Les travailleurs trop riches ? Le ministre de l’Economie va baisser le taux du livret A à 2,5%
Aujourd’hui fixé à 3%, le taux du Livret A baissera à 2,5% à partir du 1er février. Le gouvernement est particulièrement réactif pour gratter tout ce qu'il peut aux travailleurs au prétexte que les prix n'augmentent presque plus.
C’est une première en cinq ans. D’après une annonce du ministre de l’économie Eric Lombard, le taux du Livret A sera donc amené à baisser d’ici le 1er février. Aujourd’hui fixé à 3%, il devrait descendre « autour de 2,5% », selon le ministre. Alors que le taux du Livret A n’avait pas connu de baisse depuis 2020, cette mesure est aujourd’hui justifiée par la baisse de l’inflation, mesurée à +1,3% sur un an en novembre, lors du dernier pointage réalisé par l’Insee.
Le ministre de l’économie a expliqué que : « L’épargne est non seulement protégée mais elle permet au patrimoine réel d’augmenter ». Une déclaration hypocrite qui cherche à masquer les pertes réelles qu’entraînera cette baisse sur l’épargne des 55 millions de Français qui ont recours au Livret A. Une épargne qui profite avant tout aux banques qui engrangent des millions sur le dos des maigres réserves dont bénéficient les ménages, mais aussi aux investissements de la Caisse des Dépôts et Consignations.
Le directeur du Cercle de l’épargne, un think tank pro-patronal, le reconnait lui-même, loin d’être une pure décision technique, résultant de la moindre augmentation des prix, La baisse du taux du Livret A est une décision éminemment politique. » En 2022, l’augmentation de son taux avait été une manière pour Bruno Le Marie et le gouvernement de ne pas augmenter les salaires face à l’inflation, tout en prétendant hypocritement « protéger les Français de l’augmentation des prix ». Pourtant, face à une inflation avoisinant les 5%, l’augmentation du taux du Livret A à 1,38% était déjà une manière de faire fondre les quelques sous que les travailleurs peuvent se mettre de côté. Cette fois, toujours selon le directeur du Cercle de l’épargne, la diminution du taux est « censée inciter les Français à moins épargner et à plus consommer ».
Dans un contexte d’incertitude économique et politique, avec la menace de fermetures d’entreprises, de licenciements, les capitalistes voudraient relancer la croissance en privant les travailleurs des quelques miettes qu’il leur reste pour ne surtout pas toucher aux profits des plus riches.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE