Le 1er septembre, 12 millions d’élèves feront leur rentrée, et de l’aveu même du ministère de l’Éducation nationale, plus de 4 000 enseignants manquent à l’appel.
Certains, à gauche, avaient pourtant tressé des louanges à l'encontre du nouveau ministre de l'éducation nationale adoubé par l'Elysée -de droite- dans sa saison 2. Comme si la droite au pouvoir, et aussi la social-démocratie, faut-il s'en souvenir sous Hollande président, avaient amélioré l'Education nationale.
Pour cette rentrée 2022, malgré les listes complémentaires ouvertes aux derniers concours enseignants. « Il y a aura un professeur devant chaque classe, dans toutes les écoles de France », a pourtant promis le 26 août Pap Ndiaye, le nouveau ministre de tutelle.
"Mais c’est-à-dire des profs non titularisés qui ont suivi trois jours de formation (au lieu d’un stage d’un an pour ceux reçus aux concours enseignants), « avec un statut précaire, des contrats de moins d’un an, des salaires payés en retard parce que les logiciels de paie sont inadaptés à la situation", s'insurge Charlotte Vanbesien, secrétaire générale adjointe de la Ferc, la Fédération de l'éducation, de la recherche et de la culture CGT.
Pour attirer ces contractuels, certaines académies comme Versailles ou Toulouse ont organisé des « job dating », des rencontres professionnelles express « comme si c’était un métier lambda. Dans l’académie de Créteil, où 10% des enseignants sont des contractuels, cela a été un flop : sur les 100 candidats potentiels attendus, seulement 20 se sont présentés », ajoute la FERC-CGT
Comme pris dans un vent de panique, Emmanuel Macron et son ministre de l’Éducation nationale ont fait des annonces à quelques jours de cette rentrée à haut risque : le 25 août, le président de la République a promis qu’ « aucun enseignant ne débutera sa carrière sous les 2 000 euros net mensuels en 2023 ».
Contre 1 500 euros aujourd’hui, sans les primes, et 1 400 euros pour un enseignant stagiaire. "Il faudrait alors revoir les points d’indice et toute la grille de salaires qui s’est tassée", prévient la porte-parole de la Ferc-CGT.
Le 26 août, pour sa première rentrée scolaire, c’était au tour de Pap Ndiaye d’annoncer qu’un concours exceptionnel de titularisation « d’un certain nombre de contractuels » serait ouvert au printemps 2023.
Il faut abolir les réformes Blanquer dont l’application a dégradé les conditions de travail des enseignants. Réduire les effectifs en classe, recruter des enseignants et des AESH. Et améliorer le statut des contractuels. Avant, ils voyaient leur contrat interrompu pendant l’été. Cette année, il a été prolongé jusqu’au 31 août et renouvelé à la rentrée. « Et pourquoi pas leur proposer des CDI ? », interroge la Ferc-CGT.
Publié par Le Mantois et Partout ailleurs