PAR FSC
RAPPEL HISTORIQUE
Cette journée commémorative -comme le 1er mai présenté comme la fête des travailleurs par Vichy et les classes dominantes- fait l'objet d'une tentative de la vider de tout contenu revendicatif de classe.
Non pas que les revendications et enjeux sociétaux n'aient pas de signification profonde. Ils font évidemment partie intégrante des objectifs émancipateurs du mouvement de libération féministe.
Mais il ne s'y réduisent pas. Surtout ce mouvement coupé de ses origines de classe laisserait de côté les couches populaires intéressées au premier chef à l'émancipation à la fois sociétale et sociale.
Et il y va de notre mémoire et de nos références ancrées dans les réalités de la lutte de classe impulsée par le mouvement révolutionnaire notamment avec l'événement majeur de la révolution russe dans la période février-octobre 1917.
Les racines internationales du 8 mars :

une manifestation d’ouvrières américaines du textile en 1857, (dont la réalité est contestée d'ailleurs)!
VOIR article du CNRS :
https://lejournal.cnrs.fr/articles/journee-des-femmes-la-veritable-histoire-du-8-mars
Cette journée s’ancre en tout cas dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les hommes et les femmes, qui agitèrent l’Europe, au début du XXe siècle.
C’est à Copenhague, en 1910, lors de la deuxième Conférence internationale des Femmes Socialistes (antécédent en fait du mouvement communiste)- regroupant 100 déléguées venues de 17 pays, que Clara Zetkin propose d’adopter une résolution pour organiser tous les ans une Journée Internationale consacrée à la lutte des femmes. Cette journée devait compter avec le soutien des organisations politiques et syndicales de chaque pays.
La décision s’applique dès 1911. Des manifestations impressionnantes ont lieu en Allemagne, en Suisse, en Autriche, au Danemark et aux Etats-Unis. En 1912, la journée sera célébrée en France, au Pays Bas et en Russie.
Les femmes ouvrières manifestent par millions pour porter au grand jour leurs exigences et réclamer leurs droits :
· droit à la journée de 8 heures,
· droit de vote,
· droit d’adhérer à un syndicat,
· droit à la protection de la maternité,
· droit à la suppression du travail du samedi,…
En Russie, la révolution de Février commence le 8 mars 1917 (le 23 février du calendrier julien alors en vigueur). À Saint-Pétersbourg, des ouvrières manifestent contre la vie chère: le pain d'un demi kilo est passé de trois kopeks en 1913 à dix-huit kopeks. Elles réclament aussi le retour de leurs maris partis au front. Cette manifestation va marquer le début de la révolution russe. En 1921 le 8 mars est décrétée « Journée des droits des femmes », jour férié et chôme.
La Journée Internationale des Femmes, sera ainsi célébrée par un nombre toujours plus grand de femmes.
Ce n’est donc qu’à partir de 1917, avec la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg, que la tradition du 8 mars se met en place. Après 1945, la Journée internationale des femmes devient une tradition dans le monde entier.
En ce 8 mars 2017 marquons fortement cet anniversaire de la lutte des femmes actualisé des exigences de notre temps, enraciné dans une histoire séculaire.
L'exploitation capitaliste demeure sous des formes renouvelées : la preuve, la revendication de l'égalité des salaires hommes/femmes n'est toujours pas réglée dans notre beau pays parce que cela ne sert pas les intérêts du patronat exploiteur et constitue donc un objectif toujours d'actualité, soulignant en conséquence aussi l'actualité et la pérénité des affrontements de classe dans les mouvements émancipateurs.