La presse se faisait récemment l’écho d’un chiffre choc : aujourd’hui, un quart des 5% d’hommes les plus pauvres sont morts à l’âge de la retraite. Or, avec la réforme de Macron, le chiffre passe à un tiers des hommes les plus pauvres.
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Ce mardi, Elisabeth Borne doit présenter la réforme des retraites, avec en ligne de mire le report de l’âge légal de départ à la retraite. Initialement envisagé à 65 ans, celui-ci devrait a priori être repoussé à 64 ans et combiné à une accélération de l’application de la réforme Touraine. Une réforme profondément anti-ouvrière.
Alors que le gouvernement insiste sur l’idée que l’espérance de vie augmenterait en France pour justifier sa réforme, un chiffre choc a été largement repris à partir d’un article de Libération de décembre 2021 : aujourd’hui, près de 25% des 5% d’hommes les plus pauvres sont déjà morts à 62 ans, âge légal de départ à la retraite. Un chiffre qui s’appuie sur une étude INSEE revenant sur le taux de mortalité en fonction du niveau de vie.
Or, avec la réforme prévue par Macron, ce constat s’aggraverait violemment. En effet, ce sont aujourd’hui 29% des 5% des hommes les plus pauvres qui sont morts à 64 ans, et 30,4% qui sont morts à 65 ans. En clair, avec la réforme des retraites de Macron, près d’un tiers des hommes les plus pauvres n’arriveront pas à l’âge de la retraite.
Un constat terrible qui masque par ailleurs la question de l’état de santé dans lequel nombre de travailleurs arrivent à la retraite. En effet, selon la DRESS, en 2016, « l’espérance de vie en bonne santé à la naissance s’élève à 64,1 ans pour les femmes et 62,7 ans pour les hommes ».
La réforme accentuera donc la tendance à enterrer les plus pauvres avant le départ à la retraite et à réduire, pour les ouvriers et les travailleurs des métiers les plus difficiles, le temps de retraite passé en bonne santé. Face à cette situation il est non seulement urgent de préparer une réponse d’ampleur face à l’attaque de Macron, mais aussi de mettre un terme à un système où l’on use nos vies et nos corps à travailler sans pouvoir voir se rapprocher l’horizon de la retraite.
En ce sens, il faut se battre pour un retour de l’âge de départ à 60 ans et le droit au départ à 55 ans, à taux plein, pour tous les métiers pénibles. Des revendications qui ne sont pas une option pour changer nos vies.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE