Incontestablement l'oligarchie a choisi son candidat préféré : Emmanuel Macron.
Pour le mouvement syndical il s'agit donc de mettre en garde les travailleurs contre ce qui risque de se préparer, annoncé de manière programmatique.
Nous y revendrons, mais pour l'heure avec l'annonce de ce jour retenons les menaces qui pésent sur les retraites.
Ce que le programme de Macron promet :
Alignement des régimes de retraite public-privé et fin des régimes spéciaux
L’ancien ministre plaide pour « un vrai système universel de retraite », qui mettrait fin aux inégalités entre les fonctionnaires et les salariés du privé : « Les règles seront les mêmes pour tous les régimes. »
Nouveau gros chantier social proposé par le candidat Macron, là où Alain Juppé avait échoué en 1995: la fin des régimes spéciaux de retraites, avec une harmonisation progressive des règles «qui seront les mêmes pour tous les régimes» et une «vraie fin des inégalités entre fonctionnaires et salariés du privé».
Sous couvert d'égalité il s'agit d'une nouvelle agression contre le régime des retraites, traitement de l'égalité vers le bas comme toujours car pourquoi ne pas aligner le régime du privé sur celui du public?
Ce qui est visé entre autre, c'est que dans le privé le niveau de pension est calé sur le calcul des 25 dernières années tandis que dans le public ce qui rentre en ligne de compte ce sont les 6 derniers mois.
Au nom de l'égalité de traitement !
Mais ce que les "réformateurs" de droite et de "gôche" oublient toujours de signaler c'est qu'avant les contre-réformes, c'est en gros l'égalité qui prévalait : 37,5 années pour le taux plein, départ à 60 ans, les 10 meilleures années pour le privé pour la détermination du niveau des pensions.
L'objectif des contre-réformes étant de faire massivement baisser les pensions, en différentes phases elles vont s'attaquer à la fois aux années de référence pour le taux plein (passage des 10 meilleures années au 25 dernières pour le privé) et passage de la durée de cotisation des 37,5 aux 40 ans avec la réforme Balladur de 1993.
Utilisant la stratégie des Horaces isolant ses adversaires et les combattant séparément les divers gouvernements de droite et PS vont s'en prendre tour à tour aux travailleurs du public, puis aux régimes spéciaux enfin au régime général au travers de contre-réformes successives : JUPPE en 1995 mis cependant en échec, FILLON en 2003, WOERTH en 2010, AYRAULT en 2013.
C'est qu'il faut diviser pour empêcher le front commun du TOUS ENSEMBLE!
VOIR notre article de 2010 : http://www.frontsyndical-classe.org/article-tract-du-fsc-sur-les-retraites-rien-a-attendre-de-negociations-a-froid-44795620.html
Chaque fois il s'agit au nom de l'égalité de tirer les conquis issus du rapport de force de la Libération vers le bas au nom de l'égalité de traitement après avoir introduit secteur par secteur en commençant par les travailleurs du privé un recul par rapport à la situation initiale et un déséquilibre global.
La contre-réforme annoncée de Macron s'inscrit dans le prolongement des intentions affichées d"AYRAULT de 2013.
Reprenant l'objectif de la retraite à points, chère à la CFDT c'est la remise en cause de la nature même de notre système par répartition!
Ces contre-réformes ont été contre-carrées par les résistances du mouvement ouvrier et syndical à la notable exception de la CFDT qui a approuvé tous les reculs, contraignant leurs instigateurs à s'y prendre à de nombreuses reprises sur pratiquement près de 3 décennies.
Il s'agit donc à présent pour l'oligarchie et les "réformateurs" qui ont le sentiment d'avoir remporté la bataille idéologique (dixit FILLON dans les primaires de la droite) d'aller jusqu'au bout, de remettre radicalement en question les régimes spéciaux et d'aligner tout le monde PAR LE BAS!
Il convient dès lors d'en alerter les travailleurs sans retard, afin de préparer, sans illusion sur les résultats de présidentielles, les luttes de demain pour la défense des conquis et les nécessaires reconquêtes!
En 1936 les luttes et la victoire politique ont certes pu neutraliser les fascistes, seules l'intervention populaire, les grèves et les occupations d'usine ont permis les 40 heures et les congés payés contrairement à la légende d'un Blum de sensibilité sociale promoteur par ailleurs de la pause ... et de la non-intervention en Espagne.
Par FSC