Fermeture de l'usine Fralib (Unilever) : le préfet demande une médiation
Le 26/11/2010 à 20:00
Le préfet des Bouches-du-Rhône, Hugues Parant, a demandé vendredi une médiation dans le cadre du conflit qui oppose le groupe Unilever aux salariés de son usine Fralib à Gémenos (Bouches-du-Rhône), dont la fermeture a été annoncée en septembre, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Les raisons de cette fermeture exigent au minimum des éclaircissements. Je reste encore convaincu que ceux apportés sont insuffisants", a déclaré M. Parant à l'issue d'une table-ronde qui a réuni en préfecture des représentants du groupe et des salariés, ainsi que des élus.
Cette médiation se fera sous la houlette de la Direccte (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi). Deux représentants des salariés et deux du groupe doivent y participer. Un rapport sera remis avant le 13 décembre, date de la remise d'un autre rapport, celui de l'expert mandaté par le CE dans le cadre de la procédure de fermeture de l'usine. Au-delà, la préfecture précise qu'elle ne pourra plus intervenir.
"Dans ce laps de temps, il faut aller le plus loin possible dans l'exploration des moyens qui permettraient de maintenir sur le site ses 182 salariés et l'outil industriel", a ajouté M. Parant, alors que le groupe présente la fermeture de l'usine comme inéluctable, faute de compétitivité.
Au sortir de la table-ronde, le président de Fralib, Angel Llovera, a estimé que le préfet était "extrêmement exigeant". "Je n'ai pas d'autre scénario dans la poche", a-t-il souligné, en rappelant les engagements du groupe à reclasser l'ensemble du personnel et à recréer 182 emplois.
Pour Olivier Leberquier, délégué du personnel CGT, "pouvoirs publics et élus ont pu mesurer que c'est scandaleux de fermer et qu'Unilever doit faire autrement". "Ils ont acheté, cash, une partie du groupe américain Sara Lee pour 1,2 milliard d'euros, et à Gémenos on vient nous dire qu'on a des problèmes de coût et qu'il faut restructurer", a-t-il dénoncé.
L'usine de Gémenos est le seul site en France à fabriquer les thés Lipton et infusions Elephant.
AFP (agence France Presse