Emmanuel Macron, une fois la loi sur les retraites hâtivement homologuée, va s'adresser aux Français.
Avec le sourire ou le gros bâton ? Et pour leur dire quoi ?
« Que la fête est terminée, il faut cesser l'agitation, les grèves, les défilés ? »
En un mot : « Finie aussi la chienlit »?
De Gaulle l'avait dit avant lui, mi-mai 68, avec le succès que l'on sait.
Macron va-t-il nous rappeler à l'ordre, au sien, celui du monde des affaires ? Avec la menace aux plus récalcitrants, qui feraient passer leurs intérêts de salariés avant celui des banquiers ? Avec, en superflu, un ultime appel au Berger pour qu'il rentre ses moutons, avant l'orage annoncé...
Ou, tout miel, tout sucre, Macron va-t-il nous dire qu'il nous a entendu, qu'il va nous proposer de passer des journées à étudier de vieux dossiers dans son tiroir oubliés ?
En un mot, qu'il a compris le message, qu'il est prêt à dialoguer avec les syndicats dans une France pacifiée.
Mais pas avec les émeutiers, visant par ce mot les éboueurs, qui refusent encore de mourir avant terme, les ouvriers de chez Total, qui mettent en cause, comme l'écrivait Jacques Prévert, « le monde raffiné des grands raffineurs », ou bien les salariés qui ne veulent plus céder leur vie avant l'heure...
Donc ce lundi, le président va parler aux Français.
Mais qu'il cause !
Car ces paroles et ses souhaits fournissent à nos défilés des renforts plus décidés que jamais.
JEAN LÉVY
Publié par EL DIABLO