« Le Monde », daté des 28, 29 et 31 mai, consacre sa 8 ème page à la stratégie de la droite française, sous le titre « L’offensive de la droite contre l'État de droit ».
Cette affirmation conduit les esprits malins à espérer qu’à l'autre bout de l'hémicycle, l'option stratégique retenue soit ainsi formulée :
« L’offensive de la gauche contre l'État de droite ».
Malheureusement, il n'en est rien. Certes, les groupes de cette 'gauche millefeuilles' présentent des projets de loi alternatifs à ceux que les petits soldats du Président ont l’ordre d’imposer à la société. Mais, ils s'inscrivent dans le cadre de Etat actuel, dominé comme on sait par le capital financier où tous les secteurs-clefs sont dominés par le clan des milliardaires, tous les rouages sont aux mains des hommes de la finance.
Si Macron a été projeté sur la scène politique en 2017, c'est pour que celui-ci fasse le ménage dans l’Assemblée, réduise son pouvoir réglementaire pour mieux faire passer les textes présidentiels, sans perdre de temps : tels la cession des services publics par le privé, la quasi-mise au pilon du Code du Travail, la réduction des impôts des grandes fortunes, et le report de l'âge de la retraite à 64 ans.
Et vous pensez que chargé de cette lourde tâche, le Président va dire OK aux propositions des oppositions ? Et que si celles-ci avaient une petite chance de passer, il les laisserait filer ?
La question qui se pose, c'est certes de mener bataille contre toutes les lois scélérates, tout en sachant, que la crise de leur système économique, conduit le grand capital à serrer de plus en plus la visse à l'immense majorité des citoyens, les pauvres en premier, pour tenter que leur système survive le plus longtemps possible.
Et que ce beau monde est prêt, s'il le faut, à changer de cheval pour maintenir sa mainmise sur notre pays.
Mener donc la lutte contre le seul Macron, sa Borne d'office et ses sacrés lurons ne peut que conduire à la confusion, à des batailles sans lendemain.
C'est au système qu’il faut s'en prendre, c'est, au-delà de Macron, au pouvoir d'Etat du capital financier, telle une hideuse pieuvre., tient la France dans ses tentacules, et grâce à ses ventouses sur ses huit bras paralyse sa proie. Celles-ci étouffent les peuples qui tombent sous sa coupe.
Le combat d'une vraie opposition s'appuie sur les masses populaires, pour que celles-ci se libèrent des tentacules de la pieuvre, bras après bras.
Cela appelle des luttes ouvrières, comme celle menée présentement contre la retraite à 64 ans, aussi pour une échelle des salaires.
Ce n'est donc pas pour améliorer l'État que l'on mène ces combats.
Mais pour en construire un autre, libéré de la pieuvre et de ses huit bras.
JEAN LÉVY
Publié par EL DIABLO