SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

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Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux
Grève à Leclerc. L’autoproclamé « meilleur employeur de France » face à la colère de ses salariés

Chez Leclerc, une grève nationale est appelée ce 2 et 3 décembre pour une augmentation des salaires de 10 %. Michel-Édouard Leclerc, patron très médiatique de l'enseigne qui s'érige hypocritement en grand défenseur du « pouvoir d'achat », voit ainsi ses salariés dénoncer des « payes de misères ».

Grèves pour les salaires

Crédits photos : GEORGES GOBET / AFP

Deux jours de mobilisation nationale pour les salaires

Ce vendredi et samedi, la CGT et la CFDT ont appelé les 133 000 salariés de Leclerc à une grève nationale pour une augmentation de 10 % des salaires, mais aussi pour le renforcement des effectifs avec « des recrutements massifs et avec des CDI ». « C’était la première fois qu’il y avait un appel à la grève nationale et intersyndicale, c’est inédit pour les travailleurs de Leclerc. Un magasin sans aucune base syndicale s’est même mis en grève de lui-même » nous explique Karine Maupetit, référente du collectif Leclerc CGT et élue CSE du magasin de Menneval.

Vendredi matin, plusieurs rassemblements étaient organisés devant les magasins comme au Leclerc de Menneval dans l’Eure. Une mobilisation qui met au centre la question des salaires avec 10 % d’augmentation, une revendication qui s’inscrit dans la lignée de la grève des raffineurs il y a quelques semaines, après laquelle de nombreuses grèves ont commencé à revendiquer des augmentations supérieure à l’inflation.

 
Une grève contre l’hypocrisie du « patron préféré des Français »

Si les grévistes reprennent la revendication portée par les raffineurs de Total, c’est un véritable pied de nez à leur patron, Michel-Édouard Leclerc. En effet, ce dernier avait hypocritement « soutenu » la grève des raffineurs en octobre et se pose en grand défenseur du pouvoir d’achat dans les nombreuses sorties médiatiques. Pourtant, si ce jeu hypocrite lui vaut d’être qualifié de « patron préféré des Français » en 2021 selon le magazine Forbes, les grévistes de Leclerc viennent rappeler la réalité d’un patron qui exploite durement ses salariés et les répriment quand ils osent contester la politique de l’entreprise.

Ainsi, Karine Maupetit entend bien « interpeller Michel-Édouard Leclerc. On le voit tous les jours, il se fait passer pour le meilleur employeur de France, alors qu’on vit des conditions de travail terribles. De quel dialogue social il parle quand on n’a même pas le droit de parler […] Il a le culot de dire qu’il soutient la CGT de la pétrochimie quand ils réclament leur dû, et bien nous aussi, on réclame notre dû maintenant ».

De plus, le président de l’enseigne la plus rentable de la grande distribution française déclare sur les plateaux télé que chaque magasin Leclerc reverse 25 % du bénéfice à ses salariés et que ceux-ci recevrait même un 13e, voire un 14e mois… Cependant, la réalité vient contredire ces affirmations. En effet, depuis septembre, le groupe est assigné aux prud’hommes par soixante-quatre salariés ou anciens salariés du magasin Leclerc de Montbéliard qui lui reprochent de ne pas avoir appliqué une charte obligeant le magasin à verser à ses salariés 25 % de ses bénéfices nets avant impôts. Pourtant, c’est cette charte que Michel Édouard Leclerc revendique pour parader sur tous les plateaux télé.

À l’inverse, les salariés connaissent des payes de misères comme le raconte Karine Maupetit : « On a énormément de turn-over, et quand on réclame une prime d’ancienneté, on nous dit qu’il n’y a pas de rapport entre les compétences et l’ancienneté. Une collègue qui a 27 ans d’ancienneté touche seulement 19 centimes de plus que le SMIC, ce n’est pas normal. Ajouté à cela le sous-effectif dû au turn-over et aux accidents du travail, avec cinq à six démissions par mois cette année, c’est un véritable enfer ce qu’on vit  ».

Aussi, l’élue CGT dénonce une répression syndicale importante : « On est deux des trois représentants syndicaux actuellement en procédure de licenciement ». Elle a saisi l’inspection du travail pour dénoncer un « harcèlement par le directeur et d’autres représentants de la CFDT ». Suite à ça, la répression syndicale s’est intensifiée : «  Au mois de septembre, j’ai commencé à recevoir des rappels à l’ordre, en m’accusant de violences psychologiques sur mes collègues des jours où je ne travaillait même pas, et aujourd’hui je suis en procédure de licenciement  ». Elle précise aussi que ces attaques ne sont pas sans réflexion : « Les élections professionnelles ont lieu en avril prochain, ils veulent nous évincer ».

La grève des salariés de Leclerc vient donc mettre en lumière toute l’hypocrisie de leur patron et montre la voie à suivre pour lutter contre l’inflation. Contre les grandes tirades médiatiques de Michel Edouard Leclerc qui annonce que pour faire « face à l’inflation, nous allons remettre plus de premiers prix dans les rayons », l’augmentation des salaires à minima à hauteur de l’inflation reste la seule solution viable. Ainsi pour obtenir gain de cause face à un patronat prêt à tout pour défendre ses profits, la grève reste la seule voie à suivre.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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