Avec les menaces de grève sur les plateformes de gaz liquéfié de l'australien Woodside , la presse française dénonce ces grèves en Australie qui selon elle pourraient faire grimper les prix.
Ce n'est bien sûr que de la propagande anti-grèves. Les bénéfices de ces sociétés de gaz liquéfié sont considérables - ce que ne dit pas la presse - et ce sont eux qui font monter les prix. Il est tout à fait possible d'augmenter les salaires en rognant légèrement sur les profits et les prix n'augmenteront pas.
Mais la presse française ne parle pas – de peur que ça fasse boule de neige ici – de la vague de grèves en Australie pour les salaires qui fait que leur nombre est au plus haut depuis 5 ans en ayant même augmenté de 150% ces dernières semaines et cela malgré un droit de grève de plus en plus limité.
Depuis début juin, les grèves ont touché près de 20 000 travailleurs sur un large éventail de professions reflétant une tendance croissante à la contestation partout contre l'inflation. Cette semaine, près de 10 000 fonctionnaires du gouvernement fédéral ont entamé une action revendicative. Au cours de chaque mois de cette année, il y a eu chaque mois plus de votes en faveur de la grève que le mois précédent.
Au deuxième trimestre de 2022, l'activité gréviste a atteint son plus haut niveau en près de deux décennies, avec plus de 128 000 jours de travail perdus.
Ces luttes ont abouti dans un premier temps à l’élection d'un gouvernement travailliste au niveau fédéral et dans tous les États et territoires, à l'exception de la Tasmanie. Mais les promesses d'un "avenir meilleur" ont été vite remplacées par la demande du gouvernement travailliste aux travailleurs de faire des efforts et des sacrifices au nom des "gains de productivité" nécessaires selon les autorités pour que le pays aille mieux et qu'il y ait ainsi un ruissellement profitable aux travailleurs !
Mais maintenant ces mensonges ne marchent plus et les grèves reprennent de plus belle.
Aussi, les travaillistes ont durci la législation anti-grève à la fin de l'année pour tenter d'enrayer la montée des luttes. L'ancienne législation imposait d'essayer de trouver un accord avant de déclencher une grève mais la nouvelle a encore aggravé les choses.
Avec la nouvelle loi, lorsqu'un syndicat envisage de déclencher un scrutin de grève, il doit y avoir préalablement au déclenchement du scrutin et de la grève, une conférence de conciliation patronat-syndicats sous l’autorité des tribunaux du travail. La loi exige que ces conférences se déroulent « en privé », c'est-à-dire derrière le dos des travailleurs et ces négociations peuvent durer des mois et des mois. De plus, si après neuf mois de négociation, les parties sont dans une impasse, les tribunaux du travail peuvent interdire la grève et imposer les exigences de la direction.
Mais rien n'y fait, malgré tous les obstacles, chaque mois de cette année qui passe voit un nombre croissant de grèves et de votes en faveur de grèves à venir.