Les revenus «ont été tirés par des prix élevés pour atténuer la hausse des coûts» supportés par l'entreprise. nmann77 / stock.adobe.com
Le géant de l'agroalimentaire et des produits d'hygiène Unilever a publié mardi un bénéfice en baisse de 6,9% à 2,9 milliards d'euros, lesté par des coûts et des taxes en hausse, mais son chiffre d'affaires a bondi de 14,9%, tiré par les hausses de prix. Les revenus «ont été tirés par des prix élevés pour atténuer la hausse des coûts» supportés par l'entreprise, «ce qui, comme prévu, a eu un impact sur les volumes», qui déclinent légèrement sur la période, a résumé le directeur général Alan Jope dans un communiqué.
Le groupe aux plus de 400 marques, connu pour les savons Dove, les déodorants Axe, les soupes Knorr ou les glaces Magnum, a vu son chiffre d'affaires monter à 29,6 milliards d'euros, soit presque 4 milliards d'euros de plus qu'un an plus tôt. Le groupe «a continué au premier semestre sur sa lancée de 2021», où Unilever avait affiché un bénéfice en hausse de 8,4%, «en dépit des défis posés par l'inflation élevée et une croissance mondiale ralentie», estime le dirigeant, depuis plusieurs mois sous pression d'actionnaires qui questionnent sa stratégie.
«La forte inflation des coûts s'est généralisée sur nos marchés»
Le groupe annonce qu'une première tranche de 750 millions d'euros d'un programme de rachat d'action de trois milliards a été finalisée en juillet et a l'intention de lancer une deuxième tranche, d'un montant identique, au troisième trimestre. «La forte inflation des coûts s'est généralisée sur nos marchés et devrait rester élevée au second semestre», prévoit Unilever, qui estime que le chiffre d'affaires progressera plus vite que prévu au deuxième semestre, mettant une pression accrue sur les volumes. «L'inflation continuera d'éroder les marges d'Unilever au cours des 12 à 18 prochains mois», même si l'effet est «en partie atténué par les hausses de prix au premier semestre» selon Alex Smith, analyste de Third Bridge.
Unilever a lancé début juillet son plan de réorganisation comprenant la suppression d'environ 1.500 postes d'encadrement et la segmentation «autour de cinq types d'activité» : beauté et bien-être, hygiène personnelle, entretien de la maison, nutrition et glaces. Une nouvelle structure qui «peut accélérer l'innovation, améliorer les performances sur ses marchés et générer des économies substantielles», ajoute M. Smith, qui relève cependant que la segmentation des activités du groupe pourra aussi pénaliser sa force d'achat.
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