Crédits photo : Metronews Toulouse, assemblage A350, 2013 (CC BY-NC-ND 2.0 Deed)
Airbus. « La production est à l’arrêt et la grève est reconduite » au pôle peinture de Toulouse
Une grève spontanée a démarré ce jeudi au pôle peinture d'Airbus à Toulouse contre le licenciement d'un collègue. Ce vendredi, la grève a été reconduite et votée par les équipes du week-end mettant ainsi le pôle peinture à l'arrêt.
Jeudi 2 novembre, une grève a éclaté au pôle peinture d’Airbus à Toulouse après le licenciement d’un salarié. La direction lui reproche le non-port du harnais de sécurité alors que ce dernier travaillait en heures supplémentaires.
« Ce qui choque totalement les salariés, c’est qu’il n’y a pas d’échelle de sanction. Le salarié licencié était là depuis huit ans, il était irréprochable » raconte Patrick Brisset de la CGT Airbus. « Le salarié licencié a été raccompagné vers la sortie avec deux véhicules du service de sécurité doté de 6 vigiles. Il a été traité comme si c’était un bandit » dénonce aussi Bruno Galaud, Délégué central adjoint de la CGT Airbus.
Sur cette base, une grève spontanée de solidarité a démarré pour exiger la réintégration du collègue licencié. Face à une mobilisation importante, la direction aurait tenté d’enrayer la dynamique de solidarité en poussant les grévistes à rentrer chez eux au prétexte que ces derniers n’auraient pas le droit de rester sur site pendant la grève.
Dès le lendemain, la grève a été reconduite et une assemblée générale a été tenue dans l’après-midi. L’équipe « VSD », qui travaille comme l’acronyme l’indique, le vendredi, samedi et dimanche, a décidé à la quasi-unanimité de se mettre en grève à partir de 20 h 30. C’est donc une trentaine de salariés qui sont déterminés à poursuivre le mouvement au lendemain du début de la grève.
« Depuis jeudi matin à la peinture, la production est à l’arrêt et la grève est reconduite pour le week-end. Ça commence à causer des problèmes de production au niveau des délais pour certaines opérations » affirme Patrick Brisset. Une grève qui serait potentiellement coûteuse pour le géant aéronautique pour qui les délais de livraison sont un enjeu central avec un carnet de commandes qui risque bientôt de dépasser le seuil historique de 8 000 commandes d’avions.
La grève spontanée en cours actuellement au pôle peinture d’Airbus montre une volonté des salariés de ne pas se laisser faire face à une direction qui agit de façon brutale. « La peinture, c’est un des secteurs qui a le plus d’accident de travail à Airbus. La direction répond à ce problème principalement par une responsabilisation individuelle des salariés. Aujourd’hui, la grève des ouvriers de la peinture dénonce le licenciement du collègue, mais aussi la logique de la direction concernant la sécurité » conclut Patrick Brisset de la CGT Airbus.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE