dont la production est dédiée au secteur de la santé, et en particulier le site de Cestas produit du matériel chirurgical pour le dos. Ce n’est pas le premier mouvement de grève qu’on connaît dernièrement dans le secteur de la métallurgie puisqu’en décembre Dassault était également en grève pour les salaires.
En ce début d’année 2022, après quatre semaines de NAO (Négociations annuelles obligatoires) qui n’ont abouti à aucune augmentation de salaires et la journée de grève du 20 décembre suivie à 90% des ouvriers, les travailleurs du site se sont réunis une première fois pour discuter ce qu’ils décident de faire face à « une direction qui ne nous prend pas au sérieux » nous rapporte Sébastien Bernad, délégué SUD Industrie. L’intersyndicale SUD-CGT-CFDT s’est constituée et tous les travailleurs présents à la réunion ont décidé à l’unanimité et à main levée que si la direction n’accédait pas à leurs revendications pour augmenter les salaires, ils repartiraient en grève.
La direction a donc reçu les représentants syndicaux à la quatrième réunion de NAO, avec un tel mépris qu’elle les a convoqués en distanciel parce qu’ils étaient encore en vacances. Face à l’intersyndicale et la volonté de repartir en grève, la direction a voulu lâcher quelques miettes avec une prime dérisoire de 50€… une prime ridicule qui ne signifie en rien une augmentation des salaires, alors même que les ouvriers du site ont fait tourner la production durant toute la crise sanitaire ! Les travailleurs ayant refusé les propositions de la direction, cette dernière a décidé unilatéralement en dehors de tout cadre de négociation qu’elle ne donnerait que 3% d’augmentation. Une décision pour le moins cynique puisque ces 3% d’augmentation ne correspondent qu’aux taux déjà prévus par les grilles de coefficients de la métallurgie. La direction n’a donc rien donné !
Dans un contexte où le coût de la vie augmente, que les salaires n’augmentent pas est synonyme de précarité pour les travailleurs. Mais ce n’est pas tout car la direction américaine du groupe Stryker voudrait imposer une nouvelle grille de salaire qui ne soit plus celle de la convention collective de la métallurgie, le groupe Stryker voudrait donc créer de nouvelles règles qui imposent pour ses salariés un « plafond de verre » : ainsi plus la part du gâteau est réduite pour les travailleurs, plus le patronat et les actionnaires se gavent des 17 milliards de profits du groupe en pleine pandémie durant l’année 2021.
La profonde colère des travailleurs du site qui n’avaient pas connu de grève depuis 2004 prend racine dans les mensonges de la direction qui gère ses comptes de manière à montrer qu’elle ne fait pas assez de bénéfices, justifiant qu’elle ne peut pas augmenter les salaires… les grévistes revendiquent quant à eux que ces profits ne soient pas reversés en dividendes aux actionnaires mais mieux partagés pour tous les salariés.
Sur le piquet, les grévistes nous disent que « s’il faut perdre les primes c’est pas grave, ce n’est même plus seulement une question d’argent mais de respect et de dignité ! ». Car au-delà de la seule question des salaires, le groupe Stryker a licencié 103 travailleurs en Suisse nous explique Sebastien, en 2021 Stryker a également engagé un PSE qui a supprimé 150 emplois à Montbonnot en France, et ce alors que l’entreprise a reçu 1,5 millions d’euros de l’Etat cette année.
Les grévistes exigent que toutes ces richesses soient partagées entre toutes et tous dans l’entreprise, ils n’arrêteront pas la grève tant que la direction n’accèdera pas à leur revendication sur l’augmentation des salaires. Ils seront de nouveau en grève le mardi 11 janvier et ont besoin de tout notre soutien !
Publié par REVOLUTION PERMANENTE