Crédits photo : Official GDC
L’éditeur de « Fortnite », Epic Games annonce 1080 licenciements
Ce jeudi, l’entreprise de distribution de jeux vidéo « Epic Games » a annoncé licencier 1080 travailleurs. Un nouveau plan social dans le secteur de la tech qui comptabilise déjà plus de 230 000 licenciements à l'internationale depuis le début de l'année 2023.
830 employés licenciés
Ce jeudi 28 septembre, Tim Sweeney, PDG du studio américain Epic Games et créateur du jeu vidéo à succès mondial Fortnite, annonçait à ses employés le licenciement de 830 d’entre eux, soit 16% de sa masse salariale. Ce plan social, sous couvert de stabiliser financièrement l’entreprise, est en réalité un plan de licenciements massif dans l’unique but d’augmenter toujours plus les marges de cette dernière. « Depuis un certain temps, nous dépensons beaucoup plus d’argent que nous n’en gagnons », déclare le PDG. On rappelle tout de même que, seulement 2 ans après son lancement, le jeu générait un chiffre d’affaires s’élevant déjà à 9,186 milliards de dollars.
D’après Sweeney, la croissance de la société était principalement due au programme Fortnite Creator qui permettait de créer et de vendre son propre contenu sur le jeu. Il ajoute que ce mode de fonctionnement obligeait l’entreprise à reverser 40% de ses revenus à des créateurs indépendants, ce qui constituait, selon Sweeney, une activité à plus faible marge qu’auparavant. Afin de combler ce soi-disant déséquilibre, le PDG déclare qu’un « changement structurel majeur du modèle économique » s’impose.
1 080 licenciements au total
Mais ce n’est pas tout. L’entreprise annonce également se séparer de la société Bandcamp, (plateforme de musique en ligne hébergeant des bandes-son pour jeux indépendants), ainsi que de la majorité de la société SuperAwesome (société spécialisée dans le développement d’outils permettant d’améliorer la sécurité des plus jeunes utilisateurs sur internet), impliquant ainsi le départ supplémentaire de 250 personnes. Une refonte totale de la masse salariale de l’entreprise impliquant le licenciement de centaines de travailleurs dans le seul but de maximiser le profit de quelques actionnaires.
Plus de 200 000 licenciements dans la tech en 2023 : interdiction des licenciements et transparence sur les comptes de l’entreprise !
Ainsi, l’année a été marquée par une vague de licenciements dans l’industrie du jeu vidéo. Le mois dernier, c’est le conglomérat suédois Embracer Group AB, dont le chiffre d’affaires s’élevait à 879,4 millions de dollars en 2023 (soit une hausse de 79% par rapport à l’année dernière) qui a fermé les portes du studio Volition à l’origine de la licence Saints Row. Une situation similaire concerne Niantic, le développeur du jeu Pokemon Go, ayant généré 5 milliards de dollars en 2021. L’entreprise annonçait en juin la fermeture de son studio basé à Los Angeles dans le cadre d’une restructuration ayant entraîné la suppression de 230 postes, soit environ 25% de son effectif. Plus largement, cette casse sociale s’inscrit dans la lignée d’une vague massive de licenciements dans le secteur de la tech, avec près de 200 000 licenciements en 2022 et 238 306 en 2023 selon ce compteur alimenté par les journaux Bloomberg, The Wall Street Journal et The New York Times.
À travers chacune des situations énoncées précédemment, on retrouve un même schéma : des grandes entreprises qui engrangent des bénéfices, mais n’hésitent pas à licencier en masse pour maintenir, voire augmenter leur taux de profit. Alors que nous faisons aujourd’hui face à une crise économique et énergétique sans précédent, et que les travailleurs sont les premiers à en faire les frais, il nous faut revendiquer l’interdiction des licenciements. Ces suppressions de postes ne servent qu’à maintenir les taux de profits des grands patrons alors même qu’ils engrangent déjà des bénéfices démesurés. Il est également essentiel de revendiquer la plus grande transparence sur les comptes de l’entreprise, afin que les patrons ne puissent plus mentir aux salariés sur les raisons les poussant à licencier !
Publié par REVOLUTION PERMANENTE