Crédit Photo : unsplash / jonathan-greenaway
Publié par Luttesinvisibles
SYNDICAT CGT UNILEVER FRANCE HPCI
Syndicat CGT Unilever HPCI France
Publié par Luttesinvisibles
SOURCE:
" LE RÉVEIL DES COMBATTANTS " UN JEUNE JOURNAL DE 90 ANS C'est en janvier 1931 que parut le premier numéro de notre " Réveil ". Quatre vingt dix ans se sont écoulés et notre journal est toujou...
Publié par EL DIABLO
Le président de la FNMF (Fédération nationale de la Mutualité Française) a été cité le 20 décembre à plusieurs reprises par les médias ; en moyenne les tarifs vont augmenter de 8% en 2024, et plus de 10% pour une forte minorité. Ce qu’il a dit est à prendre en compte.
Mais il n’explique pas tout, d’autant que la FNMF est mouillée dans les mauvaises décisions prises depuis 25 ans.
Les raisons des augmentations de cotisation sont simples à comprendre ; pourtant cela n’est jamais expliqué (on préfère taper sur leurs prétendues dépenses somptuaires ; c’est plus simple !):
1. Vers 1999/2000 (« Gauche plurielle »), création de la CMU avec création d’une « toute petite taxe » sur les cotisations mutuelles, pour être solidaire avec ceux qui n’ont pas les moyens d’avoir une mutuelle; comme toutes les taxes, cette taxe avait vocation a augmenter : elle est aujourd’hui de 14% pour les contrats responsables, et de 20% pour les contrats non responsables (c'est-à-dire qui n’entrent pas dans le dispositif 100% santé). Avant cette date c’était zéro taxe sur les mutuelles, comme c’est encore le cas pour la Sécu. Les 14% de taxe c’est tout de même 14 euros sur un contrat de 100 euros. Le Sénat a voté à plusieurs reprise le passage de la taxe à 18%.
2. Après 2008 (Sarkozy) (après la crise des « subprimes ») : à la demande de l’Union Européenne, doublement des fonds de réserves des assurances, dans lesquelles on intègre les mutuelles qui, elles, n’ont pourtant pas spéculé - Pour augmenter les fonds de réserves => forte augmentation des cotisations !
3. 2013 (Hollande): à la suite d’un Accord National Interprofessionnel (11 janvier 2013), les actifs sont séparés des retraités ; les actifs bénéficient d’une participation de l’employeur d’au minimum 50% (70% chez Orange, 60% à la Poste, etc.). Les retraités doivent équilibrer entre eux le budget de leur mutuelle, alors qu’il consomment plus de médicaments et de services santé ; c’est la fin de la solidarité intergénérationnelle ; >>> forte augmentation des cotisations des retraités.
4. 2019 (Macron) 100% santé : L’idée d’offrir un panier de soins sans reste à charge était une bonne idée (optique, audioprothèse, bucco-dentaire). La mauvaise est dans le « qui paye ? ». Ce qui n’est jamais dit c’est que ce sont les complémentaires santé qui payent 80% du 100% santé. La Sécu ne contribue qu’à hauteur de 20%. En conséquence, la charge est très légère pour le patronat qui ne contribue que pour la Sécurité sociale et les contrats collectifs et rien pour les retraités. Macron a fait pression pour que les mutuelles ne disent rien sur le sujet le temps des élections présidentielles. Aujourd’hui ça commence à se savoir.
5. 2023 (Macron) : Baisse des remboursements de la Sécurité sociale pour ce qui est du dentaire : on passe de 70% à 60% ; qui va devoir prendre en charge ? Les méchantes mutuelles, bien sûr !
6.S’ajoute à cela une forte augmentation des frais médicaux (Explosion des honoraires, des tarifs des médicaments, des dépassements d’honoraires, etc.)
Aujourd’hui, grâce ce processus, la part des assurances privées dans les complémentaires santé est passée de 26% à 36% entre 2016 et aujourd’hui ; celle des mutuelles est passée de 57% à 47% ; celle des institutions de prévoyance (comme Malakoff-Médéric) est restée stable : 17%.
Peut-être donc ne pas parler uniquement de l’hôpital (comme le faite la PCF) qui est certes très malade ; c’est important, mais cela ne permet pas de comprendre la casse qui est en cours.
Sans évoquer l’extension exponentielle des déserts médicaux, le doublement des « franchises médicales », etc.
SOURCE : Correspondant particulier
Publié par El Diablo
Cette année, à l'approche des fêtes, de larges secteurs du monde du travail sont confrontés à la crise sociale. Inflation, réforme antisociale du gouvernement, augmentation du prix de l’énergie… Pour Révolution Permanente plusieurs travailleurs reviennent sur leurs situations.
Crédit Photo : unsplash / jonathan-greenaway
La période des fêtes est un moment synonyme pour une majorité de la population d’achat de cadeaux, déplacement, grand repas en famille… Une période qui encore plus à l’aube de l’inflation et des attaques anti-sociale du gouvernement rappelle la crise social et économique que traversent une grande partie des travailleurs. Chloé*, travailleuse catégorie C dans la fonction publique revient sur sa situation « La vérité est que cette année on aura pas de noël. Je vis avec 1 600 euros, j’ai trois enfants, comment je pourrais faire ? Avec l’inflation, j’ai divisé d’un tiers mes courses et on a dû annuler une grande partie des activités des enfants. Avec l’augmentation de l’électricité de 10 % en janvier je ne sais pas comment je vais m’en sortir, on va sûrement devoir faire un crédit de consommation. Mais le pire dans tout ça c’est que ma situation je pense est à l’image de millions de familles alors qu’une minorité à l’image de Pouyanné de Total se gavent de dividendes et auront le droit à leur meilleur noël. »
Une situation qui est bien à l’image de ce que vivent aujourd’hui des millions de travailleurs qui payent le prix des logiques néo-libérales et des réformes austéritaires à l’image de la loi « France Travail » ou plus récemment de l’attaque sur l’assurance-chômage. Aujourd’hui c’est plus de de 14 % de la population française qui vivent sous le seuil de pauvreté soit plus de 9 millions de français, un record absolu depuis des années selon l’Insee. Sur la question alimentaire ou du logement ce chiffre grossit considérablement avec près d’un français sur deux qui en arrivent à sauter des repas selon un sondage IFOP ou la difficulté des étudiants à trouver des logements à cause de la précarisation toujours plus grande de ces derniers. Alors que le gouvernement continue de faire croire que la situation économique s’améliore et qu’il a soutenu les plus précaires, l’inflation continue d’aggraver les conditions de vie de la population toujours selon le sondage IFSOP.
Mélanie*, travailleuse dans le ménage revient sur l’impact de la situation économique dans sa situation « L’inflation n’attaque pas que sur le salaire mais sur tous les aspects de la vie. Le logement déjà, les loyers sont augmentés et les charges aussi, les courses je n’en parle même pas, à la fin du mois je suis dans le négatif ou à 50 euros. Cela fait que je coupe dans les à-côtés de la vie comme la coiffeuse, certains médicaments, les sorties dans les bars avec les amies…. Une chose dont on ne parle pas assez c’est que tout ça joue sur notre mental. J’ai des collègues de travail qui ont entamé des dépressions, des troubles du sommeil… Moi-même je fais des crises d’angoisse à l’approche de la fin du mois et encore plus avec l’approche de noël. »
Une situation qui ne risque de pas de s’améliorer. Le gouvernement prévoit en effet une nouvel batterie de réforme austéritaire et d’offensive contre le droit du travail comme nous l’écrivions déjà début décembre. Une « loi Pacte II » pourrait ainsi être présentée début 2024 et visera à « transformer notre modèle social », en d’autres termes à ouvrir de nouvelles attaques anti-sociales. La réforme des services publiques annoncés par Guérini prévoit également une attaque d’une grande ampleur contre le monde du travail et les 5,8 millions de fonctionnaires. En clair, le gouvernement souhaite mener l’offensive sur deux fronts : « flexibiliser » davantage le travail et nous contraindre à accepter n’importe quel emploi. Des attaques qui ne vont qu’accentuer la précarité et les conditions de vies de notre camp social.
Des offensives facilitées par l’attitude des directions syndicales depuis la rentrée. En effet, l’intersyndicale, qui apparait inexistante depuis la fin de la bataille des retraites, a choisi de jouer à fond le jeu du « dialogue social », délaissant totalement la rue à l’exception de l’appel à une très faible journée interprofessionnelle sans lendemain. Une logique qui est allée de pair avec la signature par une partie des directions syndicales d’accords scandaleux sur l’assurance-chômage ou l’Agirc-Arrco, qui a laissé le champ libre au gouvernement pour reprendre l’offensive. Alors que l’adoption de la loi immigration a été un choc chez de nombreux secteurs de travailleurs et Sophie Binet appelle au retrait de la loi, il est temps de construire un véritable plan de bataille contre les mesures austéritaire du gouvernement et ses offensives racistes.
Eric* chauffeur et militant syndical dans la voirie revient sur ce besoin de la construction d’un véritable front contre les différentes offensives du gouvernement. « La période est aujourd’hui très dure. On est à presque un an du lancement de la bataille des retraites et on voit aujourd’hui les conséquences du dialogue social. C’est un noël de classe auquel on assiste avec des travailleurs toujours plus pauvres et un patronat toujours plus riche. De plus, on voit une situation marquée par l’extrême-droite où elle a réussi avec la loi Immigration a marqué ses mesures alors que durant les retraites elle était absente. Quand on voit les attaques anti sociales que le gouvernement prévoit pour notre camp social et les attaques sur les immigrés, l’heure est à la lutte contre la division que tente de faire le gouvernement. Les directions syndicales et en premier lieu la CGT devrait être en train de construire une riposte qui nous unifient contre les mesures austéritaires de ce gouvernement et ses attaques racistes qu’il fait main dans la main avec la droite et l’extrême-droite. ».
Publié par REVOLUTION PERMANENTE
La ville tombée aux mains de la droite (UDI)
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Publié par FSC
Face à l'adoption d'une loi immigration d'une brutalité historique, la CGT sort enfin du silence. Mais pour arracher le retrait, il faut une campagne au travers d'assemblées dans les lieux de travail et d'études afin de construire une mobilisation en janvier !
Crédits photo : capture écran BFM TV
La brutalité historique de la loi immigration, finalement adoptée dans la douleur ce mardi, a créé un choc dans des secteurs du monde du travail et de la jeunesse. Dans ce cadre, les dirigeantes nationales des principaux syndicats ont repris la parole ces derniers jours après des mois de relatif silence sur le texte. Ce jeudi matin sur RMC, Sophie Binet a ainsi appelé à la « désobéissance civile et à la multiplication d’actions de résistance contre cette loi à l’image de ce qu’ont fait 32 départements » et évoqué la préparation d’initiatives « d’ampleur ».
Ce début de sursaut vers de potentielles mobilisations arrive alors que les derniers jours ont été marqués par une politique d’interpellation d’Emmanuel Macron. Dans une lettre ouverte commune Marylise Léon et Sophie Binet demandaient ainsi lundi le retrait de la loi immigration, dénoncée comme une « tache indélébile sur nos principes républicains », aux côtés d’organisations comme la Cimade, la LDH, l’Uniopss ou France Terre d’Asile. « Face aux divisions sociales, au poison grandissant de la haine et du rejet de l’autre, il est plus que jamais de la responsabilité du président de la République de tracer des perspectives claires permettant l’unité de la nation » souligne notamment le texte.
Une adresse réitérée le lendemain par Sophie Binet et Marylise Léon dans des tweets visant le Président et les députés, appelant à retirer ou ne pas voter le texte. Celle-ci s’est cependant fracassée rapidement sur l’adoption de la loi, soutenue en coulisses par Macron, sans empêcher les directions syndicales de réitérer leurs appels, demandant mercredi au Président de revenir en arrière. « Je demande solennellement à Emmanuel Macron de ne pas promulguer ce texte, le Président de la République a la responsabilité de rassembler le pays, de faire respecter nos principes républicains » expliquait ainsi hier matin Sophie Binet sur BFM TV.
L’intervention d’Emmanuel Macron mercredi, où le supposé garant des « principes républicains » a revendiqué, sans surprise, le texte introduisant des mesures de préférence nationale, s’attaquant aux étudiants étrangers ou durcissant le droit du sol, a finalement rendu difficile le maintien d’une telle politique. Alors que Sophie Binet dénonçait au lendemain de son adoption un « texte d’extrême-droite », la question posée est celle du retrait du texte en construisant un rapport de forces.
De ce point de vue, les appels à construire des « initiatives d’ampleur » contre la loi vont dans le bon sens. Ils contrastent avec le discours de ces derniers mois qui avait conduit à esquiver l’opposition à la loi, à déserter la rue et à ouvrir un boulevard aux attaques du gouvernement. A l’exception de communiqués passés inaperçus, les principales organisations syndicales, CGT et CFDT en tête, ont été aux abonnés absents des débats autour de la loi ces dernières semaines.
Cette attitude est indissociable de la politique de « dialogue social » adoptée à la rentrée par l’intersyndicale, qui a conduit le mouvement ouvrier à un long silence depuis le 13 octobre. En dépit de la mobilisation de sections syndicales CGT ou de collectifs comme la Coordination Sans papiers 75 ou encore les Gilets noirs dans d’importantes luttes de sans-papiers localement ces derniers mois, à Emmaüs ou en région parisienne, aucune campagne nationale n’a été mise en place pour dénoncer la loi et faire du 18 décembre, journée de mobilisation contre la loi immigration à l’appel de la Marche des solidarités et de nombreux collectifs et organisations, une grande journée de grève et mobilisation contre le gouvernement et son texte raciste.
En pleine crise sociale, cette absence de riposte à la hauteur de l’attaque a laissé un boulevard aux pires surenchères racistes, en dépit de la détermination des collectifs de travailleurs sans-papiers. Sans perspective nationale de mobilisation, et face à des contre-discours limités à une opposition parlementaire impuissante, le gouvernement, la droite et l’extrême-droite ont pu se laisser aller à leurs fantaisies les plus xénophobes, que seule la crainte d’une réponse par en bas aurait pu brider, comme elle l’avait fait au moment de la bataille des retraites, qui avait abouti à un report de la loi en mars 2022.
Après des mois où le gouvernement a profité de l’atonie sociale pour avancer, il est fondamental de rompre avec la stratégie des derniers mois. L’adoption de la loi immigration a été un choc chez de nombreux secteurs de travailleurs et de la jeunesse. La nécessité d’un plan de bataille commence à être posée par des militants de l’avant-garde. Surtout, la crise politique ouverte a souligné les fragilités du gouvernement et du régime. Ces derniers jours, la possibilité que le texte ne soit jamais appliqué commence même à être évoquée dans les médias du fait des signes de fébrilité du gouvernement.
Dans ce contexte, Sophie Binet appelle à raison au retrait de la loi en faisant un parallèle avec le CPE. Cependant, à l’époque, ce n’est pas l’interpellation de Chirac qui a permis la victoire, mais la mobilisation de millions de travailleurs et de jeunes. Forger une opposition conséquente, qui devrait être le tremplin d’une riposte plus large contre les réponses de la droite et de l’extrême-droite à la crise, implique ainsi une rupture avec le dialogue social pour construire un rapport de forces.
Pour cela, il faut une grande campagne ouvrière et populaire sur les lieux de travail et d’études, pour expliquer le scandale de ce projet, dans le cadre d’assemblées. La loi immigration va en effet non seulement s’attaquer aux travailleurs et aux jeunes les plus précaires, mais elle cherche à diviser notre classe et notre camp social, qui avait massivement manifesté dans l’unité lors de la mobilisation contre la réforme des retraites. L’explication et la conviction de larges secteurs du monde du travail et de la jeunesse est une tâche de premier ordre, contre la loi immigration et les attaques qui ne tarderont pas d’arriver.
Dans le même temps, il faut faire le lien entre cette attaque et l’ensemble des préoccupations du monde du travail, telles que la précarité et de l’inflation galopante, pour préparer une mobilisation par la grève et des manifestations à la rentrée. Seule une lutte de tous les travailleurs peut faire reculer le gouvernement, sur la loi immigration et toutes les attaques qu’elle prépare. De même qu’il n’y a aucun espoir à placer dans le Conseil constitutionnel, qui pourrait censurer quelques dispositions mais a validé de nombreuses lois racistes et autoritaires depuis 40 ans, nous devons lutter contre les illusions de la possibilité d’une voie de conciliation avec un régime qui continue de se radicaliser.
Dans ce cadre les appels à la « désobéissance civile » de Sophie Binet ne doivent pas être l’alibi d’un retour à des démonstrations de pression, sans grève, reproduisant les écueils qui ont mené une mobilisation aussi massive que la bataille des retraites dans l’impasse. Bien que l’opposition à la loi immigration soit pour le moment minoritaire, une campagne offensive, démasquant les mensonges du gouvernement et montrant que cette attaque en prépare d’autres, peut être le levier d’un retour du mouvement ouvrier à l’offensive, avec ses méthodes de lutte.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE
Hier, à la télé publique, France 5 en l'occurrence, le président de notre république, "démocratique" et "sociale" selon la Constitution, a confirmé le bien fondé de la loi dite immigration.
Les droites s'abouchent ainsi avec l'extrême droite sur le concepts nauséabond de "préférence nationale".
Le 10 juillet 1940, après son coup d'état renversant la République, Philippe Pétain promulguait l'Etat français dont il se déclarait Chef de tous les pouvoirs. A Narbonne, ses partisans, de bons français à cette époque, traitaient ma mère et ses soeurs de "sales petites espagnoles".
L'histoire ne se répète pas dit-on. Mais lorsqu'elle bégaie, elle pue salement de la gueule.
Roger COLOMBIER-CASAS
Publié par Le Mantois et Partout ailleurs
SOURCE :
Dans la lutte des classes, les deux camps agissent. Lorsque notre camp, celui des classes populaires et laborieuses, se révolte et met la pression à la bourgeoisie, celle-ci se tient à carreau, ou du moins évite les provocations. Mais lorsque tout est calme et que le débat médiatique est entièrement monopolisé par l’extrême droite, ses représentants peuvent avancer leurs pions. C’est le cas de Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances et carpette du patronat, qui a décidé de mettre de nouveaux coups de cutter dans le droit du travail, parce que le patronat lui en a fait la demande. Qu’est-il prévu pour augmenter la possibilité de nous exploiter ?
Le 30 novembre, le ministre des finances s’est rendu à la Station F, le “campus de start up” créé à Paris par Xavier Niel, le PDG de Free, et où Macron avait fait son fameux discours sur “les gens qui ne sont rien”, pour parler aux PDG Français. Ces derniers étaient réunis par la CPME, le syndicat des Petites et Moyennes Entreprises (PME, qui comptent les entreprises de moins de 500 salariés). “Talents, IA, transition écologique : Comment réussir 2024 ?” était le titre de cette journée où est également intervenue la première ministre Elisabeth Borne.
Le ministre a déroulé un discours banal quand un politique parle du monde du travail, le genre de discours qu’on pourrait confier à une IA : “Quand on met des bâtons dans les roues des PME, qu’on ajoute des règles, des normes, des obligations, de la paperasse, des contraintes administratives, c’est absolument insupportable !” s’est-il exclamé. “Il faut vraiment être un politique totalement déconnecté du monde de l’entreprise, des PME et des petites entreprises, pour ne pas comprendre qu’une des premières demandes d’un chef d’entreprise aujourd’hui, c’est qu’on arrête de l’emmerder et qu’on lui simplifie la vie”, a-t-il ajouté. Il a annoncé souhaiter “regarder comment on peut réduire l’écart entre (le salaire) brut et net “ ainsi que “le poids des cotisations”. Rien de nouveau sous le soleil : la “simplification” est l’un des totems du macronisme, et la réduction des cotisations sociales l’a également été.
Ce ne sont donc pas des nouveautés mais une radicalisation de ce qui existe déjà qu’a annoncé le ministre : une “loi PACTE II” est annoncée pour le début de l’année prochaine. La loi PACTE est un pack de mesures voté en 2019, parmi lesquelles la privatisation du groupe Aéroport de Paris (qui n’a finalement pas eu lieu) et de la Française des jeux (qui a eu lieu : se faire du fric sur les espoirs déçus des pauvres est un business si rentable). Dans le lot de cette loi illisible se trouvait quelques régressions du droit du travail comme le changement du nombre de salariés à partir duquel une entreprise est tenue de mettre à disposition un local de restauration, qui est passé de 20 à 50 salariés.
Bruno Le Maire semble désireux de poursuivre cette logique injuste selon laquelle plus une entreprise est petite, moins ses salariés ont de droits, et ce alors qu’il y a déjà une énorme inégalité de salaires entre employés de grandes et petites entreprises. Une inégalité dont on ne parle jamais, préférant insister sur celles entre privé et public (pour diminuer les droits, désormais bien dégommés, des travailleurs du public). Il le fait avec une raison de bon sens apparemment : la “simplification” . Qui peut être pour la complexité ? Personne. Mais c’est oublier que la simplicité pour les uns créé la complexité pour les autres :
Ainsi, Le Maire ne s’est pas contenté, ces jours-ci, d’annoncer une réduction de la “paperasse” : il a déclaré au Parisien qu’il voulait réduire drastiquement le délai de recours, pour les salariés, d’un licenciement, de 12 à … 2 mois. “Aujourd’hui, lorsque vous licenciez une personne, un recours contre l’entreprise reste possible pendant 12 mois. Il est important que les salariés puissent être protégés, mais ce délai est trop long“. Le Maire oublie de préciser que son gouvernement a déjà fait beaucoup pour faciliter les licenciements en France. En 2017, les ordonnances réformant le code du travail ont plafonné le montant des indemnités de licenciement en cas de licenciement abusif, de telle sorte que tout employeur peut désormais savoir combien lui coûtera un licenciement reconnu sans cause réelle et sérieuse : simple et pratique, non ? Les salariés, eux, sont désormais plus facilement licenciables.
Mais en France, le patronat n’est jamais repu. Le Maire lui offre sur un plateau la quasi impossibilité de contester un licenciement devant la justice : pour Gilles Bompard, juriste et formateur en droit social, que nous avons interrogé sur cette réduction du délai de recours à deux mois, celle-ci “va rendre la contestation quasi impossible, en particulier sur des affaires complexes liant une rupture du contrat à du harcèlement, car saisir un avocat dans les plus brefs délais n’est pas une chose évidente pour la victime et obtenir un rendez-vous rapide n’est pas garanti par tous les cabinets.” Selon lui, “les saisines seront forcément bâclées, avec un dossier loin d’être complet dans beaucoup de cas… et encore faut-il que les victimes, déjà dans un état fébrile, connaissent leurs droits en la matière et décident de les mettre en œuvre”. Pour lui, on peut redouter une stratégie patronale face à un délai de recours aussi faible : que tous les licenciements se fassent en juin, de façon à mettre les salariés face au défi de trouver un avocat disponible durant les deux mois d’été.
Dans son argumentaire au Parisien, Bruno Le Maire a menti : il a déclaré que le délai de deux mois était déjà en vigueur “chez nos voisins” alors qu’il est en général proche de trois mois et avec des délais plus long dans de nombreux cas, comme les soupçons de motifs discriminatoires.
Le gouvernement veut donc faire en sorte que nous puissions nous faire virer plus facilement mais, dans le même temps, annonce vouloir nous empêcher de partir quand on le souhaite. Car oui, ce qui tracasse beaucoup le patronat français c’est l’absentéisme et la “grande démission” qui a touché le monde du travail après 2020. La main d’oeuvre est plus instable, ils se plaignent à longueur d’article du Figaro Magazine de l’absence de surtravail des jeunes générations (dont les membres ne feraient plus que les heures prévues dans leurs contrats de travail, les salauds) et les patrons de certains secteurs, comme la restauration, gémissent à longueur de JT sur la difficulté de garder leurs personnels. Plutôt que d’agir sur la dégradation de la santé au travail dans le pays et le ras-le-bol légitime du salariat, les macronistes ont un plan : faire travailler les gens de force. C’est ainsi que la première ministre a annoncé fin novembre réfléchir à une suppression de la rupture conventionnelle.
Créé en 2008, ce dispositif permet une rupture de contrat “à l’amiable” qui permet au patronat d’être sécurisé juridiquement (puisque la rupture n’est plus contestable devant la justice) et au salarié de bénéficier des indemnités chômage, ce que ne permet pas la démission. Pour le gouvernement, cela permettrait à trop de gens de ne pas reprendre le premier job venu, la boule au ventre. Ils semblent ignorer qu’ils ont tellement dégradé l’assurance-chômage qu’y rester longtemps devient impossible et misérable.
Ce faisant, le gouvernement va complètement à l’encontre d’une des propositions les plus populaires du programme de Macron en 2017 : indemniser les démissionnaires. Jamais réellement réalisée (le dispositif est si complexe qu’il concerne très peu de gens chaque année), elle était pourtant cohérente avec un certain programme “social-libéral” : donner plus de “flexibilité” au patronat et en échange en donnant aussi aux salariés. Mais ce n’est plus du tout ça le macronisme : l’objectif est de nous forcer à travailler n’importe où, dans n’importe quelle condition et de nous empêcher de partir. Qu’importe si le travail nous rend de plus en plus malade, malheureux, si le sens que nous lui donnons est de plus en plus broyé par des directions qui ne croient qu’au management toxique et à la quête de profit.
Avant, lorsque l’on était mal à son travail mais que l’on ne voulait pas crever la dalle en cas de départ, on pouvait effectuer un abandon de poste, et ainsi toucher les allocations chômage le temps de trouver autre chose. Depuis le printemps dernier, ce n’est plus possible : un tel acte vous fait désormais être considéré comme démissionnaire et vous n’avez plus le droit au chômage. Vous pouvez alors négocier avec votre employeur et essayer d’obtenir le graal d’une rupture conventionnelle : le gouvernement veut nous en empêcher. Que croit-il, que quitter un emploi pour se retrouver dans l’enfer qu’ils ont créé pour nous à Pôle Emploi est un plaisir ? Que c’est par bonheur et caprice que toutes et tous nous passons de plus en plus souvent d’un job à un autre, épuisés par la surcharge de travail, les petits chefs à la con, les managers de merde et les foutus “moments de convivialité” que les entreprises organisent pour espérer nous faire rester et nous “impliquer” dans leurs “valeurs” pétées ?!
Ce catalogue de mesures à venir n’aurait pas toute sa saveur (de sang) si nous ne mentionnions pas l’entretien que le ministre du travail Olivier Dussopt a donné aux Echos cette semaine. Il y déclare ceci, après avoir validé toutes les annonces déjà décrites : “Après dix-huit mois à ce poste, je suis frappé par le fait qu’on parle beaucoup, à raison, de transition écologique et numérique, mais assez peu du choc démographique qui nous attend. L’Europe va perdre 30 millions d’actifs d’ici à 2050, alors que sa population va continuer à augmenter. Avec deux conséquences évidentes. D’abord, la nécessité de travailler progressivement plus et de produire plus, en augmentant le taux d’emploi et la productivité. Ensuite en trouvant d’autres moyens financiers pour garantir l’avenir du système de protection sociale sans peser sur le coût du travail ni réduire les mécanismes de solidarité. La réforme que nous avons menée préserve notre système de retraite par répartition, mais elle n’éteint pas tous les débats et les réflexions qui restent devant nous.” Voilà ce qui arrive quand des dominants écrasent des dominés : ils rêvent de recommencer. Dussopt envisage bien une nouvelle réforme des retraites.
Bruno Le Maire, Elizabeth Born et Olivier Dussopt veulent faciliter la vie des patrons et améliorer celle de leurs actionnaires. Et pour y parvenir, il doit compliquer la nôtre. La simplification annoncée ne l’est que pour les possédants. Pour nous, c’est l’assurance d’un monde du travail toujours plus aride, détestable et compliqué. Informons autour de nous de la nature de ces projets et tenons nous prêts.
Nicolas Framont
Publié par FSC
Bien vue Nicole !
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Publié par FSC
Publié par Info'Com-CGT
Il ne fait pas bon être syndicaliste chez Group Europe Handling (GEH) à Roissy. Violation de la vie privée, accusations de fraude et de faux, en début d'année la direction a cherché à licencier un syndicaliste en s’appuyant sur des données personnelles de santé !
Crédits photo : Raimond Spekking / CC BY-SA 4.0 (via Wikimedia Commons)
Alain Khan travaille depuis 2006 en tant qu’agent de coordination relations clients chez le Group Europe Handling (GEH) à l’aéroport de Roissy. En avril 2022, il devient représentant de la section syndicale SUD aérien. A partir de ce moment-là, il commence à subir des pressions de la part de la direction.
En janvier 2023, le syndicaliste reçoit un courrier de convocation à un entretien préalable pouvant aller jusqu’au licenciement. Lors de l’entretien, il découvre que l’employeur le reçoit pour « suspicion de fraude » à la complémentaire santé collective et qu’il dispose de la liste d’un certain nombre de prestations médicales survenues entre 2020 et 2022 le concernant lui et sa famille.
La mutuelle reproche à M. Khan un usage abusif de sa couverture qui pourrait s’apparenter à une fraude. Outré, le syndicaliste dément toute fraude et précise que l’assurance ne l’a jamais contacté pour lui demander de justifier une quelconque prestation.
Sans attendre, la société transmet dès le lendemain une demande d’autorisation de licenciement à l’inspection du travail invoquant à son encontre la « suspicion » de fraude concernant « différentes factures soumises à l’assureur pour remboursement de soins et estimées litigieuses », entraînant, selon l’employeur, une prétendue violation flagrante de son obligation de loyauté.
Dans sa demande d’autorisation, la société pointe la situation déficitaire de son régime frais de santé. Le même mois, les cotisations demandées par l’assurance devant augmenter, la direction a laissé entendre que cette hausse des cotisations étaient notamment dues à la prétendue fraude reprochée au syndicaliste.
Le licenciement sera refusé par l’inspection du travail (de même que par la DRIEETS et le ministère du Travail) en l’absence de tout élément qui confirme la fraude. Mais la direction n’aura pas hésité à utiliser des données strictement confidentielles sur la santé du syndicaliste pour tenter de s’en débarrasser par le premier moyen venu.
Si la société GEH a pu disposer des informations médicales de son salarié et s’en servir de manière parfaitement opportuniste lors d’une procédure disciplinaire expéditive, c’est parce qu’informée par la mutuelle VYV d’une suspicion de fraude, Novalty Conseil, le courtier auprès duquel GEH a souscrit le contrat complémentaire santé, en a informé l’employeur et lui a transmis la liste des prestations contestées.
Alain Khan n’est pas le seul à avoir été victime d’un partage de ses données médicales. Guillaume Magne, agent et élu CSE en a aussi pâti. En effet, la société Novalty Conseil, a transmis à son employeur des échanges de mails concernant des remboursements médicaux en 2021. Il a porté plainte pour divulgation de données à caractère personnel portant atteinte à l’intimité de la personne. Il n’a à ce jour eu aucun retour.
Face à une atteinte grave à leur vie privée et au respect du secret médical, les deux représentants du personnel ont porté plainte auprès de la CNIL afin que soit éclaircie la responsabilité du courtier Novalty Conseil, de la mutuelle VYV mais aussi du gestionnaire Hélium. La CNIL a rappelé « que l’employeur ou le service des ressources humaines n’ont pas à posséder des informations médicales sur le personnel, excepté dans le cas d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle dont il serait responsable ».
En effet, les assureurs et leurs intermédiaires sont soumis à des obligations prévues par le règlement général de la protection des données (RGPD). Le RGPD prévoit notamment que les données personnelles doivent être collectées pour des finalités déterminées, explicites et légitimes. En aucun cas l’utilisation qu’un salarié fait de sa couverture santé ne regarde son patron !
Les manœuvres de la direction contre les représentants du personnel n’ont pas été sans effet. Certains salariés croient désormais que c’est à cause du représentant de SUD aérien que les cotisations de la mutuelle ont augmenté. Guillaume Magne, de son côté, a entendu qu’il avait été qualifié de « fou » du fait de la diffusion dans l’entreprise des informations concernant les prestations de psychothérapie qu’il avait reçues.
Récemment, lors des élections professionnelles les candidats de la liste SUD aérien ont fait l’objet d’une campagne de dénigrement. Nous avons pu avoir en notre possession des vidéos transmises aux salariés par des listes Whatsapp et publiées sur le compte Tiktok d’un candidat d’une autre liste, qui sont particulièrement diffamantes et racistes envers les salariés. Une des vidéos met en scène un sumo se présentant comme « SuperKhan », en référence au syndicaliste, expliquant qu’il est un escroc et un « super mytho ».
Ces vidéos émergent dans un contexte où plusieurs candidats et élus SUD aérien se plaignent d’insultes, de harcèlement et de discrimination de la part du directeur d’exploitation et du secrétaire CSE de la CFDT.
Mais il semblerait que l’employeur soit un habitué des accusations de fraude et de faux en lien avec la mutuelle pour tenter de se séparer de ses salariés. En novembre 2021, le même Guillaume Magne demande à GEH comment se faire dispenser de son adhésion à la complémentaire santé. Celui-ci lui fournit tous les papiers réclamés par l’employeur. On l’accuse alors de production de fausse attestation. Il est convoqué à un entretien préalable et le CSE est consulté sur son projet de licenciement. Bien évidemment, la procédure de licenciement n’ira pas plus loin.
A GEH, les représentants du personnel doivent faire face à des pressions constantes et à des instrumentalisations ignobles de leur vie privée. Voilà l’attitude d’un patronat prêt à tous les coups bas pour faire plier ceux qui veulent défendre leurs collègues.
Publié par REVOLUTION PERMANENTE
Unilever annonce avoir reçu une offre ferme pour la vente de sa filiale Elida Beauty qui regroupe ses « petites » marques beauté dont Monsavon et Timotei. L’opération devrait être finalisée courant 2024.
En 2021, Unilever avait scindé ses activités beauté. Ses « petites » marques, comme Monsavon, Timotei, les produits professionnels Tigi et les déodorants Impulse, avaient été regroupées dans une entité nommée Elida Beauty. La création de ce groupe autonome, regroupant une vingtaine de marques principalement vendues en Europe et en Amérique du Nord et qui avaient généré un chiffre d’affaires d’environ 800 millions d’euros en 2022, laissait présager une vente.
Offre ferme
C’est bientôt fait. Unilever annonce avoir reçu une offre ferme du fonds d’investissement Yellow Wood Partners pour le rachat d’Elida Beauty. « Ceci marque une nouvelle étape vers l’optimisation de notre portefeuille Personal Care. Notre priorité est d'accélérer la croissance de nos Power Brands », déclare Fabian Garcia, président d’Unilever Personal Care, dans un communiqué de presse. Les « Power Brands » du groupe sont notamment Signal, Rexona et Dove.
Le montant de l’offre faite par Yellow Wood Partners n’a pas été dévoilée. L’opération est soumise aux procédures habituelles de consultation et à l’accord des autorités règlementaires. Elle devrait être finalisée courant 2024.
Publié par www.lsa-conso.fr
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Se syndiquer CGT ?
Certains diront « à être défendu », d’autres « à lutter tous ensemble ». En fait, les deux idées sont inséparables. Le syndicat sert à s’unir, à s’organiser et à agir collectivement pour se défendre dans la lutte des classes et conquérir de nouveaux droits.
Le syndicat d’entreprise est la base du syndicalisme, car situé au plus près du salarié. Il fonctionne avec les syndiqués qui proposent, orientent et décident de l’activité.
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