Capture d’écran BFM TV
SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI
Syndicat CGT Unilever HPCI France
Augmentation du prix de l’énergie, baisse des remboursements des frais de santé, Bruno Le Maire et Gabriel Attal multiplient les annonces pour faire des économies. Avec son budget 2024, le gouvernement s’apprête à faire payer durement la crise aux travailleurs, quoiqu’il en coûte.
Capture d’écran BFM TV
Ce mardi, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures, dont la hausse de 10% des tarifs réglementés de l’électricité à compter du 1er août, prévoyant ainsi un effort « d’une ampleur inédite au moins depuis 2015 » pour le budget 2024
Le ministre du Budget Gabriel Attal demandait déjà un « effort global » de la part de la population le 12 juillet dernier. Dès avril, le gouvernement affichait vouloir « désendetter la France » pour préparer une nouvelle cure austéritaire. Pour diminuer la dette publique de 2% d’ici 2027, le ministre des comptes publics déclarait, en chœur avec Bruno Le Maire que « la France doit reprendre le contrôle de sa dette » et demandait en mai dernier aux ministères de réduire leur dépense de 5 %.
C’est désormais acté, le gouvernement prévoit « cinq années d’austérité » pour faire reculer la dette française, et compte faire peser cette charge sur les travailleurs. Ainsi, Gabriel Attal déclarait le 12 juillet dernier dans une interview donnée au Figaro : « Nous assumons préférer un désendettement volontariste, mais progressif, à une austérité qui aurait des conséquences néfastes sur l’activité économique ». Comprendre : le gouvernement tapera dans les services publics pas dans les multiples cadeaux faits au patronat.
Ainsi, le budget 2024, avec son objectif affiché de réduction des dépenses publiques de 4,2 milliards d’euros, comportera un nombre conséquent d’attaques sur l’accès à la santé, à l’éducation et à l’énergie. Pour appliquer ce budget austéritaire, des « économies » sont prévues sur tous les fronts.
Après l’augmentation de 15% du prix de l’électricité en février, le gouvernement annonce une augmentation de 10% en août, en préparation de l’hiver. Tout le budget 2024 sera dans cette veine et frappera en premier lieu les travailleurs, entraînant également des coûts importants pour les plus petites entreprises, comme les boulangeries, et les collectivités territoriales, ce qui annonce de nouvelles coupes budgétaires à cette échelle également.
Côté santé, Gabriel Attal annonce la couleur : « sur le budget de la Sécurité sociale, j’assume de dire qu’il faut prendre des mesures pour stopper la progression du nombre d’arrêts-maladie ». À la suite de la campagne sur la prétendue fraude sociale, le gouvernement a prévu un renforcement des contrôles concernant les arrêts maladies avec l’objectif d’économiser 200 millions d’euros. À cela s’ajoute la réduction du remboursement des frais dentaires ou encore le doublement de la participation forfaitaire lors des consultations médicales pour les patients majeurs aujourd’hui fixée à un euro. Pas d’effet néfaste sur l’activité économique comme le dit Attal, seulement sur la santé des plus précaires.
Cette cure d’austérité vient concrétiser le discours du gouvernement sur la « fraude sociale », attaquant les précaires au motif de la « défense des classes moyennes ». Gabriel Attal revendique ainsi que « le désendettement du pays est avant tout un engagement à l’égard de la classe moyenne, de ceux qui travaillent, qui payent des impôts et qui seraient condamnés à payer dans quelques années l’addition de mauvais choix budgétaires », avant de résumer les objectifs du budget 2024 : « qui vise à désendetter le pays, à soutenir les classes moyennes et à lutter contre les fraudes ».
Ce discours de stigmatisation des précaires au prix de la défense d’une « classe moyenne » fantasmée s’inscrit dans l’offensive du gouvernement à la suite de la réforme des retraites, revendiquant protéger la classe moyenne pour justifier ces attaques sur le RSA et contre les migrants. Comme nous l’écrivions dans un précédent article, cette rhétorique vise à séparer les travailleurs les mieux payés du reste du salariat pour les rapprocher de la petite bourgeoisie afin de cibler les « assistés » et les plus précaires. En réalité, c’est l’ensemble des travailleurs qui subiront le coût de l’inflation et des attaques de la macronie sur le marché du travail.
Pourtant, certains domaines sont préservés de la coupe des dépenses publiques : la Loi d’Orientation et de Programmation du Ministère de l’Intérieur a ainsi augmenté de manière historique les fonds de la police : plus 15 milliards d’euros de budget entre 2023 et 2027. De la même manière, la Loi de Programmation Militaire récemment adoptée consacre 413 milliards d’euros au budget de l’armée pour les sept prochaines années, afin de le porter à 68 milliards d’euros par d’ici à 2030. Ainsi, le budget alloué aux munitions dépassera à lui seul les économies par lesquelles le gouvernement a justifié sa réforme des retraites !
En ce sens, le discours du gouvernement sur le budget s’accompagne de surenchères en matière de sécurité. Interrogé sur la menace du 49-3 et de la motion de censure qui, crise politique oblige, plane sur le budget, Gabriel Attal a affirmé que « les oppositions qui souhaitent nous renverser devront expliquer pourquoi elles veulent priver les Français d’un budget pour payer nos policiers, nos soldats, nos enseignants », cherchant sans honte à assimiler les enseignants aux policiers, gendarmes et militaires qui ont réprimé comme jamais dans les quartiers populaires à la suite des émeutes, ou encore à Mayotte avec l’opération Wambushu.
Ce budget politiquement marqué très à droite est annoncé dans un contexte de fragilité du macronisme et de ses difficultés à obtenir des majorités au Parlement. Il confirme aussi que, pour nous faire payer la course aux armements de l’impérialisme français et les multiples cadeaux au patronat, Macron n’est pas prêt de suspendre ces attaques contre les travailleurs. Alors que les directions syndicales organisent le retour au dialogue social, ce budget anti-ouvrier et anti-précaire doit appeler une réaction d’ensemble.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE
530272
Se syndiquer CGT ?
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.
Hébergé par Overblog