C’est de l’idéologie que d’appeler un salarié « collaborateur ».
Ça peut faire croire, qu’il est sur un pied d’égalité avec vous dans son contrat mais ce n’est pas le cas.
C’est parce qu’il est subordonné qu’il a des droits.
Le code du travail, c’est la contrepartie à la subordination.
Supprimer la notion de subordination, ça enlève la contrepartie.
Ça fait croire que dans l’entreprise, tous ont le même « challenge », le même « défi », sont dans le même bateau.
Jusqu’à ce que le patron parte avec le bateau et que le salarié reste amarré sur le quai au Pôle emploi, et il s’aperçoit alors qu’il n’était pas collaborateur mais bel et bien subordonné…
Le patron et le salarié n’ont pas les mêmes intérêts.
L’un cherche à vendre sa force de travail le plus cher possible, l’autre veut la lui payer le moins cher possible.
Vous croyez ?
Le Medef veut remplacer la « subordination » par la « soumission librement consentie » (« compliance without pressure ») il espère comme ça enlever toute « contrepartie ». puisqu’il y aurait « collaboration » il n’y aurait plus besoin de droit. Il remplacerait le contrat de travail signé entre deux parties inégales par un contrat entre deux parties présumées égales c’est à dire par un contrat commercial. Tous VTC, tous Deliveroo. Tous Foodora. Tous Ryan air.
Bon alors, les mots ont une importance cruciale, je propose d’arrêter tous les deux, Madame la DRH, et pour nous départager, de nous en tenir au droit du travail tel qu’il existe encore, au seul état de droit dans l’entreprise, donc on parle de « salariés » désormais. Uniquement."