SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

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Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Face à l’inflation, Borne rassure le MEDEF : 8 milliards de cadeaux pour les grandes entreprises

Ce mercredi s'est tenu à l'assemblée le discours de politique générale de la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne. En cherchant à brosser dans le sens du poil l’opposition parlementaire, c'est bien un « compromis » de guerre sociale que le gouvernement a confirmé, en commençant par un cadeau de 8 milliards d'euros au grand patronat, le tout en pleine période d'inflation.

BORNE II
Au milieu des huées, le discours du « compromis » d’un gouvernement en difficulté

Pendant plus d’une heure, le traditionnel discours de politique générale de la première ministre, devant l’Assemblée nationale fraîchement élue, s’est tenu dans des conditions particulières : applaudi par une majorité relative, mais hué à de nombreuses reprises par l’opposition parlementaire, il a cherché à installer un gouvernement déterminé à jouer le « compromis » pour faire passer – on ne sait encore trop comment - son projet de guerre sociale.

Ainsi, la première ministre a commencé son discours en surjouant l’ouverture au "compromis - qui n’est pas se compromettre" pour surmonter la défiance grandissante qui règne contre l’exécutif. Il s’agit de mettre en scène un gouvernement responsable, prêt à faire des concessions à ceux qui voudront bien être ses alliés de circonstance pour les années à venir. En particulier, le discours était sous-tendu par l’objectif de convaincre à droite comme à gauche de la Macronie de la nécessité d’une « union nationale » que tous ont déjà refusé pour faire face à la crise, en citant plusieurs fois la figure de Michel Rocard, LR et le PS étant les plus susceptibles de se ranger derrière la majorité présidentielle.

Dans le même temps, en refusant de se soumettre au traditionnel vote de confiance, le gouvernement a fait un premier test, en poussant l’assemblée à rester pour l’heure de fait "unie" autour du gouvernement, la NUPES portant seule une motion de censure que LR et le RN ont déjà annoncé ne pas soutenir. À la fin de son intervention, aux voix des insoumis qui réclamaient en chœur "un vote", Borne à simplement répondu que "l’heure n’est pas à nous compter, elle est à nous parler".

Derrière des effets d’annonce, le patronat rassuré par un nouveau cadeau de 8 milliards

Pour séduire à sa droite comme à sa gauche, la première ministre a joué sur différents tableaux. Tout en restant très floue, pour répondre à la colère sociale sans diviser le "bloc républicain", elle a donné une place importante aux thématiques du pouvoir d’achat, de l’écologie, de l’égalité des chances ou encore de la santé et de l’enseignement. Sur ce plan, rien de précis n’a cependant été formulé, chaque sujet étant renvoyé au Conseil national de la refondation pour une énième "grande concertation".

Si elle a annoncé "des revalorisations" pour les enseignants, les soignants n’ont pas eu cet honneur puisqu’ils se sont vus renvoyés aux prétendues "augmentations de salaires et moyens inédits" déployés dans le cadre du Ségur de la Santé, dans le plus grand mépris des revendications mises sur le devant de la scène par la crise du Covid et des mobilisations en cours à l’hôpital qui dénoncent ledit Ségur. Dans la même veine, le discours de Borne a martelé l’attachement du gouvernement aux "valeurs républicaines", avant de revenir à de multiples reprises sur "l’urgence climatique". C’est néanmoins au titre de la "souveraineté économique de la nation" face aux conséquences de la guerre qu’a été annoncée non la nationalisation, mais "l’intention de l’État de détenir 100% du capital d’EDF".

En revanche, Borne s’est montrée plus précise sur les gages données au patronat, révélant la véritable nature du projet du second quinquennat Macron. L’une des seules nouvelles mesures confirmées et chiffrées de manière un tant soit peu précise dans l’ensemble du discours n’est autre que la baisse des impôts sur la production et la suppression de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) "dès la loi de finances 2023", soit "8 milliards qui permettront de renforcer la compétitivité de nos entreprises" - entendre "nouveaux cadeaux fiscaux au patronat". Une mesure dont les modalités avaient été remises en question début juin en raison notamment de l’inflation et de la dette, mais qui est confirmée, rassurant le grand patronat comme le note le journal Les Echos : "Le patronat peut donc se rassurer. Le gouvernement n’entend pas dévier de son cap et de son ambition d’améliorer la compétitivité des entreprises, malgré la priorité donnée cette année au pouvoir d’achat et à la protection des Français."

Plus largement, les chantiers anti-sociaux annoncés par Macron ont trouvé leur place attendue dans ce discours : transformation de Pôle Emploi en "France Travail", réforme des retraites "indispensable" pour "travailler progressivement un peu plus longtemps", généralisation du Service national universel (SNU) pour les jeunes, "doublement du temps des forces de l’ordre sur le terrain d’ici 2030"... Sur la question de la police, Borne a précisé que 200 nouvelles brigades de gendarmerie et 11 nouvelles unités de forces mobiles seraient créées. Elle a également annoncé l’ouverture d’une quarantaine d’établissements pénitentiaires pour 15 000 nouvelles places de détenus. Entre exaltation du travail - "la clé de l’émancipation", des entreprises et industries, hommages rendus à la police et à l’armée qui nous défend "au Levant, au Sahel, sur le flanc Est, sur terre, dans les mers, dans les airs et le cyber-espace", le grand patronat était en creux la cible principale de ce discours d’ouverture d’un quinquennat de guerre sociale.

Ainsi, derrière des éléments de langages nouveaux, le gouvernement annonce en réalité un projet qui reste inchangé : celui de faire payer la crise aux travailleurs par tous les moyens. La seule nouvelle donnée, reflétée dans ce discours-catalogue, est la réalité de la répartition des sièges électoraux qui contraint la Macronie a manœuvrer pour mener à bien sa politique. Pourtant, comme l’a déjà prouvé cette séquence à l’assemblée dans laquelle Borne a été ovationnée à plusieurs reprises, ce n’est pas dans l’hémicycle que vont se jouer les affrontements décisifs de la prochaine période, mais bien dans la rue et sur nos lieux de travail, où l’inflation ne pourra être combattue avec des grandes concertations.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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