Examinons les résultats officiels de l'élection présidentielle
Fort du soutien de toutes les forces politiques de tous bords, y compris du PCF, et de tous les médias, Emmanuel Macron est élu à nouveau à la Présidence de la République...Seule l'Union populaire de Jean-Luc Mélenchon n'avait pas appelé à voter pour l'hôte actuel de l'Elysée.
Les Administrateurs du CAC 40 et les PDG des grandes entreprises vont pouvoir sabler le cham pagne.
Mais les chiffres sont les chiffres :
D'autres chiffres mesurent mieux
l'état réel de l'opinion :
Participation et abstention à l'élection présidentielle : France
Participation71.99%Abstention28.01%
source : ministère de l'Intérieur
Donc Emmanuel Macron, sur 48.752.500 électeurs inscrits n'a obtenu que 18.779.641 voix en sa faveur !
Et sur ce nombre, des millions d'opposants à sa politique ont voté cependant pour lui pour "barrer la route au fascisme", ce qui réduit considérablement le score de ses partisans, en minorité dans ce pays, prenant en considération les 3millions de Français qui ont voté "blanc" ou "nul' , soit un tiers des électeurs.
Ceci étant, Macron a été élu à nouveau président de la République.
Pourquoi cependant, le président, le plus détesté de la Vème République a-t-il été réélu ?
Parce qu'il avait le soutien total de "l'Etat profond", c'est-à-dire de l'ensemble des forces économiques et politiques qui sont aux manettes de notre pays. Ce sont elles qui disposent de l'appareil de production - pour faire court - avec les administrateurs des sociétés du CAC 40, le grand capital financiarisé et mondialisé . ce sont eux qui ont boosté Macron à l'Elysée en 2017, et qui veulent lui renouveler sa feuille de route pour les cinq ans à venir.
Cette classe des "super riches" dispose de l'ensemble des moyens audio-visuels de l'information et influence massivement l'opinion. Ce qu'on a pu observer durant la dernière campagne électorale en fabriquant un grand méchant loup pour susciter un réflexe de peur et de résignation au profit de Macron.
Aussi, la solution mise en avant par Jean-Luc Mélenchon pour contrecarrer la politique à venir du président de la République - un "troisième tour électoral" avec les prochaines élections législatives - est un piège, si sa stratégie s'arrête-là.
Au mieux une opposition parlementaire de sa majesté.
Ce n'est pas que l'alliance politique proposée par le leader de la France Insoumise soit mauvaise en soit. Mais se limiter à une option électorale pour changer notre société, c'est créer l'illusion dans une partie de la population, et le scepticisme dans l'autre. C'est sous-estimer la capacité du pouvoir en place avec ses médias de mener campagne en diabolisant le projet, comme on vient de le voir ces dernières semaines.
C'est surtout créer l'illusion qu'un changement profond du rapport de forces puisse se faire sur les bancs de l'Assemblée
Les dernières expériences du pouvoir "à gauche" avec Mitterrand en 1981, et avec Jospin en 1997, sont négativement concluantes.
Par contre, si l'objectif de Mélenchon est de créer un mouvement de masse qui se fasse entendre dans la rue et dans les entreprises pour appuyer un projet de transformation sociale dans notre pays, tout changerait. L'Assemblée, élue sur cette base, ratifierait les nouvelles lois imposées par le peuple en mouvement.
Cette perspective est ouverte par les 30 millions de Français qui n'ont pas voté Macron.
Telle est l'alternative qui s'offre au lendemain du scrutin du 24 avril.
Jean LEVY
Publié par http://canempechepasnicolas.over-blog.com