Selon la 21e édition du classement d'OC & C, avec une croissance de 10,9 % de leur chiffre d'affaires en 2022, les 50 premiers producteurs de biens de grande consommation dans le monde n'ont été pénalisés ni par la crise ni par l'inflation.
1337 milliards de dollars
Le chiffre d'affaires dans les PGC des 50 géants du secteur en 2022
Sources : rapports annuels, analyses OC & C
Les plus grands producteurs mondiaux de PGC ont fait face à des eaux agitées en 2022, mais ils ont mieux résisté que la plupart des autres entreprises. Pour preuve : ils affichent une croissance record de leurs revenus (+ 10,9 %), tirée par des hausses de prix sans précédent, même si leurs marges ont été touchées par l'augmentation des coûts des intrants.
« Globalement, les résultats d'exploitation ont baissé de 1,3 point, à 1 7,8 %, et la marge brute a régressé de 1,7 point, à 43,6 % », observe David de Matteis, partner chez OC & C. Et si tous les secteurs sont en croissance, l'année 2022 a surtout profité aux spiritueux (+ 12 % sur les marges) grâce à un phénomène de restockage des restaurants et au redémarrage du travel retail. Un phénomène temporaire quine boostera pas la croissance en 2023… À l'inverse, le marché de l'alimentaire affiche des marges plus tendues (- 3 %).
Ce climat économique a influencé quelque peu les fusions et acquisitions. La taille moyenne des transactions étant d'environ 90 % inférieure à celle de 2021 avec plus de prises de participations minoritaires. « Malgré cela, les champions des PGC ont continué d'utiliser les fusions et acquisitions pour repositionner leurs portefeuilles vers les marchés favorables, notamment la santé. Et les transactions devraient reprendre une fois que les conditions de financement se seront assouplies avec l'amélioration de certains indicateurs macroéconomiques », note OC & C.
Redistribution des cartes
Que prévoir pour les mois à venir ? Alors que « la poussière commence à retomber, il est impératif de se recentrer sur une stratégie à plus long terme », conseille OC & C. Le secteur devra faire face à des questions difficiles : d'où viendra la prochaine vague de croissance, car le levier du prix n'est plus possible ? Et comment gérer de grands changements transformationnels dans la façon de faire des affaires ? « Les entreprises auront la possibilité de récupérer une partie des marges et de réinvestir lorsque les conditions se détendront, mais elles devront faire preuve de discernement. Il leur faudra réinvestir à mesure que les conditions s'assouplissent, mais elles devront aussi choisir les leviers qu'elles actionnent pour y parvenir », écrit OC & C.
Quant à l'intelligence artificielle, elle est dans toutes les têtes. Pas moins de 30 % des entreprises du top 50 déclarent avoir utilisé cette technologie en 2022. « L'IA pourrait changer l'équilibre du pouvoir entre les fournisseurs et les détaillants », prévient OC & C. Pour 2023, la grande question est de savoir, avec l'amorce de déflation des coûts, quelles seront les stratégies des industriels ? « Certains vont essayer de récupérer leurs taux de marge et d'autres, à l'inverse, vont redonner du tarif à la distribution pour booster les volumes. Il est aussi important pour les industriels de réévaluer la dynamique de chaque catégorie et des comportements consommateurs, qui ont été chamboulés pendant les trois dernières années, et d'identifier les opportunités d'évolution de gamme et d'architecture prix. Cette année et l'année prochaine, nous observerons certainement des industriels qui sauront saisir ces opportunités et nous allons probablement assister à une redistribution des cartes. On peut alors s'attendre à des changements de parts de marché. Les plus habiles à tirer avantage de la déflation, de la remise à plat des habitudes de consommation et à innover s'en sortiront le mieux », conclut David de Matteis.
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