Un nouveau rapport d’Oxfam met en lumière les profits records des multinationales, alors que les prix flambent et que l’inflation bat des scores. Une nouvelle fois, c’est aux plus précaires de payer une crise dont les plus riches tirent des profits.
Crédits photo : Dimitrios Kambouris / Getty Images North America / AFP
Ce lundi, Oxfam publiait son nouveau rapport. Intitulé « Quand la souffrance rapporte gros », son constat est sans appel : les drames internationaux récents, du Covid à la crise de guerre en Ukraine en passant par la flambée des prix de première nécessité ont fait exploser… le nombre de milliardaires !
Dans sa partie « La Pandémie des inégalités », le rapport détaille l’avancée des inégalités avec 573 nouveaux milliardaires depuis le début de la pandémie, qui correspond à une augmentation de leurs richesses de 3,780 milliards de dollars, soit une hausse de 40% de leur fortune cumulée. Oxfam prend pour exemple le cas du milliardaire américain Elon Musk, qui a vu sa fortune bondir de 699% depuis 2019. Des chiffres qui nagent en plein dans l’absurde alors que le rapport prévoit la chute de plus de 250 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté en 2022, dû à la crise économique, politique et sociale en cours.
Plusieurs secteurs sont particulièrement touchés par cette explosion de richesse. Sans surprise, 40 nouveaux milliardaires ont atteint ce cap grâce à l’industrie pharmaceutique. Les monopoles sur les vaccins, les tests, les équipements etc... ont permis aux leaders de Pfizer et Moderna notamment, de s’enrichir sur une pandémie qui tuait, confinait, exposait des milliers de personnes. Les bénéfices engrangés et redistribués aux actionnaires de ces entreprises (8.7 milliards de dollars pour Pfizer en 2021) ont été amassés au prix de vies humaines, et toujours dans une optique de « toujours plus », que ce soit par la non-volonté d’aider d’autres pays à développer d’autres vaccins, ou par le ciblage de livraison aux profits des pays les plus riches, à même de payer le prix fort des vaccins dans une compétition internationale pour obtenir des doses.
L’agroalimentaire, secteur sur lequel pèse particulièrement l’invasion de la Russie en Ukraine, arrive également à monstrueusement multiplier ses bénéfices, alors que classes les plus précaires sont impacté par la flambée des prix du pain (3,8%), de la farine et autres céréales (9,7%), des pâtes (12,3%) et les huiles alimentaires (15%), toujours d’après le rapport. Une contradiction qui ne montre ni plus ni moins que la capacité des grands groupes de l’industrie agroalimentaire à profiter des crises et des pénuries pour remplir leurs poches. Cargill, l’un des géants mondiaux du secteur, a réalisé en 2021 l’un des plus gros bénéfices de son histoire, avec plus de 14 milliards de dollars récupérés depuis 2020 grâce notamment à l’augmentation du prix des céréales.
Comme le dit le rapport : « La fortune des milliardaires a augmenté davantage en deux ans de pandémie que lors des 23 dernières années. Les milliardaires détiennent au total l’équivalent de 13,9 % du PIB mondial. Ce pourcentage a triplé depuis 2000 ». Les capitalistes rebondissent sur les différentes crises qui traversent la période pour engranger des profits records, en total décalage avec les conséquences de ces crises sur la majorité de la population : dégradation des conditions de vie, augmentation du nombre de personnes en situation d’extrême pauvreté, baisse de stocks de produits de première nécessité...
Alors que les contradictions du système apparaissent plus saillantes que jamais, il est temps de mettre fin au mépris et à l’hypocrisie capitaliste et d’imposer des mesures qui soient à la hauteur de la crise. Dans ce sens, certaines luttes, comme celles des travailleurs de l’aéronautique en grève pour l’augmentation de leurs salaires à la hauteur de l’inflation en cours, doivent nous servir d’exemple pour construire le combat qui fasse payer la crise aux capitalistes.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE