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Macron veut augmenter le prix des médicaments mais offre 500 millions € aux labos pharmaceutiques
Dans le cadre du projet de loi sécurité sociale de 2024, le gouvernement veut augmenter le coût des médicaments pour l’ensemble des travailleurs afin de réaliser 500 millions d’euros d’économie. Une ponction équivalente au cadeau qu’il entend offrir aux labos pharmaceutiques…
Le 25 août dernier, sur le plateau de Télé matin, Thomas Cazenave, nouveau ministre délégué chargé des comptes publics, envisageait la possibilité de multiplier par deux le montant de la franchise médicale. Mise en place par Sarkozy en 2008, celle-ci désigne la part à payer par les patients sur les médicaments remboursés par la sécurité sociale, et s’élevait jusqu’ici à 50 centimes.
Jusqu’ici, car l’augmentation évoquée à l’époque devrait figurer dans le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale du gouvernement, et être effective à partir du 1er janvier 2024. Une mesure justifiée par la volonté de faire une économie de 500 à 600 millions sur le budget de la sécurité sociale sur le dos des travailleurs et des classes populaires.
Alors que l’augmentation des prix de l’alimentaire et du carburant attaquent durement les budgets des ménages, la macronie décide ainsi de venir rajouter sa pierre à l’édifice de l’inflation. Une offensive d’autant plus scandaleuse qu’elle concerne l’accès à la santé, déjà dégradé par la destruction des services publics hospitaliers.
En ce sens, la Fédération des diabétiques de France a réagi dans un communiqué en alertant des risques d’une telle mesure sur les personnes diabétiques, entraînant « une moins bonne adhérence aux traitements et de conduire à développer des complications. Leur santé serait alors mise en péril : il est inacceptable de prendre ce risque. »
Des mesures d’austérité d’autant plus scandaleuse que le gouvernement entend par ailleurs plafonner la « clause de sauvegarde », une contribution imposée aux entreprises de l’industrie pharmaceutique lorsque leur chiffre d’affaires lié aux médicaments augmente plus vite que ce qui est prévue par la loi. Un cadeau d’au moins 500 millions d’euros comme le détaille Les Echos : « cette « clause de sauvegarde » va être ramenée à 1,6 milliard d’euros en 2023 et 2024 (…) sachant que le secteur aurait dû débourser 1,7 milliard d’euros cette année et plus de 2 milliards d’euros l’an prochain. ». Une mesure décidée « sous pression » des laboratoires pharmaceutiques et dont s’est félicité le lobby des labos, Les Entreprises du médicament.
Une mesure qui ne s’arrête pas là puisque Roland Lescure ministre, ministre délégué chargé de l’Industrie, suivant les recommandations d’une enquête demandée par Matignon souhaiterait baisser cette contribution sur le long terme à 500€ millions d’euros (contre 1,6 milliards prévus en 2023 à l’issue du PLFSS). Une mesure pro patronale qui permet de maintenir le cap de profits toujours plus faramineux pour les actionnaires des grands laboratoires pharmaceutiques, dans une période post covid où ces industries continuent d’engendrer des fortunes.
Prendre aux travailleurs pour donner aux patrons de l’industrie pharmaceutique : voilà un symbole supplémentaire de ce qui a toujours été la devise de la macronie. Une offensive austéritaire face à laquelle il faudra riposter, pour imposer des moyens massifs dans la santé et en finir avec sa transformation en marchandise au service des profits de quelques entreprises.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE