A Carrefour Alma à Rennes, la nouvelle direction poursuit sa politique offensive contre les salariés de l’entreprise avec quatre licenciements en deux mois. Elle souhaite faire des économies sur les salaires après le passage en location gérance du magasin. Face à cette politique, les salariés se mobilisent.
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Jeudi 30 juin, à 11h30, quelques dizaines de salariés et soutiens sont rassemblés à l’appel de la CGT et entonnent des slogans tels que « patrons voyous ». Ils débrayent en soutien à Xavier et Romain, deux de leurs collègues licenciés et contre la mise à pied de 3 jours de Jérémy. Ces licenciements interviennent après ceux de Camille et Carole, deux salariées du drive licenciées fin avril, ce qui fait 4 licenciements en deux mois dont 3 au drive.
Romain et Jérémy, les deux salariés du drive licenciés et mis à pied, sont accusés d’avoir organisé un brief dans le service drive alors qu’ils n’en ont pas l’autorisation. Ce brief était pourtant une initiative visant à faire une mise au point avec l’agente de maîtrise du service drive qui aurait insulté des employés et qui avait prononcé des propos racistes envers une des salariées licenciées fin avril. Quant à Xavier, la direction utilise pour le licencier des retards, liés à des problèmes de santé.
Si les salariés subissent aujourd’hui une vague de licenciement, c’est à cause du changement de direction et du passage en location gérance - la gestion par une autre entreprise du fonds de commerce contre une redevance - du magasin le 1er mars dernier. En effet, la nouvelle direction cherche à se séparer d’un maximum de contrats signés avant le 1er mars car ils sont encore soumis aux accords d’entreprise Carrefour.
Ainsi, la direction n’hésite pas à licencier ceux qui subissent le comportement de la manager et dénoncent le racisme. Celle-ci fait régner la peur dans le magasin contre ceux qui oseraient critiquer la hiérarchie. Derrière cette attaque s’exprime la volonté d’utiliser chaque écart, même minimes, pour se détacher des salariés avec de l’ancienneté. La nouvelle direction veut instaurer la peur dans le magasin et souhaite empêcher la mobilisation des travailleurs.
Aussi, beaucoup de salariés ne se sont pas mis en grève ce jour-là tout en soutenant la mobilisation de leurs collègues, par peur des représailles en cas de présence au rassemblement.
La direction de Carrefour Alma licencie dans une période compliquée pour l’ensemble des travailleurs avec l’augmentation générale du coût de la vie. C’est un mépris immense pour des personnes qui ont travaillé pendant plusieurs années pour l’enseigne et qui vont se retrouver dans une situation de grande précarité.
Après avoir fait tourner le pays ces dernières années en période de pandémie, les travailleurs de Carrefour et de la grande distribution en général, ont mis en péril leur santé et subissent aujourd’hui la précarité. Malgré les immenses profits engendrés par le patronat du secteur pendant la crise les salaires n’augmentent pas. Pire encore, ces licenciements à Carrefour Alma montrent qu’ils cherchent à faire encore plus d’économies sur le dos des travailleurs alors que le groupe a fait plus d’un milliard de profit sur l’année 2021.
Dans le même temps, on voit l’apparition de grèves et de mobilisations dans des secteurs qui se mobilisent peu habituellement. C’est le cas de la grande distribution, marquée par des grèves souvent inédites sur la question des salaires comme à Décathlon, Leroy Merlin, Monoprix ou encore à Chronodrive. Ces mobilisations sont nombreuses mais parsemées. Seule une mobilisation commune de tous les magasins permettrait de faire plier les patrons, c’est cela qu’il faut construire.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE