SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

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Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Malgré les profits, Carrefour supprime près de 1000 emplois en France

Malgré de bons résultats et de gras dividendes versés aux actionnaires au début du mois, la direction de Carrefour a annoncé viser 979 départs « volontaires » dans ses sièges français. Cette décision s’ajoute à d’autres qui participent à précariser les travailleurs de l’enseigne dans le but de réduire les « coûts » pour maximiser les profits des investisseurs.

Suppressions d'emplois

Crédit photo : Wikimedia commons

Un nouveau plan de suppression de postes dans les sièges du groupe

Les salariés ont appris la nouvelle le 30 mai dans la presse sans en connaître le détail. D’après le Point, l’entreprise viserait 979 départs « volontaires » de salariés dans ses sièges à Mondeville (Calvados), Massy et Évry (Essonne). La négociation n’est pas terminée mais certains syndicats-maisons ont déjà démontré leur volonté de signer l’accord de rupture conventionnelle collective. Il s’agit de la CFDT, de FO et de la SNEC rattachée à la CFE-CGC. Hors de France, le détail n’est pas connu mais des travailleurs de sièges situés dans d’autres pays européens pourraient également être touchés.

Ainsi que le révelait fin-mai La Lettre A, plan de « réorganisation » et de réduction des effectifs des sièges du groupe à l’échelle européenne est géré par le cabinet McKinsey, connu pour son rôle dans la campagne d’Emmanuel Macron puis pour avoir bénéficié de nombreux contrats publics une fois que le Président est arrivé au pouvoir.

Ce n’est pas la première fois que Carrefour réalise des plans de suppressions de postes dans ses sièges. C’est le poste qu’elle a trouvé pour rogner le plus facilement sur les effectifs en minimisant les effets à court-terme. À Carrefour, des milliers de salariés ont été écartés et des milliers de postes ont été supprimés en 2018 et en 2021. D’après le PDG Alexandre Bompard Carrefour serait moins compétitif que ses concurrents notamment à cause du nombre de personnes travaillant dans les sièges.

Ces plans de suppression de postes ont en réalité moins pour objectif d’abaisser les coûts que de maximiser les profits de la direction et des actionnaires. Le groupe Carrefour a réalisé en 2022 1,35 milliard de bénéfices contre 1,07 milliard en 2021, et s’attend à une hausse en 2023. Sur les bénéfices de l’an passé, Carrefour a distribué au début du mois 380 millions aux actionnaires et en utilise 800 millions pour racheter des actions afin de faire monter le cours de la bourse. Ces sommes ne sont pas nouvelles mais elles continuent d’augmenter d’année en année.

Les travailleurs du groupe, eux, sont laissés pour compte et soumis à des plans de réduction des coûts. Quelques jours avant d’apprendre la nouvelle des suppressions de postes, le 26 mai, la CGT s’est réunie devant l’assemblée des actionnaires et est intervenue pour y dénoncer l’accaparement des profits et la dégradation des conditions de travail.

Des bénéfices records que la direction n’est pas prête à partager

D’après les chiffres sur les actions communiqués en décembre, nous pouvons estimer que la famille Moulin (31ème fortune de France, détenant les Galeries Lafayette) qui détient 13,7% de l’entreprise va engranger 57 millions d’euros de dividendes. Le PDG Bompard s’est même fait augmenter son salaire passant à 1,5 million d’euros par an de part fixe, soit 9 millions dans sa poche en comptant la part variable.

Dans le même temps, l’entreprise refuse d’ajuster les salaires des salariés pour qu’ils suivent l’inflation. L’entreprise a déjà connu des grèves pour les salaires en 2021. En septembre 2022 les travailleurs de Carrefour ont de nouveau fait grève pour leurs salaires.

D’autres postes de « réduction des coûts » sur le dos des travailleurs

Les suppressions de postes ne sont pas le seul levier de réduction des coûts pour Carrefour. L’entreprise cède ses magasins depuis des années à des sociétés locataires. En 2021 des salariés s’étaient mobilisés à Lille en protestation. Cette année encore, 43 magasins dont 16 hypermarchés doivent passer sous ce nouveau statut, et plus de dix mille salariés sont concernés. Lorsqu’un salarié voit son lieu de travail passer en location-gérance, il reste couvert par les accords du groupe pendant un peu plus d’un an puis tombe sous le coup des accords de branche nettement plus précaires. La CFDT a calculé que le passage sous le statut de la location-gérance, dont elle a pourtant signé l’accompagnement en 2018 avec FO et le SNEC, faisait perdre l’équivalent de 2 mois de salaire aux employés.

Par tous les moyens, l’enseigne Carrefour supprime des postes et fait passer les salariés sous le contrôle de locataires afin de diminuer leurs protections sociales, tout en continuant de réaliser des profits record qu’elle distribue volontiers aux actionnaires. Une réalité bien éloignée de la stature qu’essaye de se donner publiquement Emmanuel Bompard, régulièrement invité sur les médias pour se faire l’apôtre de la défense du pouvoir d’achat.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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