La CGT tiendra son 53e congrès confédéral du 27 au 31 mars 2023, à Clermont-Ferrand.
COMMUNIQUE
Construisons ensemble le 53e Congrès
Le Congrès est un moment essentiel de la vie de notre organisation, il permet de répondre aux obligations statutaires mais aussi de tracer des perspectives pour définir notre stratégie et notre démarche syndicale pour les trois années à venir.
Il nous offre également l’opportunité de confronter nos contradictions, nos divergences et les difficultés auxquelles nous sommes confrontés.
Le Congrès confédéral, comme tous les congrès des organisations de la CGT, est un moment démocratique. Il permet de renouveler la direction confédérale, mais aussi et surtout de faire le point sur la mise en œuvre des orientations, de réfléchir, de décider ensemble de nos résolutions pour les trois prochaines années.
Le Congrès confédéral est avant tout le congrès de l’ensemble des syndicats CGT du territoire national.
Telle est, selon par la CGT, ce qu'on attend du prochain Congrès Confédéral.
Mais, dans les faits, le bilan des congrès des dernières décennies est-il conforme à cette présentation ?
Nous ne le pensons pas.
De la Libération aux années 80, sous l'autorité des figures historiques qui ont dirigé la CGT, Benoît Frachon, Alain Le Léap, Georges Séguy, Henri Krasucki, la CGT, par son orientation de classe, sa conduite de grandes luttes victorieuses, celle des grèves de 1968, intégrant la démocratie ouvrière dans la conduite de ses actions et, ensuite, la défense opiniâtre des acquis, tous ces éléments ont conduit les militants à faire confiance d'emblée à leurs dirigeants.
En reconduisant les directions sortantes sans débat, les militants signifiaient leur volonté de voir poursuivre la même orientation de classe par la nouvelle direction élue.
Mais ce soutien sans faille aux dirigeants s'est perpétué à partir des années 90 en une confiance automatique dans les bureaux confédéraux suivants, alors que celles-ci s'éloignaient de plus en plus d'une ligne de classe.
Et les Congrès confédéraux se sont transformés souvent en grande messe sans débat de fond, avec, souvent des délégations des syndicats téléguidées
Le grand tournant idéologique de la CGT
1992 : Louis Viannet succède à Henri Krasucki en février lors du 44e congrès.
1995 : importants mouvements de grève contre le plan d'Alain Juppé (novembre-décembre), dans lesquels s'illustre Bernard Thibault.
Lors de son 45e Congrès, la CGT décide de rénover ses statuts et de quitter la FSM
La CGT annonce que sa commission exécutive a « proposé de mettre un terme à l'affiliation de la CGT à la Fédération syndicale mondiale (FSM) », dont elle était « cofondatrice et membre depuis 50 ans ».
Cette proposition est soumise au Comité confédéral national (CCN), , « le moment venu, il reviendra au 45e congrès confédéral (décembre 1995) de ratifier cette décision et de procéder aux modifications statutaires », précise la déclaration de la commission exécutive.
1995 : Changement des statuts confédéraux
Le débat acharné provoqué par la réforme des statuts est particulièrement éloquent. Au nom des « valeurs » et de l'« identité » de la CGT, nombre de délégués sont en effet montés au créneau pour contester la suppression de l'ancien article premier des statuts : « La CGT s'assigne pour but la suppression de l'exploitation capitaliste, notamment par la socialisation des moyens de production et d'échange. »
Dans une organisation habituée à voter comme un seul homme, une petite majorité de 65 % seulement a accepté de ratifier le nouveau texte : « Prenant en compte le conflit fondamental d'intérêts entre salariés et patronat, entre besoins et profits, la CGT combat toutes les formes d'exploitation du salariat. C'est ce qui fonde son caractère de masse et de classe. »
L'appartenance de la CGT à la FSM était l'un des arguments invoqués par la CES pour refuser l'affiliation de la CGT.
1999 : la CGT adhère à la Confédération européenne des syndicats, fondée en 1973.
Lors du 46e congrès, Bernard Thibault est élu secrétaire général.
Faut-il rappeler la démarche en solitaire de Thibault auprès de Sarkozy, président de la République, s'engageant à faire cesser la grève des cheminots, alors que celle-ci s'avérait massive et unitaire
"Sarkozy doit une fière chandelle à Thibault. Un " axe Sarko-Thibault " s'est dessiné pour imposer la réforme des régimes spéciaux. L’axe Sarko-Thibault ? Tel était le titre de l'une des émissions C dans l'air diffusées au cours de la grève.
Et maintenant, l'hebdomadaire Marianne affirme que Thibault " accepte implicitement le cadre politique fixé par le chef de l'État, à savoir les 40 annuités, le principe de la décote et l'indexation des pensions sur les prix "
Restait à faire l'autopsie d'une trahison préméditée.
Ajoutons à ce bilan de capitulation l'appel au vote au second tour pour Macron lancé en 2017, par Philippe Martinez, dans une interview du Parisien, pour que celui-ci bénéficie du plus haut niveau de voix, appel renouvelé en 2022 ...
Tout ce rappel historique justifie la nécessité absolue de travailler dans le cadre de la CGT à faire en sorte que la lutte de classe redevienne l'orientation dominante de la Confédération, en rupture avec la nature de compromis avec le Capital.
C'est ces conditions que l'annonce est faite d'une candidature qui s'identifie à cette volonté pour le poste de secrétaire général de la CGT, s'opposant idéologiquement à celle proposée par Martinez, une responsable de la FERC, qui signifierait la poursuite à la dérive mortelle de la Confédération.
Ce candidat, c'est le secrétaire-général de la puissante UD des Bouches-du-Rhône, Olivier MATEU.
C'est la première fois depuis la Libération qu'un choix est ouvert aux adhérents de la CGT pour l'élection de sa direction.
Il faut se saisir de l'occasion pour qu'un débat de grande envergure s'ouvre au sein de la CGT, de ses adhérents, de ses SYNDICATS, de ses UD, afin qu'une nouvelle équipe fasse de notre confédération un atout majeur dans l'affrontement de classe auquel conduit la politique de liquidation sociale, économique conduite par Macron et son camp, la finance mondialisée.
À vous de jouer au sein de la CGT !
JEAN LÉVY
Publié par FSC