Le groupe britannique de produits de grande consommation a été éconduit ce week-end dans le cadre de son offre pour racheter les activités grand public du laboratoire pharmaceutique. Il réitère son intérêt pour une telle opération ce lundi. La Bourse s’inquiète du coût d’une surenchère. Unilever chute en Bourse quand GSK affiche l’une des meilleures performances du jour.
Unilever et GSK font le grand écart en Bourse au sein des grandes valeurs européennes du Stoxx 600. A Londres, ce lundi, l’action du groupe de produits de grande consommation perd près de 7%, plus forte baisse de l’indice pan-européen, quand le titre du laboratoire pharmaceutique grimpe de 4%.
Samedi, Unilever a confirmé avoir approché GlaxoSmithKline en vue d'un rachat de la branche de santé grand public du groupe pharmaceutique, dans le cadre d’une offre d’un montant de 50 milliards de livres sterling (60 milliards d'euros). Offre rejetée par GSK. Celui-ci a même reçu trois offres de la part d’Unilever, la dernière, en date du 20 décembre, comprenant une composante de 41,7 milliards de livres en cash et de 8,3 milliards en titres.
Selon le Sunday Times, l'offre a également été jugée trop basse par Pfizer, qui détient une participation de 32% au capital de cette branche de santé grand public du groupe pharmaceutique britannique. Les analystes de Jefferies, eux aussi, jugent le montant un peu « chiche », car il ne présente qu’une prime « modeste » d'environ 10% compte tenu de la prise de contrôle en perspective et des synergies probables.
L’intérêt renouvelé par Unilever, ce lundi, pour cette filiale, « GSK Consumer Healthcare [étant] un leader dans le domaine attractif de la santé grand public et serait un très bon complément stratégique alors qu'Unilever continue de remodeler son portefeuille », laisse logiquement entrevoir une surenchère de la part du groupe de produits de grande consommation. Et qui dit payer plus cher dit revalorisation de la cible, GSK indirectement, et dégagements en Bourse de l’initiateur de l’offre, qui voit l’effet positif de son acquisition réduit par un prix plus élevé.
« L'acquisition créerait une plate-forme de croissance d'ampleur pour le nouveau portefeuille aux Etats-Unis, en Chine et en Inde avec de nouvelles opportunités sur d'autres marchés émergents », assure Unilever, qui cite en exemple le potentiel de synergies dans les soins de la bouche et les vitamines.
La branche de santé grand public de GSK comprend notamment le médicament antidouleur Panadol, l’analgésique Advil, les pastilles anti-tabac Nicorette et le dentifrice Sensodyne. Elle réalise un chiffre d'affaires annuel de près de dix milliards de livres. Unilever est, de son côté, connu pour ses marques Dove, Axe et Rexona dans les produits de soins et de beauté.
En cas de réalisation de l’opération, le britannique pourrait, dans le cadre du recentrage de ses activités atour de la santé, céder des actifs dans sa division alimentaire, à plus faible marge, comme les marques de crème glacée Ben & Jerry's, Solero et Magnum, ou de plus de haut de gamme Grom et Talenti. Il pourrait même se départir, le cas échéant, de l’ensemble de ce métier de l’alimentaire, qui concerne les cubes de bouillon Knorr, la pâte à tartiner Marmite, Colman's, les moutardes Maille et la mayonnaise Hellmann's. Un pôle qui génère près de 6 milliards de livres de ventes.