Après un mois de grève pour les salaires mené par les travailleurs du géant pharmaceutique Sanofi, quatre d’entre eux sont menacés de sanctions pouvant aller jusqu'au licenciement. Plusieurs étaient convoqués par la direction aujourd'hui.
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Le mouvement de grève pour les salaires chez le géant de l’industrie pharmaceutique Sanofi aura duré pratiquement un mois et concerné 17 sites en France. Du 14 novembre au 14 décembre, des milliers de travailleurs de Sanofi se sont mis en grèves. Black-out médiatique, répression policière, envoie des huissiers : les grévistes se sont affrontés à de nombreux obstacles. Et maintenant, quatre d’entre eux sont menacés de sanctions par leur direction : deux sur le site du Trait (Seine-Maritime), un à Montpellier, et un à Ambarès (Gironde). Des courriers de convocation pour faute lourde pouvant aller jusqu’au licenciement sont tombés.
Plusieurs des convocations avec la direction avaient lieu ce mercredi 4 janvier.
Alaoui, délégué syndical CGT sur le site de Sanofi Le Trait a appris son motif cet après-midi, face au DRH et au directeur du site : on lui reproche des « faits de blocage total », alors même que le site n’était pas bloqué. Seul un piquet de grève était monté à côté de l’une des trois entrées.
« C’est plutôt clair que ce qu’ils font, c’est de la discrimination syndicale : la vraie raison, c’est qu’ils veulent « couper des têtes » pour anticiper les prochaines mobilisations, et ils savent qu’il y en aura avec l’inflation » dénonce Alaoui au micro de Révolution Permanente.
En effet, ce sont les deux seuls délégués syndicaux CGT du site qui sont convoqués, alors que six syndicats avaient pris part à la mobilisation et ses actions. Alaoui raconte : « C’était nous qui rassemblions le plus de salariés, et ils n’ont pas réussi à nous coopter. Dès qu’ils voulaient discuter, certains syndicats s’asseyaient dans leurs bureaux. Nous on n’a rien à cacher. Ce qu’on disait à la direction, c’était : « si vous voulez négocier quoique ce soit, c’est devant les grévistes ou devant personne » ».
En réponse à cette convocation, un rassemblement sur le site était appelé à partir de 13h, suivi d’une grève de 14 à 15h. Une centaine de personnes était sur place, alors même que la reprise officielle sur le site ne commence que lundi prochain. Et pour cause : une solidarité importante s’est déployée, rassemblant différentes régions de France et différents secteurs. Des travailleurs de chez Renault Cléon ou encore ExxonMobil étaient sur place pour soutenir Alaoui, un acte fort de symboles. Des ex-grévistes de chez Sanofi ont également parcouru la route depuis Tours ou même Ambarès (Gironde). « Il y a aussi des collègues qui se sont mis en grève sur leur propre site Sanofi comme à Tours, Vitry et j’en passe » ajoute Alaoui. « Ça m’a vraiment fait chaud au cœur de voir tout ce monde. »
Le collègue d’Alaoui menacé sera convoqué demain, ce jeudi 5 janvier. La décision de sanction sera, quant à elle, envoyée par écrit par la direction d’ici un mois maximum. « Ce qu’on risque, ça va de rien, un avertissement, une mise à pied, à un licenciement. Pour l’instant on ne sait pas du tout » explique Alaoui. En attendant, il est nécessaire de soutenir les ex-grévistes au maximum face à la contre-offensive de leur direction.
Nous invitons à se rassembler dans les mêmes coordonnées ce jeudi 5 janvier à partir de 13h sur le site de Sanofi Le Trait, et une fois de plus, nous envoyons toute notre solidarité aux salariés qui subissent la répression !
Publié par REVOLUTION PERMANENTE