L'Est Républicain :
La fidélité sans failles de la CGT à la mémoire de Pierre Beylot et Henry Blanchet, morts pendant les « événements » de Mai-68
C’est une fidélité mémorielle sans failles. Depuis plus de cinquante ans, chaque 11 juin, la CGT honore la mémoire de Pierre Beylot et Henry Blanchet, deux ouvriers des usines Peugeot de Sochaux qui ont perdu la vie durant les « événements » de mai-juin 1968.
La stèle, square Dagnaux, en hommage à Pierre Beylot et Henry Blanchet. Photo Lionel Vadam
Mai 68 en Franche-Comté aura fait deux victimes. Pierre Beylot et Henri Blanchet sont morts lors d'une intervention des CRS aux portes de l'usine. Nous avons retrouvé les images dans nos archives.
Certains s'en souviennent. Le 11 juin 1968 vers 4 heures du matin, des incidents éclatent devant l'usine de Peugeot Sochaux.
Après 22 jours de grève entamée lors du mouvement national de mai 68, la reprise du travail est votée aux usines automobiles Peugeot, mais un piquet de grève s'est reformé devant l'usine. Quand les ouvriers non grévistes arrivent au petit matin pour prendre le travail, les échauffourées commencent. Les forces de l'ordre interviennent. Des boulons et pierres sont jetés sur les CRS. Les forces de l'ordre ripostent à coup de grenades.
Pierre Beylot, 24 ans et Henri Blanchet 49 ans trouvent la mort. Le premier est tué d'une balle de 9 mm tirée par un CRS, le second chute d'un pont.
Les incidents vont durer une grande partie de la journée. André Boulloche député de l'époque demande aux forces de l'ordre de se retirer et appelle au calme. Le travail ne reprendra à l'usine que le 21 juin 1968. Aujourd'hui, aux portes de l'usine, une stèle rend hommage aux deux ouvriers.
19 juin 1968, le glas sonne à Sochaux. C'est jour d'obsèques. Les cercueils des deux ouvriers sortent de la mairie de Montbéliard. La métallurgie perd plusieurs des siens dans le conflit de mai 68. Un autre ouvrier avait trouvé la mort devant l'usine Renault de Flins dans les Yvelines.
Publié par FSC