Tic tac. Nous voici à quelques jours de la fin de la « trêve olympique », proclamée sur France Télévisions par le président de la République le 22 juillet dernier. Le même jour, un peu plus tôt dans la journée, le Nouveau Front populaire, arrivé en tête (mais sans majorité absolue) du second tour des élections législatives anticipées s'était pourtant enfin décidé sur le nom d’une candidate pour Matignon, celui de Lucie Castets.
Impasse politique
Nom que le président n'a même pas daigné prononcer lors de l'interview télévisée. Et depuis ? « On s'enlise dans une profonde crise démocratique, tance Myriam Lebkiri, secrétaire confédérale de la CGT. L'heure est grave, même s'il y a une parenthèse joyeuse avec les Jeux olympiques, qui véhiculent des valeurs antiracistes, de tolérance qui font du bien. On voit le président faire de la com’, embrasser à tout-va les athlètes. Emmanuel Macron se sert de l'euphorie des Jeux pour gagner du temps. Mais, politiquement, on est dans l'impasse. » Gagner du temps et marquer quelques points décisifs au mépris du résultat des urnes. Tout en éprouvant quelques crash tests, en laissant fuiter des noms de potentiels premiers ministrables tels que celui de l'ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand, membre des Républicains.
Défaites électorales successives
De son côté, le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, dégainait la semaine dernière un « pacte d'action pour les Français », supposé poser les bases d'une future coalition à l'Assemblée nationale. La CGT, qui a appelé à voter en faveur du programme du Nouveau Front populaire et du progrès social (hausse du smic, abrogation de la réforme des retraites et de l'assurance chômage…), s'insurge : « Le parti présidentiel ne tire aucune leçon de ses défaites électorales successives. Les mesures proposées ne sont en effet que la reprise de ce que Gabriel Attal avait d'ores et déjà annoncé le 30 janvier dernier, lors de son discours de politique générale devant les parlementaires. »
Au programme du député-Premier ministre démissionnaire figurent notamment de nouvelles exonérations de cotisations sociales, la remise en cause du temps de travail et de l'assurance-chômage. « L'exécutif poursuit son cap, alors que ce qu'ont montré les urnes en votant NFP, c'est un besoin de plus de justice sociale ; quant au vote Rassemblement national, il symbolise la détestation de Macron. Le président foule donc au pied la démocratie, les électeurs et électrices, et prend le risque de plonger le pays dans le chaos. S'il n'y a pas de changement de cap, ce sera un tremplin pour le RN, il y aura une responsabilité énorme, et le gouvernement devra affronter la colère du monde du travail », avertit Myriam Lebkiri.
Publié par FSC