Tout ce qui paraît incompréhensible dans la géopolitique aujourd’hui si l’on considère les faits à la racine des profits devient beaucoup plus clair. Un mode de production qui exaspère les concurrences jusqu’à leur contradiction le pouvoir sans limite des monopoles financiarisés qui s’empare des Etats, détruit les nations tout en jouant sur les divisions dites nationales pour créer la guerre dont il se nourrit. C’est une dialectique, un mouvement qui dévore les êtres humains et leur environnement. Ceux qui nous gouvernent, en France, aux Etats-Unis, en Ukraine sont eux mêmes les otages de cette folie destructrice. Ici la relation entre l’Etat français, Macron en temps qu’homme des monopoles et Total éclate au grand jour. Il existe désormais impulsé par la lutte des classes, une exaspération des contradictions dans lesquelles des peuples -et parfois leur oligarchie qui veulent conserver leurs ressources- affrontent le capital dominant à sa phase impérialiste et cela donne la tension vers un monde multipolaire. Mais dans le même temps, les Etats qui cherchent à se débarrasser du joug impérialiste, en général les Etats du sud sont comme les nations impérialistes, elles mêmes prises dans les contradictions de leur propre classe dirigeante, le pretexte démocratique, les formes conservatrices, voir les fascismes. Tout cela est une manière de masquer la manière dont la bourgeoise de chaque nation joue son tropisme vers le capitalisme vainqueur tout en subissant la pression populaire. Il y a aussi le rôle de la Chine et des formes d’intervention de la dictature du prolétariat face à la dictature de la bourgeoisie qui doit être étudié parce que la “chute de l’empire américain” n’a pas lieu dans un simple contexte impérialiste c’est ce que perçoit ce courant trotskiste à l’inverse du courant européen et français. (note de danielle Bleitrach)
Le 28 juillet, le géant français de l’énergie Total a annoncé un bénéfice de plus de 17,7 milliards d’euros (18,8 milliards de dollars) pour le premier semestre 2022, soit trois fois plus qu’à la même période l’année dernière. La société a invoqué la hausse des prix du pétrole et du gaz induite par la guerre entre l’OTAN et la Russie en Ukraine pour justifier une énorme flambée des prix des carburants. En réalité, elle se sert de la crise ukrainienne pour soutirer des milliards aux travailleurs en France et à l’étranger.
Ce phénomène n’est pas limité à Total ou à la France. De multiples sociétés pétrolières et énergétiques ont affiché des bénéfices records au deuxième trimestre 2022. En trois mois seulement, Exxon Mobile a réalisé des bénéfices de 17,9 milliards de dollars, Chevron de 11,6 milliards de dollars et Shell Oil de 11,6 milliards de dollars.
Le taux d’inflation de 6,1 pour cent enregistré en France à la fin du mois de juillet est le plus élevé jamais enregistré. Les prix des carburants ont été l’un des principaux moteurs de la hausse des coûts. Les moyennes nationales des prix de l’essence ont culminé à 2,12 euros par litre début juin avant d’atteindre 1,85 euro par litre début août, soit une augmentation de 0,30 euro par rapport à l’année précédente.
Bien que le président français, Emmanuel Macron, ait dénoncé de manière démagogique, lors de la réunion du G7 en juin, les «profiteurs de guerre» qui chercheraient à utiliser la guerre en Ukraine pour augmenter leurs profits, son gouvernement apporte un soutien total aux profiteurs de guerre de Total.
Lors d’un débat au Sénat, alors qu’une motion visant à imposer une piteuse «contribution exceptionnelle de solidarité» sur les bénéfices records de Total était rejetée, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a défendu Total. Il a déclaré que les entreprises «supportent aussi le poids de l’inflation», affirmant que «la meilleure façon pour une entreprise d’aider la société n’est pas de se faire taxer, mais d’augmenter les salaires de ses employés».
Ces deux affirmations sont grotesques. L’augmentation des bénéfices de Total de plus de 300 pour cent en glissement annuel au cours des six premiers mois de 2022 est 50 fois plus importante que le taux d’inflation de 6,1 pour cent en France. Pendant ce temps, Total Energy n’a pas augmenté les salaires des travailleurs d’un centime malgré l’inflation; depuis 2020, la société a supprimé 6.500 emplois à l’international, dont 1.100 en France.
Analysant les «super profits» et les pratiques d’évasion fiscale de Total, l’économiste Maxime Combes explique comment ses «profits augmentent à toutes les étapes de son processus de production, sans que la société ait à changer quoi que ce soit dans son processus de production». En d’autres termes, les profits records de Total sont entraînés automatiquement par la hausse du pétrole sur les marchés financiers mondiaux. Outre l’exploitation accrue de sa main-d’œuvre en refusant de lui accorder des augmentations alors que les prix s’envolent, elle n’a rien fait pour obtenir ces bénéfices exceptionnels.
Les bénéfices records de Total pour 2022 suivent sa politique d’«optimisation fiscale», populaire auprès de la plupart des multinationales qui opèrent en France, qui consiste à déclarer des pertes artificielles en France tout en réalisant des milliards de bénéfices dans des pays où les taux d’imposition sont plus faibles. Ainsi, Total n’a pas payé un seul euro d’impôt sur les sociétés en France au cours des 24 derniers mois en raison de ses pertes en 2020 (bien qu’elle ait tout de même versé 7,6 milliards d’euros à ses actionnaires cette année-là).
Pour apaiser la colère populaire grandissante face à cette arnaque flagrante, les dirigeants de Total ont promis une réduction insultante de 20 centimes du prix des carburants du 1er septembre au 1er novembre. Leurs poches déjà remplies de milliards mal acquis, les dirigeants et les actionnaires de Total s’enrichiront massivement malgré cette mesure pitoyable.
Rien n’indique que les prix à la consommation des carburants et de l’énergie ou les bénéfices records de Total vont baisser de sitôt. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les multinationales de l’énergie pourraient enregistrer «des bénéfices excédentaires pouvant atteindre 200 milliards d’euros dans l’Union européenne en 2022.» Selon Combes, les bénéfices propres de Total pourraient ainsi atteindre 35 milliards d’euros pour cette année.
Total n’est pas la seule entreprise à distribuer des milliards de bénéfices à ses actionnaires, alors que la grande majorité de la population souffre de la pandémie, de l’inflation galopante et des conséquences économiques de la guerre entre l’OTAN et la Russie en Ukraine.
La semaine dernière, les entreprises cotées à la bourse de Paris, qui sont incluses dans l’indice CAC-40, ont annoncé un record de 174 milliards d’euros de bénéfices en 2021, soit plus du double des 80 milliards d’euros enregistrés en 2019 avant la pandémie de COVID-19. C’est presque le double des bénéfices records de 100 milliards d’euros enregistrés en 2007, à la veille de la crise financière de 2008.
Outre Total, les sociétés les plus rentables sont le groupe de médias Vivendi, qui a réalisé plus de 24,6 milliards d’euros, et le groupe de luxe LVMH, détenu par l’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, qui a réalisé 12,7 milliards d’euros.
Bien que l’industrie automobile se trouve face à une pénurie de semi-conducteurs depuis plus de 3 ans, le constructeur Stellantis, qui exploite plusieurs usines en France, a enregistré des bénéfices de 18 milliards d’euros en 2021, soit une augmentation de 34 pour cent par rapport à l’année précédente.
Parallèlement à Total, les bénéfices des entreprises continuent de bondir en 2022 malgré une inflation record, les impacts économiques de la guerre en Ukraine et les avertissements d’une récession imminente en France et dans toute la zone euro. Au premier trimestre, LVMH a annoncé un bénéfice de 6,5 milliards d’euros pour le premier trimestre de 2022, soit une augmentation de 23 pour cent par rapport à 2021. Stellantis a annoncé des bénéfices de 8 milliards d’euros pour les six premiers mois de l’année.
Partout dans le monde, la classe dirigeante agit selon la devise «il ne faut jamais gaspiller une bonne crise». Après le premier, et à ce jour le seul véritable confinement contre la COVID-19, en mai 2020, les entreprises européennes ont été renflouées par des centaines de milliards de dollars avec l’approbation de la CGT et d’autres syndicats franco-allemands.
Parallèlement à la mise en œuvre d’une politique de retour au travail, qui a entraîné des millions de morts et de multiples vagues du virus, cela a créé les conditions d’une envolée massive de la bourse, de bénéfices records pour les sociétés et d’une augmentation sans précédent de la richesse des super-riches. En pleine vague d’inflation, de la guerre en Ukraine et d’une récession imminente, ce processus ne fait que s’accélérer.
Tant au niveau international qu’en France, la classe dirigeante n’a jamais été aussi bien lotie. Pour ne citer qu’un exemple éloquent, pendant la pandémie et la crise économique qui l’a accompagnée, l’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, a vu sa richesse plus que doubler selon l’indicateur de richesse Forbes, passant de 76 milliards de dollars en 2020 à 166 milliards de dollars au 1er août 2022.
D’autre part, la classe ouvrière fait face à une hausse des coûts, parallèlement à des coupes dans des aides sociales déjà très insuffisantes. En réponse à l’inflation, le gouvernement Macron a adopté une augmentation de 4 pour cent des pensions de retraite et des allocations familiales, une réduction effective compte tenu du taux d’inflation de 6,1 pour cent.
Même si les bénéfices de Total sont largement perçus avec indignation et dégoût, aucun grand parti n’a proposé de mesure qui les remet en question, et encore moins qui menace, la capacité des dirigeants d’entreprise à accumuler des milliards. Si le théâtre politique de la «contribution de solidarité» était passé à l’Assemblée nationale et au Sénat, cela n’aurait été qu’une goutte d’eau dans l’océan des centaines de milliards versés chaque année aux super riches.
Comme c’est le cas pour les super profits des compagnies pétrolières du monde entier, la capacité de Total à rançonner toute la population pour le carburant et à s’emparer de milliards, reflète la réalité de la domination de classe en France. Les gouvernements capitalistes défendent impitoyablement la richesse inimaginable des super riches tandis que la misère sociale grandit parmi les travailleurs. Ce régime corrompu ne peut être renversé que par l’instauration du pouvoir ouvrier et du socialisme, et la fin du système anarchique du profit.
SOURCE : le site de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM/WFTU)
Le 16 juillet 2022 se sont réunis, par video conference, des délégués des travailleurs du transport aérien (Espagne, Italie, France et Portugal) d’organisations syndicales appartenant au réseau syndical international de solidarité et de lutte, pour discuter de la situation explosive qui caractérise le secteur, avec la phase post pandémie, et la fin des restrictions et fermetures.
Partant du fait que nous sommes toujours en pleine pandémie, avec une nouvelle vague d’infections et de décès à travers l’Europe, le secteur aérien a redémarré à grande vitesse dès la levée des restrictions, avec un pourcentage de vols et de passagers transportés qui dépasse les chiffres de l’été 2019, une hausse qui génère un chaos général dans tous les grands aéroports. Ce sont déjà des milliers de vols qui ont été annulés par les grandes compagnies aériennes majeures et low cost.
Et bien d’autres ont été annulés pour les semaines à venir : Lufthansa à elle seule a annulé plus de 5000 vols cet été. Et l’aéroport d’Heathrow s’est fixé une limite maximale de passagers par jour. Dans chaque aéroport il y a des retards, des annulations, de longues files d’attente et des centaines de bagages perdus avec une forte augmentation du prix du billet, également en raison de la crise énergétique.
Tout cela est le résultat de la gestion capitaliste de la crise pandémique dans ce secteur, dans laquelle le seul but était de préserver les profits des grandes multinationales, alors qu’aux travailleurs du secteur ils n’ont réservé que des licenciements, secs ou aidés ou avec chômage partiel, de la précarité et de fortes baisses de salaire, rendant le secteur non préparé à la reprise des vols, avec insuffisance de personnels dans tous les aéroports et entreprises, avec des conditions de travail inacceptables, tant pour ceux qui ont continué à travailler que pour les nouveaux entrants dans ce secteur.
Ces conditions créent une situation explosive avec plusieurs mobilisations dans divers aéroports européens, et également à travers des initiatives spontanées de travailleurs comme cela s’est produit à Amsterdam et Bruxelles. Les grèves de salariés des compagnies aériennes low cost (Ryanair, EasyJet, Volotea, Transavia…) sont également importantes, avec même des journées de grève unitaires (25 juin, 13 juillet) en Italie, France, Portugal et Belgique.
Le transport aérien connaît la même situation en Italie, France, Espagne et Portugal avec un sous effectif généralisé dans tous les secteurs, des baisse de salaire, une augmentation de la précarité et de la flexibilité qui rend les conditions de travail insoutenables, également en raison de la détérioration des conditions climatiques, générant une dégradation des services rendus aux passagers.
Les compagnies Tap et Alitalia ont connu de graves attaques, aux prises avec des restructurations imposées par l’union Européenne: la Compagnie portugaise a imposé aux travailleurs une baisse de salaire allant jusqu’à 45% pour obtenir un financement de la commission européenne et de l’entreprise Ground Force (entreprise de handling filiale à 49% de Tap) et s’est déclarée en insolvabilité. Alitalia, en revanche, a été totalement effacée de l’histoire et remplacée par la nouvelle nano entreprise Ita Airways qui a licencié 5000 travailleurs, malgré une longue et dure lutte menée par Cub Trasporti et le All Board Committee.
En France, Air France profite des financements publics (7 milliards) et de la hausse des prix des billets. Il y a eu plusieurs luttes, pourtant séparées entre elles, qui voient à la fois le personnel navigant commercial de Transavia (low cost d’Air France) comme protagoniste que les personnels aeroportuaires. La grève du 1er juillet à l’aéroport de Roissy Cdg a été importante.
En Espagne, une importante mobilisation des pilotes et hôtesses de l’air des compagnies low cost EasyJet et Ryanair est en cours. À la fin de la réunion il a été proposé d’organiser une nouvelle réunion en ligne plus large, et aussi envisager une rencontre physique à programmer dès que possible, dans le but d’élargir le groupe de {discussion et d’intervention dans le secteur aéronautique. À commencer par un soutien inconditionnel à toutes les luttes qui se déroulent dans les aéroports européens.
Face à des urgences fermées ou saturées, la coordination régionale CGT Paca s’est mobilisée ce lundi devant l’hôpital asteur à Nice. Le personnel soignant est à bout, le système de santé exsangue.
L’hôpital est en train de mourir de la maltraitance qu’il subit» diagnostique laconiquement Alexandre Latruffe, secrétaire général de l’union locale CGT à Nice. Le responsable syndical était présent ce lundi sur le parvis de l’hôpital Pasteur aux côtés d’une centaine de membres du personnel hospitalier (infirmiers, aides-soignants, employés administratifs etc.) à l’occasion de la mobilisation organisée par la coordination régionale CGT Paca. Un rassemblement qui concerne l’ensemble des hôpitaux de la région, tous en proie à un affaiblissement de leur capacité d’accueil et de fonctionnement. La situation des services d’urgence était au cœur des prises de parole.
À Draguignan, « ça fait 40 semaines que les urgences sont fermées la nuit», relate Patricia Duthé, secrétaire générale CGT de cet hôpital varois. À l’hôpital Pasteur à Nice, « le service d’urgence, pourtant l’un des plus importants du pays, a été saturé durant le mois de juillet », rapporte Cédric Volait, coordinateur régional CGT santé en Paca. Le responsable dit «avoir mal au bide de devoir réorienter des patients vers des établissements privés».
Des fermetures occasionnelles et des seuils de saturation atteints que l’on retrouve dans la plupart des hôpitaux, tous confrontés à une hausse importante de leur fréquentation durant la période estivale, et à un manque criant de personnel et de lits disponibles.
Face à des urgences sous-financées et en incapacité de fonctionner, le ministre de la Santé François Braun a, dans le rapport de sa mission « Flash » publié le 30 juin dernier, enjoint les citoyens à limiter leur déplacement aux urgences. Des solutions alternatives sont à privilégier, comme un appel préalable au 15 ou la consultation de son médecin traitant. Des mesures de limitation d’accès aux soins qui indignent les professionnels du secteur. « Trier les patients, c’est inacceptable» pour Frédéric Duthé, adjoint administratif à l’hôpital de Draguignan. « Avec le rapport Flash et la fermeture des urgences le soir, le gouvernement demande aux malades de ne pas mourir la nuit», renchérit Alexandre Latruffe. Pour Cédric Volait, cette injonction vise à «éduquer les patients à ne plus venir à l’hôpital [et] favorise la privatisation de la santé».
« Sanctuariser la santé publique »
Des urgences qui n’ont plus les moyens de porter secours donc, et une institution hospitalière « gérée comme une usine de boîte de conserve », ironise Alexandre Latruffe, pour qui il est essentiel de « sanctuariser la santé publique». Avec la suppression de plus de 17 000 lits en cinq ans, «des opérations sont déprogrammées et l’offre de consultation s’amoindrit » prévient-il.
Le manque de personnel, harassé ou non remplacé, est également au cœur de cette dégradation des soins. Dans son rapport, François Braun préconise la mise en place de structures mobiles d’urgence et de réanimation (Smur) composées uniquement d’infirmiers, faute de médecins disponibles. Une logique de traitement au rabais qui encore une fois pénalise avant tout les usagers.
Aide-soignant à Nice, Jean-Laurent a assisté à la fermeture du service gériatrie dans lequel il travaillait. Il a été « redéployé » dans d’autres services pour combler les manques. À Dragignan, « les urgences sont à 7 employés en temps plein alors qu’il en faudrait 22», se désole Patricia Duthé. «Les gens se barrent, il n’y a plus aucune attractivité», conclut un autre aide-soignant.
Pour juguler la casse dont il est victime, l’hôpital exige des moyens à la hauteur de sa mission : soigner. La revalorisation des salaires, l’arrêt des fermetures de lits, « un plan de formation et d’embauche massif, la réintégration du personnel suspendu » ou encore la mobilisation de tous les médecins, sont des mesures revendiquées, et qui continueront à l’être le 22 septembre lors de la journée nationale d’action de la santé.
Mazan (Vaucluse) est l'un des sites de production du groupe international et belge Etex, spécialisé dans les matériaux de construction, en particulier la production de plaques de plâtre. Le syndicat CGT réclame une augmentation minimale et immédiate de 5% à cause de l'inflation.
La CGT ici majoritaire explique avoir interpelé la direction depuis le mois d’avril pouraller au-delà des 2,7% d’augmentationaccordés lors de la négociation annuelle obligatoire.
La direction d'Etex Building Performance a proposé ce lundi au syndicat la reprise du travail immédiate avec la promesse d’ouverture de négociations le 2 septembre. Refus du syndicat quipoursuit le mouvement et maintient sa revendication principaleavec "un talon de 100 euros d'augmentation par mois".
Nous avons tenté sans succès de joindre la direction du groupe Etex. Etex France (ex-Lafarge puis Siniat) qui, rappelons-le, a son siège social à Avignon-Agroparc et trois unités de traitement et production dans le Vaucluse avec Mazan, Carpentras et Cavaillon.
Depuis sa création les libéraux n’ont eu de cesse de vouloir réduire la Sécurité sociale à un simple filet de sécurité pour les pauvres afin que la santé devienne un produit marchand comme un autre dans les mains des assureurs privés. Le gouvernement Macron accélère le processus mis en place notamment par Juppé dans les années 1990. A la demande du patronat, les exonérations de cotisations sociales se sont multipliées pour atteindre aujourd’hui plus de 70 milliards d’euros.
Plusieurs problèmes se posent. D’une part la compensation par l’Etat se fait par affectation de recettes issus de la TVA, impôt très injuste car non progressif, avec un taux identique pour tous, ce qui fait que plus on est riche, plus la part de ses revenus ponctionnée par la TVA est faible. Il s’agit donc d’une rupture du principe de la cotisation selon ses moyens. D’autre part, par divers mécanismes, l’État ne respecte pas la loi Veil de 1994 qui prévoit une compensation intégrale des exonérations.
Par ailleurs, les dépenses sanitaires et sociales de 136 milliards issues de la crise COVID sont affectées à la dette sociale qui doit être remboursée par la cotisation supplémentaire payée par les salariés, la fameuse CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale). Celle-ci devait s’éteindre en 2024 mais elle devrait perdurer jusqu’en 2033. Non seulement, elle continuera à amputer les salaires mais en plus ce seront environ 15 milliards en moins par an pour la sécurité sociale.
Par contre, l’État a pris entièrement à sa charge les aides aux entreprises versées pendant la même période. A cela s’ajoute, la volonté de remplacer les augmentations de salaires par diverses primes ou autres modes de rétribution exonérées de cotisations sociales, ce qui ampute la Sécurité sociale d’une partie de ses revenus. Il faut également noter qu’il existe une totale convergence entre Macron, LR et le RN qui tous proposent d’augmenter les salaires en réduisant les cotisations sociales.
Face à cette situation, Il s’agit aujourd’hui d’expliquer ce qui correspond au salaire sur une fiche de paie : il s’agit en fait du coût total employeur, c’est-à-dire du salaire net plus les cotisations sociales du salarié et de l’employeur. L’ensemble de ces cotisations, appelé le salaire socialisé, représente 40 % de la rémunération totale qui sont versés à la Sécurité sociale pour assurer les frais de santé, la retraite, les allocations familiales et les accidents du travail.
Ce montant n’a rien d’excessif, n’en déplaise au patronat, et correspond à peu près à ce qui existe dans la plupart des pays dit riches. La grande différence est le niveau des prestations reçues en retour. Avec la Sécurité sociale, chacun reçoit selon ses besoins et non en fonction de son niveau de cotisation comme c’est le cas avec les assurances privées. Par ailleurs, la gestion du système est très économe puisque les coûts de gestion de la Sécurité sociale sont d’environ 5 % alors que ceux des assurances privées sont d’environ 25 %.
Ce surcoût s’explique par le fait que dans un système d’assurances concurrentes, il faut aller chercher les clients et surtout il faut dégager le meilleur bénéfice possible pour les actionnaires. Alors il ne faut pas se laisser abuser par des mesures qui ne visent qu’à nous voler une partie de ce qui nous appartient, c’est-à-dire nos cotisations sociales, pour en faire profiter le marché des assurances.
Le ministre de l'Economie a également appelé les entreprises à se saisir de la prime Macron et des mécanismes d'intéressement et de participation si elles ne peuvent pas augmenter les salaires.
Alors que l'inflation a de nouveau accéléré en juillet, à 6,1% sur un an, Bruno Le Maire a réitéré ce vendredi son appel aux entreprises à augmenter les salaires pour préserver le pouvoir d'achat des Français :
"Toutes les entreprises qui le peuvent doivent augmenter les salaires. Je le dis depuis plusieurs semaines, beaucoup d’entre elles l’ont fait au printemps dernier. Beaucoup d’entre elles s’apprêtent à nouveau à le faire à la rentrée, c’est nécessaire", a déclaré le ministre de l'Economie à l'issue du conseil des ministres.
Prime Macron et épargne salariale
Celles qui rechigneraient à le faire de peur d'être en difficulté dans quelques mois peuvent quant à elles utiliser "la prime Macron qui a été portée à 6000 euros" et est "totalement défiscalisée", a indiqué Bruno Le Maire, ajoutant que ce dispositif est "un complément de rémunération qui est extrêmement appréciable pour tous les salariés dans ces périodes qui sont difficiles".
Le locataire de Bercy a également fait la promotion de l'intéressement et la participation, "des mécanismes de justice sociales que toutes les entreprises doivent développer, sans exception, les petites comme les grandes", afin "d'associer directement les salariés aux résultats de l'entreprise".
Plus de 15 Ehpad, sur 227 au total en France, se sont déjà déclarés en grève auprès de la CGT
Pour la CGT, «la colère gronde» à cause du non-versement de la prime d'intéressement
PARIS: Les salariés d'une quinzaine d'établissements Orpea ont lancé des mouvements de grève après la décision mi-mai du groupe de ne pas verser de prime d'intéressement cette année, a annoncé lundi la CGT, qui appelle à la grève à partir de vendredi dans l'ensemble des Ehpad du groupe.
Plus de 15 Ehpad, sur 227 au total en France, se sont déjà déclarés en grève auprès de la CGT: "dans certains établissements il s'agit d'un jour de grève, dans d'autres davantage", a indiqué à l'AFP Dominique Chave, secrétaire général de la CGT "santé privée".
Par ailleurs, les personnels de "dizaines" d'autres maisons de retraite se préparent pour une grève plus large, prévue à partir de vendredi matin, a précisé le syndicat dans un communiqué.
Dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête "Les Fossoyeurs", la direction de l'entreprise a précisé de son côté à l'AFP que ses résultats financiers "ne permettaient malheureusement pas de verser un intéressement cette année". Habituellement, cette prime était d'environ 700 euros, selon la CGT.
En revanche, Orpea s'apprête à verser une "prime exceptionnelle de pouvoir d'achat" (Pepa), dite prime "Macron", de 1.000 euros par salarié, a ajouté la direction, précisant que la décision avait été prise "avant même l'annonce de ce mouvement de grève".
Malgré ce mouvement, "la continuité des soins et de l'accompagnement des résidents a été assurée au sein de l’ensemble des établissements concernés, grâce à l’engagement des équipes et à la solidarité d’établissements voisins", a précisé la direction.
Avec la prime, "l'objectif est de préserver le pouvoir d'achat des collaborateurs", et d'"aller au-delà de ce qui avait été versé les années antérieures, pour reconnaître le travail accompli par tous", a poursuivi la direction du groupe.
Mais selon Keline Sivabier, déléguée syndicale nationale CGT, les salariés toucheront moins que les années précédentes, où ils avaient touché l'intéressement et la prime Pepa.
Pour la CGT, "la colère gronde" à cause du non-versement de la prime d'intéressement. Pour les salariés, cette prime "représente les vacances qui cette année n'auront pas lieu. Sacré culot pour cette nouvelle direction et ce nouveau DRH que d'agir ainsi face à des personnels aux petits salaires qui ont tant donné et continuent de donner", a fustigé le syndicat.
"Orpea continue de faire des bénéfices mais provisionne en vue des contentieux" ouverts sur des soupçons de maltraitance institutionnelle ou d'infractions financières après les révélations de Victor Castanet dans "Les Fossoyeurs". "Les salariés en ont ras-le-bol de devoir payer pour les abus d'Orpea", affirme M. Chave.
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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