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Stef Logistic Vitry. Après la grève, la direction menace des salariés de licenciement
Après que les travailleurs du site de Vitry ont gagné des augmentations de salaire lors d'une grève en novembre, la direction de Stef Logistic contre-attaque. Plusieurs salariés ont été convoqués en commission disciplinaire, avec de possibles licenciements à la clef. Face à la répression syndicale, l’unité de tous les travailleurs est nécessaire !
STEF, géant de la logistique et du transport spécialisé dans l’agroalimentaire et dans les produits surgelés, qui a fait plus de quatre milliards de chiffres d’affaires en 2022, avait dû se résigner à lâcher une augmentation de salaire suite à la grève menée en novembre par les salariés du site de Vitry-sur-Seine. Après cette première victoire, la direction du site entame sa contre-offensive, en mettant la pression sur les grévistes les plus combatifs de la grève.
« On est convoqués pour des motifs bidon. Cela fait 9 ans que je travaille dans la boîte, je n’ai jamais été en retard ou commis de faute professionnelle. Et maintenant, au motif que je suis grossier, on me menace de licenciement. Pour un autre collègue, c’est pour une absence qui date de Juin ! » relate Jacques*, un gréviste de novembre. « Une hypocrisie sans nom » pour le salarié qui témoigne des conditions de travail auxquelles il faut faire face chaque jour : « On travaille sous -15 degrés dans les chambres froides, on marche sans arrêt toute la journée, on transporte des colis de 15 kilos parfois ».
Selon Jacques, les représailles s’inscrivent dans une offensive plus large contre les travailleurs du groupe. Pendant la période intense des fêtes de décembre, où le nombre de colis à préparer est au plus haut, les intérimaires du groupe ont subi une pression très importante de la direction. « La direction menace les intérimaires avec le plus faible rendement, de les mettre à la porte du jour au lendemain. Avec le peu de droits et de protection qu’ils ont, les intérimaires sont obligés de rentrer dans ce jeu de compétition morbide », dénonce l’ex-gréviste. « En conséquence, certains se privent d’une pause chaleur, pourtant essentielle, pour être le plus efficace possible. Et tout ça, les bénéfices record enregistrés durant les fêtes, va dans la poche de nos patrons et de Picard. »
Face à ses menaces sans précédent, les syndiqués CGT et des salariés non-syndiqués ont décidé de se réunir la semaine prochaine, pour « discuter d’une stratégie » pour faire face à l’attaque. « La stratégie de la direction est claire : ils veulent nous diviser, isoler et individualiser chaque convocation pour pouvoir mieux nous réprimer. Mais nous n’allons pas nous laisser faire et nous allons organiser une réponse collective » annonce Jacques. Une réaction salutaire pour ne pas laisser le patronat faire régner la peur et diviser les salariés, alors que les attaques contre les syndicalistes et les grévistes se multiplient. Depuis décembre dernier, des milliers de syndicalistes de la CGT sont visés par des procédures judiciaires en raisons d’activités syndicales. Face à la tentative des patrons de couper des têtes et de revenir sur les moindres concessions, c’est l’unité des travailleurs et la solidarité la plus large qui fera reculer les attaques.
*Le prénom a été modifié
Publié par REVOLUTION PERMANENTE