Crédits photo : Révolution Permanente
Bordeaux. Deux militants de la CGT Energie menacés de 18 mois de prison relaxés !
Alors que le parquet avait requis une peine de 18 mois de prison avec sursis et une amende de 5000 euros pour les deux syndicalistes à l’issue du mouvement des retraites, le tribunal correctionnel décide la relaxe. Une victoire contre la répression syndicale et pour le droit de grève.
Alex et Christophe peuvent être soulagés après l’annonce de leur relaxe par le tribunal correctionnel de Bordeaux ce mardi 9 janvier. « Après huit mois d’attente longue et périlleuse, le tribunal à décidé de nous relaxer […] en rappelant le droit constitutionnel qu’est le droit de grève » expliquait ce dernier dans les colonnes de Libération. En effet, après que le parquet ait requis une peine de 18 mois de prison ferme et une amende de 5000€, les charges contre les deux syndicalistes ont été abandonnées.
Le 21 novembre 2023, les deux militants étaient convoqués et poursuivis en justice pour « mise en danger de la vie d’autrui et dégradation aggravée du bien d’autrui » suite aux opérations populaires et à succès « robin des bois » pour protester contre la réforme des retraites. En cause, une coupure de courant le 23 mars, après l’utilisation de l’article 49.3, qui a touché l’hôpital Saint-André, au centre ville de Bordeaux, et dont les générateurs de secours étaient hors d’usage.
S’en est suivi une démonstration de force et de solidarité avec un appel de la CGT Énergie 33, la FNME-CGT et l’UD CGT 33 à la grève et au rassemblement devant le tribunal de Bordeaux réunissant plus de 800 travailleurs le jour de l’audience. Quelques jours plus tard, bis repetita, 200 personnes se sont réunies devant le siège d’Enedis pour soutenir trois énergéticiens, dont Alex et Christophe, convoqués par la direction du groupe pour fait de grève. Nul doute que la pression de la rue et l’important élan de solidarité aura fait basculer la décision du tribunal correctionnel rendue ce mardi.
Alors qu’en fin d’année 2023, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet dénonçait un « contexte de répression antisyndicale inédit depuis l’après-guerre » dans un courrier à Elisabeth Borne, la relaxe des deux militants syndicaux est une victoire significative pour l’ensemble de notre camp social.
Si aujourd’hui les énergéticiens sont durement attaqués par le gouvernement, à l’image de Christophe et Alex, c’est parce qu’ils ont été l’un des secteurs à l’avant-garde du mouvement de contestation contre la réforme des retraites. Dans ces attaques, apparaît ainsi une tentative de décourager les militants les plus combatifs de se mobiliser à l’avenir.
Dans un contexte où tout mouvement de contestation est criminalisé et réprimé, à l’image du soutien au peuple palestinien, de la répression dans les quartiers populaires cet été, ou encore l’historique mouvement des retraites, il s’agit ici plus que d’une victoire. C’est une démonstration de solidarité de classe qui doit servir de boussole pour construire un mouvement d’ensemble : pour lutter contre la répression syndicale et la défendre le droit de grève, mais aussi pour organiser la riposte et l’unité face à la politique répressive du gouvernement, qui poursuit ses attaques contre notre camp social, comme en témoigne le vote récent de la loi immigration.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE