SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

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Publié le par Syndicat CGT Le Meux

Nouvel incendie à la poudrerie de Bergerac : produire pour la guerre met les ouvriers en danger

Dans la nuit du 13 au 14 juillet, un incendie s’est déclaré à la poudrerie de Bergerac, propriété de l’entreprise Eurenco. Si aucune victime n’est à déplorer, cet énième accident est le résultat du développement du militarisme et de l'industrie de guerre par le gouvernement, sur les conditions de travail des ouvriers du site.

 
Nouvel incendie à la poudrerie de Bergerac : produire pour la guerre met les ouvriers en danger

Crédit photo : CGT Eurenco

Cette nuit-là, à onze heures du soir, alors que la poudrerie tourne encore à plein régime, un incendie éclate dans l’un des ateliers. Les services anti-incendie de l’usine interviennent rapidement avec l’appui des sapeurs-pompiers de Bergerac. Après plusieurs heures d’une intervention délicate, le feu est maîtrisé au milieu de la nuit.

En cause, des stocks de coton hautement inflammables, destinés à être consommés dans le processus de fabrication des charges propulsives utilisées notamment par les canons d’artillerie CAESAR de l’armée française. Si les causes exactes de l’incendie restent à déterminer, le plus probable reste, selon les équipes d’Eurenco, qu’un échauffement mécanique ait endommagé les machines, déstabilisant par là-même les matériaux hautement inflammables.

Et si le bilan s’avère heureusement léger, sans mort ni blessé, cet incident n’est pas le premier à se déclarer dans la poudrerie bergeracoise ces dernières années : en 2022 déjà, le site est victime d’un incendie similaire. Plusieurs explosions se font entendre et huit ouvriers sont blessés. La CGT alerte quelques semaines plus tard : « Depuis de nombreuses années, la CGT Eurenco dénonce les conditions de travail dangereuses, la vétusté des locaux… sans qu’elle soit entendue, ni écoutée. »

En effet, les accidents ont continué depuis. Le 17 juin 2024, un travailleur intérimaire se blesse gravement sur le site. Les avertissements des salariés sont restés lettre morte car la direction semble, coûte que coûte, déterminée à augmenter les cadences. « On est passé à 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7 », se targuait en mars dernier au micro d’Europe 1 Pascal Bosse, l’un des responsables du groupe. Et pour cause, l’usine de Bergerac est un site clé du projet de réarmement européen en France, une dynamique dont Emmanuel Macron se veut l’un des instigateurs les plus enthousiastes. Enchaînant déclarations guerrières et appels à passer l’Europe en « économie de guerre », ce dernier visitait en avril dernier ce même site Bergeracois. Face à un parterre de patrons de l’industrie de l’armement, le discours était clair : « aller vite, fort, massifier ». Qu’à cela ne tienne, au mépris de la santé des ouvriers.

Car c’est bien cela l’enjeu : derrière les discours guerriers épris de défense nationale et de patriotisme se cachent autant d’appels à des cadences accrues, à des normes de sécurité revues à la baisse, entrainant des accidents industriels toujours plus désastreux. Dès 2022, les syndicats dénoncent : les travailleurs d’Eurenco sont mis face à « des situations critiques […] favorables à la survenue d’un accident majeur ». Face au déni de la direction, ils se mettent en grève en janvier de cette année, réclamant augmentations de salaire, révision des normes de sécurité et embauches supplémentaires, le tout pour faire face à des cadences revues à la hausse. Le mois suivant, ils manifestent devant leur lieu de travail. Alors que la direction refuse de les entendre, la CGT du groupe a annoncé le vendredi 26 juillet sur son facebook, le dépôt d’un préavis de grève jusqu’au 20 août prochain.

Pourtant, l’argent ne manque pas. En 2023, l’entreprise rafle la mise dans un contexte guerrier où ses produits sont en forte demande, et génère un chiffre d’affaires de plus de 400 millions d’euros. Une croissance « exponentielle », selon le groupe, dont les salariés ne verront pas la couleur. En juin dernier, Eurenco est même condamné pour discrimination syndicale après avoir mis à pied un élu du personnel dont le seul tort était d’avoir fait grève. Cette répression illustre clairement la volonté du groupe de s’en prendre aux salariés trop revendicatifs quitte à mettre riverains et travailleurs en danger.

La direction profite ainsi d’un contexte plus belliqueux que jamais pour accroître ses profits et augmenter les cadences, malgré les accidents répétés de travailleurs qui manipulent des matières explosives, qui réclament des embauches afin d’assurer la charge de travail. Ces mêmes travailleurs qui, deux ans avant l’accident qui blessa grièvement un intérimaire en juin dernier, alertaient déjà sur leurs conditions de travail.

Ainsi la politique guerrière du gouvernement ruine les conditions de travail, nous précarise et met en danger les travailleurs d’Eurenco, en première ligne face à ces offensives patronales et à une direction complice de la politique militariste de soutien à l’industrie de guerre du gouvernement.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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