Du 14 au 21 juillet 1889, se tient à Paris dans la Salle des Fantaisies parisiennes, le Congrès international socialiste, à l'initiative du mouvement ouvrier français. Il rassemble 377 délégués venus du monde entier.
Le 20 juillet 1889, sur proposition de Raymond Lavigne (1851-1930), secrétaire de la Fédération nationale des syndicats et groupes corporatifs de France, est adoptée à l'unanimité une résolution appelant à organiser "une grande manifestation à date fixe, de manière que, dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement la journée de travail à 8 heures et d’appliquer les autres résolutions du congrès international de Paris". Au cours des débats, la date retenue est fixée au Premier Mai.
Le 1er mai 1890 prend donc une dimension internationale. L'objectif central reste la revendication de la journée de 8 heures, mais d'autres aspects revendicatifs sont mis sur le devant en fonction des contextes nationaux.
Le 1er mai 1891, à Fourmies en France, la troupe tire sur une foule pacifique: 10 morts et des dizaines de blessés. L'indignation provoquée par ce massacre traverse tout le pays et dépasse ses frontières. Dorénavant, les premiers mai auront une nouvelle dimension de lutte, de solidarité et de générosité ouvrière. L'églantine rouge s'affiche dans les manifestations françaises.
Durant l'occupation allemande, à l'image de ce qui se fait dans le Reich hitlérien ou l'Espagne franquiste, le gouvernement pétainiste institutionnalise le 1er mai pour en subvertir le sens révolutionnaire. Cette journée est officiellement désignée comme Fête du Travail et de la Concorde nationale. Elle devient chômée et sur le plan symbolique, le muguet remplace l'églantine. Et pour le rattacher à une tradition religieuse, ce jour est fêté également pour la saint Philippe, prénom de Pétain qui dirige le gouvernement collaborationniste de la France.
A la Libération, le 1er mai redevient la journée internationale des travailleurs. Depuis 1947, le Premier Mai est un jour férié, obligatoirement chômé et payé.
1er mai 1946 dans les rues de Mantes-la-Jolie, le premier après la libération de la France
Publié par Le Mantois et Partout ailleurs