La « survaleur » créée par le travailleur et non rémunérée par le capitaliste est appelée par Marx plus-value. Elle correspond à la différence entre la valeur d’échange des marchandises produites par la force de travail et la valeur d’échange de la force du travail. Cette dernière correspond au salaire, nécessaire à l’entretien de la force de travail, le salarié. Marx parle d’exploitation pour désigner le fait qu’une plus-value est créée dans le processus de production. La plus-value est accaparée par le capitaliste.
ET,
La lutte séculaire du capital et du travail
Karl Marx : "Salaire, prix et profit "
extrait :
Ces quelques indications suffiront à montrer que le développement même de l'industrie moderne doit nécessairement faire pencher toujours davantage la balance en faveur du capitaliste contre l'ouvrier et que, par conséquent, la tendance générale de la production capitaliste n'est pas d'élever le niveau moyen des salaires, mais de l'abaisser, c'est-à-dire de ramener, plus ou moins, la valeur du travail à sa limite la plus basse. Mais, telle étant la tendance des choses dans ce régime, est-ce à dire que la classe ouvrière doive renoncer à sa résistance contre les atteintes du capital et abandonner ses efforts pour arracher dans les occasions qui se présentent tout ce qui peut apporter une amélioration temporaire à sa situation ?
Si elle le faisait, elle se ravalerait à n'être plus qu'une masse informe, écrasée, d'êtres faméliques pour lesquels il n'y aurait plus de salut. Je pense avoir montré que ses luttes pour des salaires normaux sont des incidents inséparables du système du salariat dans son ensemble, que, dans 99 cas sur 100, ses efforts pour relever les salaires ne sont que des tentatives pour maintenir la valeur donnée au travail, et que la nécessité d'en disputer le prix avec le capitaliste est en connexion avec la condition qui l'oblige à se vendre elle-même comme une marchandise. Si la classe ouvrière lâchait pied dans son conflit quotidien avec le capital, elle se priverait certainement elle-même de la possibilité d'entreprendre tel ou tel mouvement de plus grande envergure.
_____________________________________
Qu'est-ce que le "dividende salarié" défendu
par le gouvernement ?
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, sur le perron de l'Elysée, lors d'un Conseil des ministres, le 23 mai 2022. (XOSE BOUZAS / AFP)
D'après Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, le gouvernement réflechit à des mesures afin d'améliorer le "partage de la valeur" dans les entreprises qui font des profits. Mais ce projet, qui figurait au programme d'Emmanuel Macron, suscite peu d'enthousiasme.
Pour contrer les effets de l'inflation, le gouvernement fait le pari du "dividende salarié". "Quand il y a une augmentation du dividende chez les actionnaires, il doit y avoir la même chose pour les salariés", a résumé le président de la République, fin octobre, lors de sa participation à l'émission "L'Evènement" sur France 2. Lors de la campagne électorale, en 2020, Emmanuel Macron préconisait déjà (PDF) un dispositif obligatoire "de partage des profits dans les entreprises qui versent des dividendes". Sans réussir, jusqu'ici, à susciter l'enthousiasme des partenaires sociaux.
Le gouvernement tente, depuis, de relancer l'idée. "Le meilleur partage de la valeur doit être le grand chantier de la majorité", a plaidé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, dans un entretien au Parisien, samedi 5 novembre. "Le dividende salarié, c'est le profit pour tous." Le locataire de Bercy entend ainsi organiser une convention sur cette question, début 2023, en présence "d'économistes, de chefs d'entreprise, de salariés" et "de groupes d'opposition".
Des contours encore à définir
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait déjà expliqué sur franceinfo que le gouvernement prendrait "ses responsabilités", si aucun accord n'était trouvé après "trois ou quatre mois". Ce qui ouvre la voie à un éventuel projet de loi. Reste à savoir sur quelles bases. Dans son programme électoral, le président-candidat mentionnait trois options : la participation, l'intéressement et la prime Macron.
La participation, mécanisme de redistribution des bénéfices, est déjà obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés. Elle accorde des primes dont le montant est fixé par un accord et ne peut dépasser 30 852 euros. L'intéressement, quant à lui, est un plan d'épargne salariale, qui dépend des résultats de l'entreprise et n'est pas obligatoire. Enfin, la prime de partage de la valeur (communément appelée "prime Macron") permet à l'employeur de verser une prime défiscalisée à ses salariés.
Dans Le Parisien, Bruno Le Maire n'a pas précisé les contours de ce "dividende salarié", qui devront être définis l'an prochain. En revanche, ce mécanisme contraignant, appliqué à l'ensemble des PME, imposerait aux entreprises de reverser une part de leur résultat net aux salariés, si elles comptent verser des dividendes aux actionnaires. La proposition est notamment portée par Thibault Lanxade, ancien vice-président du Medef et auteur d'un rapport, en 2019, sur le partage de la valeur entre l'entreprise et les salariés. "Sur la forme, le dividende salarié me paraît essentiel", a réagi Audrey Louail, présidente de CroissancePlus, un réseau qui regroupe plus de 500 entrepreneurs, sur franceinfo.
Syndicats et patronat s'y opposent
Mais le patronat voit aujourd'hui d'un mauvais œil cette proposition, dénonçant un mélange des genres. "C'est une très mauvaise expression qui entretient la confusion entre capital et travail", s'oppose Eric Chevée, vice-président à la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), dans les colonnes du Parisien. "Les dividendes viennent rémunérer une prise de risque. Et le concept fait fi de la réalité d'une PME." Toujours dans le quotidien francilien, le Medef dénonce "une confusion sur la nature de la contribution et de la prise de risque des salariés et des actionnaires dans la création de valeur par l'entreprise".
La proposition ne séduit pas davantage les syndicats, qui souhaitent avant tout une revalorisation des salaires. Le leader de la CGT, Philippe Martinez, notamment, réclame plutôt une hausse du smic et une indexation des salaires sur l'inflation. Et plusieurs syndicats de la fonction publique ont également demandé une revalorisation du point d'indice. "Notre option n'est pas de remplacer les salaires par des primes", a commenté pour sa part Luc Mathieu, secrétaire national de la CFDT, dans Le Parisien.
Publié par FSC