+15% pour les prix du gaz et de l’électricité en 2023, des chèques pour les plus précaires et pas touche aux profits des grandes entreprises : les annonces de la première ministre, ce mercredi, au sujet de la crise énergétique et de la flambée des prix sont claires, cet hiver les classes populaires vont devoir se serrer la ceinture.
Crédit photo : Bertrand Guay/AFP
Entourée des ministres de l’Economie Bruno Le Maire et de la Transition Energétique Agnès Pannier-Runacher, la Première ministre tenait une conférence de presse ce mercredi sur la flambée des prix de l’électricité, du gaz et des carburants. La Première ministre a ainsi décliné le plan du gouvernement face à la crise énergétique.
Ainsi, le « bouclier tarifaire » qui devait prendre fin le 31 décembre prochain sera finalement prolongé… mais il ne contiendra plus une hausse de 4% des prix du gaz : « Nous allons limiter les hausses de prix à 15 % pour le gaz en janvier 2023 et à 15% pour l’électricité en février ». En d’autres termes, les travailleurs et les travailleuses verront leurs factures d’énergie exploser cet hiver.
Pour « compenser » la première ministre a annoncé le versement « exceptionnel », « d’ici la fin de l’année » d’un nouveau chèque énergie d’un « montant de 100 ou 200 euros, selon le revenu ». Une miette de contrepartie, à la limite de l’insulte, tant le montant est dérisoire par rapport à l’augmentation généralisée des prix et aux fins de mois de plus en plus difficiles à boucler.
Dans la continuité des derniers discours de Macron, la Première ministre a par ailleurs intimé « chacun à prendre ses responsabilités » et à « faire preuve de sobriété ». Avant de clarifier : « La sobriété ce n’est pas produire moins. Il s’agit de réduire un peu le chauffage et d’éviter toutes les consommations inutiles ».
En clair, la sobriété c’est pour les travailleurs et classes populaires, pas pour les entreprises. Une fois de plus, l’appel aux « Français » et à la « responsabilité collective » masque mal le clivage entre ceux qui vont devoir effectivement se serrer la ceinture, et la minorité de patrons qui continue de s’engraisser.
« La prolongation du bouclier tarifaire que vient d’annoncer la première ministre coûtera 16 milliards d’euros en 2023 », « 11 milliards d’euros pour le gaz, 5 milliards d’euros pour l’électricité » a de son côté annoncé Bruno Le Maire. Une façon de souligner les dépenses publiques supplémentaires, qui permettront au gouvernement de justifier à l’avenir la dégradation des services publics. Comme un symbole, Bruno Le Maire a laissé entendre que des aides sur l’énergie pour les collectivités locales seraient subordonnées à leur respect de l’austérité budgétaire. « Quand je vois des collectivités qui ont embauché massivement et qui viennent ensuite demander à l’Etat, parce qu’elles ne peuvent pas faire face à des factures énergétiques, de payer à la place des collectivités, ça peut poser une difficulté » a-t-il ainsi affirmé.
En revanche, une fois de plus, pas touche aux profits des grandes entreprises. Car s’« il faut bien que des entreprises puissent augmenter leurs prix » selon Le Maire, pas question de toucher aux profits des grandes multinationales de l’énergie qui s’engraissent. Alors que ces dernières semaines il a multiplié les promesses de guerre sociale, entre la réforme des retraites, la préparation de l’acte II de l’assurance-chômage et la contre-réforme du RSA, le projet du gouvernement est donc clair : nous faire payer la crise.
Face à ce plan, il y a urgence à construire un plan de bataille autour d’un programme qui donne envie de se battre telles que l’augmentation des salaires et pensions de 300€ et leur indexation sur l’inflation ainsi que l’expropriation des grands groupes de l’énergie sous contrôle des travailleurs, seul moyen de faire payer les patrons !
Publié par REVOLUTION PERMANENTE