Crédits photo : Révolution Permanente
Nantes. Six magasins Lidl en grève samedi pour les salaires et la dignité : le mouvement s’élargit
Suite à une assemblée générale inter-magasins, des salariés de six magasins Lidl se sont mis en grève samedi 11 novembre. Une démonstration que les revendications des grévistes pour les salaires, les embauches et contre les méthodes managériales de la direction sont largement diffuses au sein de l’enseigne.
Samedi 11 novembre, devant le magasin Lidl de Pont du Sens à Nantes, une quarantaine de personnes se sont rassemblées pour soutenir la grève des salariés de Lidl. Débutée dans le magasin de Chevreul suite à l’agression d’un salarié par des membres de la direction, la grève s’est étendue dans six magasins de la région nantaise.
Sur le piquet, ex-salariés, militants syndicaux et politiques ainsi que la députée France Insoumise Ségolène Amiot sont venus témoigner leur soutien aux salariés en lutte. Et dans leur prise de parole, les grévistes dénoncent brutalité généralisée de la direction de l’enseigne pour mieux faire accepter des bas salaires et des conditions de travail délétères. « L’action du 17 septembre a annoncé la couleur et nos convictions, les débrayages organisés ont montré que nous n’étions pas crédules, mais l’action du 14 octobre leur a fait peur et leur a mis la pression. Nous ne lâcherons rien. Nous refusons de continuer à sacrifier nos collègues pour que Lidl continue à augmenter ses bénéfices ! » racontait Emilia, salariée au Lidl Chevreul et syndiquée CGT.
Depuis le début de la mobilisation, la direction de LIDL semble vouloir tenter de calmer le jeu : sur les trois membres de la direction accusés d’avoir insulté et menacé l’un des salarié du magasin Chevreul, l’un d’entre eux a démissionné, un autre a été changé de magasin, tandis que le troisième est toujours en poste. Mais l’extension de la grève à d’autres magasins ne prouve qu’une chose : loin d’être des problèmes individuels, les méthodes de management sont structurelles à l’enseigne. Une question sur la bouche de tous les salariés des différents magasins : manque d’effectif qui amène à une surcharge de travail, congés refusés dus au manque de remplacement…une situation qui semble inquiéter d’autant plus à l’approche des fêtes de Noël, période intense pour l’enseigne durant laquelle aucune embauche n’est prévue dans certains magasins.
Des méthodes dénoncées par les grévistes sur le piquet de grève : « Lidl est Top employeur depuis quelques années […] A-t-on vraiment reconnu à Lidl le titre de Top Employeur alors qu’il a été condamné dans plusieurs affaires pour faute inexcusable ayant provoqué le suicide de ses salariés, que les plaintes à son encontre ont doublé voir triplé pour harcèlement moral et physique depuis 2017 ? Est-il vraiment possible qu’aujourd’hui soit donné le titre de Top Employeur à une entreprise qui prône des techniques brutales et violentes de management, qui nous formate à penser Lidl, à manger Lidl, à vivre entièrement pour Lidl ? ». Emilia poursuit : « Harcèlement moral et physique, travail dissimulé, non-paiement des salaires, pressions constantes qui engendre des suicides, burn-out, culpabilisation, punitions parce que oui, nous sommes punis quand nous ne suivons pas le troupeau. Voilà l’un des Top employeur 2023 ! »
Pour permettre au combat des salariés pour les salaires et la dignité d’être victorieux, il est crucial de continuer à développer le mouvement de grève. Les revendications adoptées en Assemblée Générale par les salariés de trois magasins Lidl, qui comprennent une augmentation de tous les salaires de 400 euros, leur indexation sur l’inflation ainsi que des embauches pour mettre fin aux cadences infernales imposées par la direction, ont réussi à entraîner de nouveaux magasins dans la danse, et peuvent en toucher d’autres encore.
Alors qu’une nouvelle journée d’action est d’ores et déjà en préparation, la construction du soutien au mouvement de grève, qui comprend la diffusion de la caisse de grève et le lancement d’une véritable campagne de dénonciation de l’enseigne sur la ville, constitue un enjeu-clé pour garantir l’élargissement du mouvement. Une extension qui pourrait bien atteindre les entrepôts qui travaillent eux aussi dans des conditions indignes, en témoigne le débrayage organisé le jour-même par les salariés de l’entrepôt en charge de la façade Loire-Atlantique de Lidl. Pour soutenir les grévistes, faites un don à la caisse de grève ici !
Publié par REVOLUTION PERMANENTE