Mercredi dernier, Total annonçait le versement de dividendes exceptionnelles pour un total de 2,62 milliards d’euros. Une annonce qui ne passe pas du côté des grévistes, qui sont en grève depuis neuf jours.
« Indécent » ; « une provocation » ; « une honte » : le ton est donné et l’avis est unanime chez les grévistes de Total quand ils parlent des dividendes versés à leurs actionnaires. Mercredi dernier, le groupe annonçait en effet le versement de dividendes exceptionnel pour l’année 2022 à la hauteur de 2,62 milliards d’euros, soit 1€ par action, en plus des dividendes réguliers pour l’année 2022. Cela correspond à près de 25 000€ de dividendes par salariés du groupe, alors que de nombreux raffineurs sont en grève pour obtenir une augmentation de salaire de 10%.
Pour Fabien, depuis trente ans dans le groupe, « on récupère les miettes. Plus les bénéfices de Total ont augmenté ces dernières années, moins les augmentations de salaire ont suivi, et ça énerve encore plus les gens ». « Plus ils en ont moins ils t’en donnent : c’est de la provocation. La majeure partie des bénéfices vont dans les poches des actionnaires, les milliards on en entend parler et on ne les voit pas » renchérit un de ses collègues, opérateur sur la plateforme Normandie.
Depuis le 27 septembre, de nombreux salariés de Total sont en grève pour réclamer des augmentations de salaires. Le site de Total Normandie (Seine-Maritime), vaisseau amiral du groupe, est ainsi totalement à l’arrêt, tout comme le site de Total Fluides à Oudalle (Seine-Maritime). Sur la bioraffinerie de la Mède (Bouches-du-Rhône), de source syndicale, le taux de grévistes chez les opérateurs était de 90% sur le premier quart et de 100% sur le second. Sur le dépôt de Flandres (Nord), sur le quart du matin, 100% des opérateurs étaient en grève.
Des taux de grévistes qui montrent la colère des salariés face à une direction qui continue de les mépriser : « Pouyanné est capable de chiffrer combien il est capable de donner à ses actionnaires, mais pour les salariés il est incapable » dénonce Paul*, pour qui les annonces de la direction ont radicalisé nombre de ses collègues : « il n’y a plus de confiance, même les gens les moins virulents ne croient plus à la bonne parole du patron ».
Publié par REVOLUTION PERMANENTE