Novares. La fermeture de l’usine d’Ostwald menace de licencier 126 travailleurs
L’équipementier automobile Novares a annoncé début septembre la fermeture de l'usine d’Ostwald proche de Strasbourg, menaçant 126 travailleurs de licenciement. Un cas emblématique du carnage social que mène actuellement le patronat dans la filière automobile.
La casse sociale est brutale chez le producteur de composants et d’ensembles plastiques pour l’automobile. Lors d’une réunion informelle avec les syndicats, le 10 septembre dernier, la direction de l’usine Novares à Strasbourg a informé les représentants du personnel de la fermeture de l’usine. Le site compte 126 travailleurs qui risquent de perdre leur emploi, en dépit de la grande ancienneté des travailleurs.
Contre cette offensive, la coordination CGT de l’ensemble des sites français de Novares appelait à la mobilisation le 1er octobre, dans un communiqué publié le 25 septembre. Sur le site alsacien, l’intersyndicale CGT-CFTC-FO avait déposé un préavis de grève pour la même journée qui a été massivement suivie avec quasiment 100% de grévistes.
La colère des travailleurs est d’autant forte que le groupe Novares, qui compte plus de 37 usines dans 22 pays, fait partie des grandes entreprises qui ont reçu des millions d’euros d’aides publiques, sans aucune contrepartie. Ainsi, tout en ayant bénéficié d’un prêt garanti par l’État de 71 millions d’euros, la direction de Novares ne se gêne pas aujourd’hui pour fermer une usine et bouleverser la vie de 126 personnes.
Cette casse sociale est loin d’être un cas isolé. En effet, les annonces de plans de licenciement et de fermeture d’usine se multiplient ces derniers mois, en particulier chez les sous-traitants du secteur automobile à l’image de Dumarey qui supprime 248 postes sur son site de Strasbourg ou encore de MA France qui cherche à fermer son usine dans le 93. La vague de fermetures touche plus généralement l’industrie automobile européenne, comme en Allemagne où le géant de l’automobile Volkswagen a annoncé la fermeture de plusieurs sites, une première sur le sol allemand. En Belgique, Audi a également décidé de fermer une usine de plus de 3000 salariés.
Si les exemples ne manquent pas, c’est parce que toute la filière automobile européenne fait face à une crise avec une baisse de la demande exacerbée par la concurrence internationale toujours plus féroce avec la Chine et les États-Unis. Dans ce contexte, le patronat de l’automobile fait payer les conséquences de cette situation sur les travailleurs pour préserver au maximum ses profits.
Face à cette offensive contre les travailleurs organisée à l’échelle internationale, seul un rapport de force conséquent peut empêcher une déroute sociale. Alors que la CGT dénombre 180 plans de licenciements actuellement en cours, la perspective d’un « moratoire sur tous les licenciements » défendue par Sophie Binet apparaît en décalage avec l’urgence de la situation.
C’est au contraire par la construction d’un rapport de force, grâce à une grève coordonnée et organisée par les travailleurs des différents sous-traitants comme des donneurs d’ordre, qu’il sera possible de mettre un coup d’arrêt au désastre social et de reconvertir une industrie qui ne peut continuer à produire toujours plus de voitures sans les écouler.
En ce sens, l’action nationale devant le Salon de l’Automobile appelée par la fédération de la CGT Métallurgie le 17 octobre prochain peut être une étape importante. Pour André Dulery, « s’il y a énormément de monde de la métallurgie et de l’automobile à Paris le 17 octobre, ça voudra dire qu’on pourrait envisager un mouvement d’ampleur ou une action collective de toutes les entreprises concernées ». Ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise !
Publié par REVOLUTION PERMANENTE