Bientôt vous pourrez prendre connaissance de la synthèse du rapport d'expertise qui a été faite au siège d'UNILEVER à RUEIL MALMAISON sur les risques psycho sociaux. Déjà nous pouvons dire que la synthèse donne froid dans le dos.
La direction et son talentueux RRH de pacotille, M. MOUSETTE, avaient pourtant tout essayé afin d'empêcher cette expertise lancée par élus. Notre collègue de la Cgt qui était la grande initiatrice de cette demande d'expertise a subi beaucoup de pression de la direction, mais elle a su convaincre ses collègues des autres organisations syndicales de l'importance d'une telle expertise dans ce domaine dans l'intérêt des salariés, surtout pour leur santé.
Les méthodes de managements et de travails qui étaient dénoncé par les élus, mais aussi a demi-mots par une grande partie des salariés, et que la direction s'employé à fortement contesté depuis des années sont dans le rapport.
Les éléments seront sur le blog en fin de journée.
Avec un peu de retard, voici une synthèse de l'expertise faite par la cabinet TECHNOLOGIA, celui qui avait travailler sur le dossier FRANCE TELECOM et ses 23 suicides !!!
Les Risques Psycho Sociaux (RPS) sont élevés et les indicateurs dégradés au Siège d'Unilever France ; Rapport de TECHNOLOGIA sur les RPS présenté le 13 décembre 2010, suite à une expertise votée par les RP du CHSCT Siège .
Synthèse de la Cgt du siège
Le taux de travail tendu s’élève à 27,5%. Ce taux reste fortement au-dessus de la moyenne nationale (23,2%).
Une fierté d’appartenance relativement bonne :
92% des salariés déclarent qu’ils étaient fiers d’appartenir à Unilever auparavant contre 67% disent que c’est toujours le cas aujourd’hui,
Une absence de culture nécessaire pour fédérer les entités
Le « WE ARE UNILEVER » interpelle les salariés, certains ne s’y se reconnaissent pas. Cela les questionne voire les effraie, « on a l’impression d’être dans une SECTE tant on veut nous convaincre avec ce message ».
La culture commune n’est pas critiquée par les salariés. Ce sont les excès qui ne remportent pas leur adhésion et qui dévaluent le message.
Une insatisfaction relativement forte
Si la satisfaction reste globalement forte avec 64 % de satisfaits, 36% déclarent ne pas être satisfaits de leur situation professionnelle prise dans sa globalité. On atteint ici un niveau d’alerte. Il faut vraiment en tenir compte dans une logique de prévention des risques.
Une activité perçue comme relativement éprouvante
Le nombre de salariés d’Unilever considérant que leur activité professionnelle est éprouvante est élevé au regard du type d’activité de l’entreprise.
Un fort stress ressenti au travail
Le stress fréquent concerne une part importante des salariés d’Unilever Siège. Une moyenne de 38,5% est un taux très fort.
Les taux habituellement constaté en dehors de l’entreprise sont entre 20 et 25%, en crise 50 à 55%.
Une santé qui tend à se dégrader.
Moyenne de 35,3 %.
On constate un taux élevé en termes de dégradation de santé au travail, non lié au vieillissement biologique mais en lien avec les conditions de travail. Les 20-30 ans ont un sentiment de dégradation de leur santé qui est proche de celui des 50-60 ans.
Une cause profonde du malaise des salariés : l’instabilité et le mouvement permanent de l’organisation.
Constat d’une instabilité due aux différentes restructurations chez Unilever. Du stress et de la tension dus aux activités professionnelles.
Les salariés ont peur de perdre leur emploi : près de 44% des répondants considèrent que leur sécurité d’emploi est menacée. Ce taux particulièrement fort indique bien un collectif de travail traumatisé par les plans sociaux successifs.
Le constat est que la stratégie d’Unilever est une organisation comptable.
Une organisation en perpétuel changement
Les salariés manquent de la stabilité et de la sécurité nécessaires à leur équilibre, à leur sérénité et à leur performance.
L’entreprise a changé trois fois de Président en cinq ans et à chaque nouveau président de nouveaux objectifs et de nouvelles politiques ont été mises en œuvre.
Des déménagements incessants et mal préparés
Le changement perpétuel, les "open-space" amènent du stress et de la pression. Il y a un manque de stabilité. Les changements de PDG également
L’impact de la mobilité interne
Des salariés disent que lors des restructurations, il leur a été demandé de se trouver seul un poste de travail. Les salariés craignent de faire un mauvais choix et de se trouver affectés par de nouveaux PSE.
Des collectifs de travail éclatés
Les fréquentes réorganisations dégradent les collectifs de travail.
Tableau pratiques déviantes :
15,5% des répondants déclarent avoir été exposés à des agressions verbales, 5,4% disent que cela est arrivé plusieurs fois. Ce taux est fort par rapport à ce que l’on constate habituellement dans d’autres études. Quand les salariés ont été exposés à cette forme de violence elle est prioritairement le fait du manager, puis des collègues et enfin des clients ou partenaires.
Seuls 47% des répondants déclarent ne pas avoir été exposés à un comportement de type harcèlement moral. 20 % des salariés se disent ignorés sur leur lieu de travail et 12, 2 % déclarent que l’on critique injustement leur travail.
Ce taux de 21% est très fort alors que la tendance est de 2% habituellement. Cela s’apparente au taux que l’on retrouve dans des boutiques où il y a des contacts physiques avec des clients.
D’une manière générale la pression temporelle est très forte.
49% des répondants disent travailler plus de 9 heures par jour.
Et 49 % des répondants disent ne pas être informés précisément des limites de leurs horaires de travail.
De plus, une majorité de répondants 60% déclarent ne pas bénéficier de temps de repos suffisant entres les périodes de travail particulièrement chargées.
Les indicateurs sont très forts, c’est la première fois que le cabinet rencontre ces taux.
Quantité de travail excessif – Moyenne très haute à 64,4 %
Pas de reconnaissance pour ce travail effectué ni par la rémunération, ni autrement.
La souffrance au travail c’est aussi de constater que les règles ne sont pas respectées et que la réglementation du travail ne semble pas appliquée au sein de l’entreprise.
Le management
Demande très forte des salariés d’avoir des managers qui les suivent et qui les aident.
Dans une logique de prévention des risques 65 à 70 %, c’est 1/3 des salariés qui dit que cela ne fonctionne pas.
30% sous risque est un chiffre important on est clairement dans une zone de risque dans le cadre des RPS.
Le sentiment d’être ignoré par son manager concerne 20 % des répondants au questionnaire. Problématique avant tout spécifique aux ETAM qui sont 31 % à estimer que leur manager ne prête pas attention à ce qu’ils disent.
Soutien opérationnel : 1/3 des répondants insatisfaits est un taux très fort dans une logique de prévention des risques.
La reconnaissance, une dimension essentielle du management.
26% des répondants sont dérangés par ce manque de reconnaissance et estiment ne pas recevoir ce qu’ils méritent. Ce score est très fort.
47 % : record battu chez Unilever
La politique de rémunération
Résultats en matière de reconnaissance salariale sans appel : prés de 60% des répondants disent ne pas être satisfaits et être dérangés par leur niveau de salaires, au regard des efforts qu’ils consentent. L’insatisfaction totale s’élève à 80% ce taux est particulièrement fort.
Pratique DRH
Il y a un TROU dans l’organisation. Les WL3 et 4 trouvent que la R.H. est insatisfaisante. Il y a un GROS MANQUE dans ce domaine.
La sous-traitance, une flexibilité supplémentaire et une précarisation ressentie
Unilever a choisi d’externaliser une partie des services qu’elle juge ne pas être son cœur de métier. Ce sont autant de postes qui disparaissent. C’est une organisation du travail qui accroît la précarité et la méfiance des salariés.
Externalisation des R.H.
La fonction RH a été confiée à une société qui gère le traitement administratif. La majorité des salariés audités ne sait pas quel et son périmètre d’intervention Les salariés ont le sentiment de ne pas appartenir à l’entreprise et de devoir faire valoir leur souhait d’évolution à un service externe qui ne les connaît pas et qui va les juger sur un CV ou sur un entretien ponctuel alors qu’ils ont prouvé au quotidien depuis des années leur implication, leur motivation et leurs compétences.
Environnement de travail
65% des répondants sont insatisfaits de leur environnement de travail. Ce taux est fort. L’immeuble n’est pas conçu pour faire des "open-space". Aux USA on "recloissonne" les espaces de travail
18,6 % des répondants déclarent par ailleurs que leur environnement de travail ne présente pas toutes les conditions de SECURITE requises.
Nous attendons les actions qui seront mises en place par la Direction afin de remplir ses obligations d'assurer la santé et la sécurité de ses salariés.
Maintenant les collègues de la cgt du siège attendent, car seule ce n'est pas possible, que les élu(e)s des autres organisations syndicales s'activent pour imposer à la direction qu'elle tienne ses engagements et que les méthodes de travail soient totalement revues au plus vite. Le stress et la pression sont omniprésentes, et beaucoup de salariés sont au bord de la rupture.
Nous vous tiendrons informé de la suite de ce dossier, et nous souhaitons bon courage à nos collègues de la Cgt qui sont en permanence harcelés et dénigrés par la direction du siège. Ce qui se trouve dans le rapport, n'est que la strict vérité et c'est ce que dénonce depuis des années la Cgt.
A bientôt