SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI

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Syndicat CGT Unilever HPCI France

Publié le par Syndicat CGT Le Meux

7e fortune de France : qui est la famille Mulliez qui supprime plus de 2000 postes à Auchan ?

Le dernier plan social annoncé par Auchan, qui prévoit la suppression de 2 389 postes et la fermeture de plusieurs magasins, illustre une fois de plus l’hypocrisie du géant de l’agro-industrie qui, tout en prônant un « engagement pour un monde plus humain » maintient l’exploitation et la précarisation.

Crédit photo : Henryk Borawski, Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0

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« Pour avoir un client heureux, il faut que le salarié soit heureux. On place l’homme au centre de nos préoccupations », se targuait dans une interview pour Sud-Ouest, Patrick Danais, directeur du magasin Auchan de Châteaubernard. Et pourtant, le 5 novembre dernier, la multinationale a annoncé aux syndicats le contenu de son nouveau plan social, à savoir 2 389 licenciements ainsi que la fermeture d’une dizaine de points de vente. « C’est catastrophique. Ça va laisser beaucoup, beaucoup de salariés dans la difficulté, de familles. C’est choquant, scandaleux », explique Franck Martineau, délégué syndical FO Auchan Retail, après avoir pris connaissance du nombre de suppressions de postes. Au total, 5% des effectifs sont concernés, des hypermarchés à l’e-commerce.

Au sein de ces magasins, dont la surface avoisine les 2 500 mètres carrés, moins de personnel signifie davantage de charge de travail pour les employés restants. Pression à laquelle s’ajoute celle de la possibilité de voir son poste supprimé. Une atmosphère bien différente de celle prônée par l’entreprise qui aime se présenter sous un jour paternaliste. Si la situation est critique pour les travailleurs, pour les Mulliez, elle représente une opportunité de plus d’accroître leurs bénéfices.

Pour justifier cette décision, Auchan, fleuron de l’Association Familiale Mulliez (AFM), invoque des arguments de compétitivité et de réduction des coûts. En 2020, le cinquième distributeur français avait déjà annoncé la suppression de 1 475 postes en France, après avoir mis en place en janvier de la même année un plan de plus de 500 départs volontaires. Pourtant, entre 2014 et 2019, Auchan a empoché plus de 500 millions d’euros grâce au crédit d’impôts compétitivité emploi (CICE), censé soutenir l’emploi. De même, au premier trimestre de 2024, Auchan enregistrait 300 millions d’euros de bénéfices, et sur l’année 2023, pas moins de 1,5 milliard. Le groupe, qui n’a de cesse de brandir un risque de faillite de ses magasins - dont il est pour la plupart propriétaire - a récemment signé un accord de rachat de 98 magasins Casino en partenariat avec les Mousquetaires (Intermarché) pour une durée de 10 ans.

Loin d’être confronté à des difficultés financières, Auchan cherche surtout à maximiser ses profits, quel qu’en soit le coût humain. Hypocrisie d’autant plus flagrante que la fortune de la famille Mulliez, propriétaire du groupe, est estimée à 28 milliards d’euros, en hausse de 40 % par rapport à l’année précédente. Elle figure ainsi à la 7ème place des 500 plus grandes fortunes françaises selon le magazine Challenges,, avec plus de 20 milliards d’euros. Bertrand Gobin, dans son livre La face cachée des Mulliez, révèle que le chiffre d’affaires des entreprises de la famille s’élève à 90 milliards d’euros annuels, pour plus de 800 000 salariés à travers le monde. Selon lui, 10 % des dépenses courantes des ménages français finissent dans les caisses des Mulliez. Sans compter que la famille a fait le choix de s’installer à Néchin, en Belgique, afin de profiter d’avantages fiscaux.

Depuis plusieurs années, la stratégie de l’AFM, qui possède également d’autres enseignes lucratives telles que Leroy Merlin, Decathlon et Kiabi, mise sur la réduction des coûts. Pour ce faire, elle a su exploiter la législation à son avantage. Grâce aux ordonnances Macron de 2020, elle a pu déclarer certaines de ses entreprises en faillite, permettant de racheter ces actifs après effacement des dettes et plans de licenciements.

Ce plan social s’inscrit dans un tableau plus large de restructurations brutales dans les entreprises françaises, de Casino à Michelin en passant par Milee. Avec ces suppressions d’emplois, le patronat entend faire payer les travailleurs en réduisant ses coûts pour maintenir ses profits. Une attaque d’ampleur contre l’ensemble des travailleurs, non seulement ceux dont les emplois sont menacés mais également tous ceux dont les salaires et les conditions de travail seront mises sous pression avec le retour du chômage de masse. Face à cette crise sociale, il y a urgence à construire la riposte.

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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