La publication dans la revue Droit Social de février 2022 d’une étude réalisée sur les conséquences de la réforme du code du travail de 2017 prouve ce que la CGT dénonçait à l’époque de sa mise en place : la création d’un barème pour les indemnités versées par les juges en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse conduit à une nette diminution du montant des indemnisations.
Objectif annoncé à l’époque par le gouvernement et le ministre de l'économie Emmanuel Macron : donner de la visibilité aux employeurs sur le coût d’éventuels licenciements conflictuels, afin de leur permettre de sécuriser leurs recrutements.
D’autres effets négatifs sont pointés du doigt :
- les indemnités des salariés employés par une société de moins de 11 personnes diminuent moins que celle des collaborateurs d’une entreprise d’au moins 11 personnes (-0,8 mois versus -2,1 mois) ;
- celles des salariés ayant une ancienneté comprise entre 2 et 5 ans dans leur entreprise perdent 3,1 mois, en moyenne.
« Le barème complexifie les procédures, notamment parce que bon nombre d’avocats cherchent à le contourner, en allant sur d’autres points. Heureusement, les conseils ne le suivent pas toujours : nous avons recensé 40 conseils et 10 cours d’appel, sur tout le territoire, qui ont rendu un jugement écartant le barème » dit Fred Paré, en charge du suivi des conseillers prud’hommes pour la CGT.
Preuve que la jurisprudence a tendance à devenir constante, reconnaissant que le préjudice subi par certains salariés est légitime et son indemnisation bien plus importante que celle imposée par le barème. « La cour de cassation doit rendre deux décisions de jurisprudence très attendues en mai, après les élections » poursuit-il.
Publié par CGT facebook Compiègne