Le géant des biens de consommation a confirmé avoir approché le groupe pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline en vue d'un rachat de sa branche de santé grand public. GSK a rejeté l'offre d'Unilever à 60 milliards d'euros, jugée insuffisante.
Le laboratoire pharmaceutique GSK a été approché par le britannique Unilever pour sa branche qui commercialise notamment les médicaments Advil et Voltaren. (AFP)
Par Les Echos
Unilever confirme son intérêt pour les médicaments sans ordonnance de GlaxoSmithKline (GSK). Le géant britannique de l'agroalimentaire (Magnum), des produits d'hygiène (Dove) et ménagers (Sun) a approché le laboratoire pharmaceutique, lui aussi britannique, pour soumettre une offre de rachat de GSK Consumer Healthcare. La proposition a été confirmée ce week-end par les deux groupes.
« GSK Consumer Healthcare est un leader dans le domaine attractif de la santé grand public et serait un très bon complément stratégique alors qu'Unilever continue de remodeler son portefeuille », indique le champion des biens de consommation dans un communiqué. Le « Sunday Times » évoque un montant de 50 milliards de livres, soit 60 milliards d'euros. Cette branche de GSK commercialise notamment la marque de dentifrice Sensodyne, l'Advil, le Voltaren, le Panadol ou encore les substituts nicotiniques Nicotinell.
GlaxoSmithKline a annoncé de son côté qu'il avait rejeté l'offre d'Unilever, au motif que celle-ci « sous-évalue fondamentalement » l'activité et ses perspectives futures. GSK a ajouté avoir reçu trois offres d'Unilever : la dernière date du 20 décembre et comprend une composante de 41,7 milliards de livres en cash et de 8,3 milliards en titres Unilever.
Selon le « Sunday Times », l'offre aurait également été jugée trop basse par Pfizer, qui détient une participation de 32 % dans la branche de santé grand public du groupe pharmaceutique britannique. Il n'est pas certain qu'Unilever relèvera son offre, ajoute le journal.
GSK prévoit officiellement de mettre sa division de médicaments sans ordonnance en Bourse à Londres. Mais le géant britannique pourrait changer de stratégie si des acheteurs proposent de la racheter pour une somme qu'il jugerait suffisante. La division dégage un chiffre d'affaires de 10 milliards de livres (12 milliards d'euros).
Le secteur de la santé grand public, en pleine consolidation, offre des perspectives de croissance moins élevées que celui des médicaments de prescription, mais un profil moins risqué et plus stable qui intéresse certains investisseurs. L'américain Johnson & Johnson a lui aussi annoncé qu'il allait se scinder en deux pour donner naissance à une division de santé grand public indépendante.
La PDG de GSK, Emma Walmsley, est sous la pression d'investisseurs - dont le fonds activiste Elliott Investment Management - pour être plus ouverte à une éventuelle vente de la division grand public.
De son côté, le PDG d'Unilever, Alan Jope, est également sous la pression de certains investisseurs en raison des mauvaises performances de l'entreprise en Bourse. Terry Smith, l'un des principaux actionnaires d'Unilever, a critiqué la stratégie du groupe qui mettrait en avant selon lui le caractère durable de certaines références de produits, au détriment des performances économiques de l'entreprise.